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Nos Lecteurs ont la Parole

Vive la Guinée

Monseigneur Sarah affirmait : « Le pouvoir use ceux qui n’ont pas la sagesse de le partager. » Une telle affirmation avait de quoi rallumer les braises d’une Guinée déjà ensanglantée par des exactions et des jugements unilatéraux, pour ne pas dire sans aucun jugement. Pourtant, l’archevêque de Conakry pesait ses paroles et utilisait à bon escient la lumière divine pour éclairer tous les esprits engoncés dans des idées noires qui ne faisaient que faire plonger le pays dans un marasme apocalyptique. C’est justement à cause de ses idées révolutionnaires, pour peu qu’on puisse leur donner ce qualificatif, que sa tête avait été mise à prix dans les fameuses listes de Sékou Touré. N’était le décès du président guinéen, monseigneur Sarah n’aurait plus été de ce monde actuellement.

Il est clair que d’une certaine façon, comme le vantait haut et fort Marx, la religion est l’opium du peuple. Une grande vérité se transforme de plus en plus fort en réalité immuable. Visionnaire, le Karl ? Jamais. Le contexte international nous le démontre tous les jours d’une manière honteuse et abjecte.

Que ce soit les crimes commis dans les églises ou les profanations de cimetières musulmans et juifs, cette cruelle vérité ne fait que s’accentuer. Doit-on continuer à écouter la sagesse des hommes d’Église ? Entendons-nous, les vrais, les directs, les francs, pas ceux qui se cachent derrière de vaines rhétoriques qui enflamment les simples d’esprit et qui font, malheureusement, partie d’un troupeau qui ne fait que s’agrandir. Où sont donc passées la réflexion et l’analyse qui font aboutir à quelque chose de concret, et non à des abstractions sanguinaires formant à elles seules des pléiades d’inepties ?

Reprenons : certains croient à la justice divine, d’autres à Dieu et les derniers à la justice. Les trois concepts sont nettement différents et sont vécus telles des réalités inébranlables. Nous n’entrerons pas dans des débats fastidieux qui ne feront naître que passions inutiles et rancœurs stériles.

La justice peut s’organiser autour d’un système politique et religieux. Elle peut donc devenir, à un certain moment, une arme du pouvoir. Une arme à double tranchant. D’une part, elle épuise le pouvoir quand elle ne se base pas seulement sur des lois dont l’interprétation exégétique reste douteuse et dont les contours peuvent être fixés sur commande. Autant demander une salade César avec du vinaigre balsamique et de la bresaola.

D’autre part, cette justice, dont on vante l’intégrité dans le cadre d’une séparation des pouvoirs très étanche, au lieu de s’allier à la sagesse divine, commence à devenir un fléau en fonction des zones d’ombre que le juge cherche à élucider. Pourquoi ? Qui veut porter atteinte à une organisation aussi noble que la justice ?

Personne et tout le monde. Les petites gens réclament la vérité simplement. Les saigneurs… pardon, les seigneurs féodaux cherchent à se tenir loin de la salle des pas perdus, même pas des salles d’audience, mais simplement des dalles crasseuses où les avocats traînent leurs robes qui, de brillantes, deviennent de plus en plus noires. Grand bien leur fasse, cette salle ne manquait pas d’être un peu plus souillée.

Partager le pouvoir. C’était la grande erreur de Mgr Sarah. Le cataclysme nucléaire qui a fait trembler la Guinée. Le genre de démonstration de force que nous voulions voir aux sorties des urnes. Mais, pour le moment, et sans être méchant, à part quelques pétarades de pots d’échappement, on attend toujours… l’inspiration divine.

Bon, n’est pas homme d’Église qui veut aussi. La puissance des mots peut soulever des montagnes et guérir plein de maux. Mais encore faut-il des oreilles pour entendre et surtout pour comprendre. Et certaines paroles doivent, comme certains textes de loi, être analysées énergétiquement et, à ce stade, pas question de faire du sur-mesure. Dans le fond, une salade César restera avec du poulet, et c’est ce qui est le mieux.

Un point, c’est tout !

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique Courrier n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, L’Orient-Le Jour offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires ni injurieux ni racistes.

Monseigneur Sarah affirmait : « Le pouvoir use ceux qui n’ont pas la sagesse de le partager. » Une telle affirmation avait de quoi rallumer les braises d’une Guinée déjà ensanglantée par des exactions et des jugements unilatéraux, pour ne pas dire sans aucun jugement. Pourtant, l’archevêque de Conakry pesait ses paroles et utilisait à bon escient la...

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