Les rendez-vous culturels du week-end au Liban

Un ciné-concert en « Tempo fragile », ce soir, à Saïda

Tempo fragile, un ciné-concert de Maria Harfouche (réalisatrice et vidéaste libanaise) et de Simon Thierrée (compositeur, violoniste, pianiste et chef d’orchestre français), conçu en partie au cours de leur résidence à la villa al-Qamar (de l’Institut français du Liban) durant l’été 2021, clôture sa tournée du Liban (après Barouk, Hammana et Tripoli), par une dernière représentation au Khan el-Franj, à Saïda, ce soir vendredi 29 juillet à 20h.

Cette œuvre visuelle et musicale en deux mouvements questionne la fragilité au Liban aujourd’hui, à travers un récit biblique (l’épisode de la femme de Loth, tiré de l’Ancien Testament que le compositeur a mis en musique) couplé à ceux de dix habitants de la montagne libanaise du Chouf qui analysent, à la lumière de leurs croyances, les malheurs et les guerres qu’ils ont connus. Entrée libre.

« Nihatha » du collectif Yazan investit le temple de Niha

C’est avec Nihatha, une installation interactive, sonore et visuelle présentée par le collectif Yazan au temple de Niha que se clôture le mois de juillet dans le cadre du programme « Art et territoire » de soutien à la culture au Liban lancé, pour l’année 2021/2022, par le service de coopération et d’action culturelle de l’ambassade de France.

Ce programme visant à soutenir des projets artistiques dédiés à la mise en valeur du patrimoine libanais est consacré à des travaux d’artistes résidant au Liban, conçus et élaborés sur des sites archéologiques ou patrimoniaux libanais, en collaboration étroite avec une structure culturelle locale et/ou une municipalité. Les onze projets qui en ont bénéficié reflètent, à travers une variété de disciplines (musique, performances théâtrales, installations immersives et interactives, arts visuels, etc.), l’originalité du langage artistique ainsi que le véritable engagement et ancrage territorial de leurs créateurs.

Portés par l’ambassade de France et les antennes de l’Institut français du Liban en région (Tripoli, Jounieh, Deir el-Qamar, Saïda, Tyr, Nabatiyé, Zahlé, Baalbeck), en partenariat avec la Direction générale des antiquités (DGA) libanaise et le ministère libanais de la Culture, les projets réalisés ont été dévoilés au public au fur et à mesure de leur achèvement. Après 7 projets inaugurés en régions et 3 prévus pour la rentrée en septembre, voici donc, au cours de ce week-end, Nihatha du collectif Yazan.

Réunis autour de Kinda Hassan (créatrice sonore), Walid Abdelnour (vidéaste), Rabih Gebeile (compositeur, artiste sonore), Layla Haoui (3D mapping), Mr Stock (Audio System Design) et Hadi Choueri (dramaturge, archéologue) recréent in situ au temple de Niha, à 8 km de Zahlé, un espace vécu, relationnel, imaginé, inspiré du féminin divin (le temple étant aussi dédié à Atargatis, déesse des eaux, du destin et de la fécondité), et de la Tyché retrouvée sur le site – cette déesse de la fortune, des coups aveugles et arbitraires du destin qui nous sont devenus désormais familiers.

Les artistes ont reconstitué un dispositif divinatoire, une sorte d’oracle contemporain, amplifiée par la réverbération naturelle du temple, en résonance avec les enjeux du site. Le public pose sa question. L’oracle, comme la nature autour, y répond, en sons, voix, signes, avec la marge d’interprétation et de cocréation réservée au questionnant devenu acteur poétique du lieu et de ses vestiges.À découvrir les samedi 30 et dimanche 31 juillet, de 16h à 20h, au temple de Niha. Navette gratuite depuis Zahlé. Infos et réservations au 70/273549.