Malgré le refus du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) de cautionner un plan de rapatriement massif des réfugiés syriens, le camp du président de la République Michel Aoun revient à la charge cette semaine. Après une première réunion lundi, entre le chef de l’État et les ministres des Affaires étrangères Abdallah Bou Habib, et des Affaires sociales Hector Hajjar, une seconde rencontre a été organisée mercredi à Baabda, en présence du directeur général de la Sûreté générale Abbas Ibrahim, afin de discuter de la mise en place du procédé de rapatriement qui devrait être organisé en collaboration avec Damas. Présenté début juillet par le ministre des Déplacés Ibrahim Charafeddine, ce plan prévoit de renvoyer 15.000 réfugiés syriens par mois dans leur pays. Contacté par L’Orient-Le Jour, un proche de Baabda a indiqué attendre le feu vert du Premier ministre sortant Nagib Mikati.
« Nous attendons de nous concerter avec M. Mikati concernant le timing de ces départs vers la Syrie. Nous allons assurer le suivi avec le chef du gouvernement sortant et avec les autorités syriennes pour un retour graduel des réfugiés », a assuré ce responsable, sous le couvert de l’anonymat.
Dès l’annonce de ce plan, le HCR s’était empressé de déclarer dans un communiqué qu’il n’était impliqué dans aucune négociation ni aucun plan visant à rapatrier en masse les réfugiés du Liban vers la Syrie. Le refus du HCR de coopérer a été critiqué mercredi par Hector Hajjar, ministre proche du chef de l’État et faisant partie du comité ministériel chargé du suivi de ce dossier. « Nous avons étudié plusieurs propositions et nous allons mettre plusieurs procédures en place. Nous allons également nous réunir avec le HCR pour attirer son attention sur certains détails relatifs à la loi libanaise et à la coopération. Nous avons l’impression dernièrement qu’il n’y a pas assez de coopération, sachant que nous sommes le pays d’accueil et les premiers concernés par cette affaire », a lancé le ministre. « Nous allons continuer à travailler avec le chef de l’État pour adopter des mesures concrètes. Le dialogue avec la Syrie ne s’est jamais arrêté, que ce soit pour le dossier des réfugiés ou pour d’autres sujets », a-t-il ajouté.
Le Liban appelle régulièrement au rapatriement des plus d'un millions de réfugiés syriens, qui ont coûté au Liban, depuis le début de la guerre en Syrie en 2011, « plus de 33 milliards de dollars », selon la diplomatie libanaise. De plus, les autorités font porter une partie de l'effondrement économique sur ces réfugiés syriens présents sur le sol libanais, où les discours sont de plus en plus hostiles envers ces réfugiés et où les appels à les expulser se multiplient.
commentaires (4)
Pt'être que prier pour l'arrivée d'un moïse syrien qui conduirait les 1500000 syriens et leurs progénitures vers la syrie serait un projet plus pratique et plus réaliste... pas de mer rouge à traverser et pas de sinai pour ralentir l'opération... yallah, à vos prières ...
Wlek Sanferlou
14 h 33, le 11 août 2022