Rechercher
Rechercher

Environnement - Initiative

La plage de Ramlet el-Baïda à la merci des déchets et de l’incivisme

La seule plage publique de Beyrouth est victime de différents types de pollution. Mercredi, une cinquantaine de volontaires ont répondu à l’appel de deux organisations pour une opération de nettoyage.

La plage de Ramlet el-Baïda à la merci des déchets et de l’incivisme

Au total, une cinquantaine de volontaires étaient présents ce mercredi dans le cadre d’une opération de nettoyage organisée par Wardufil et Nafas Togetherness.

Il fait encore très chaud en cette fin d’après-midi du mercredi 13 juillet quand les premiers volontaires arrivent à l’entrée principale de la plage. Au total, ils sont une cinquantaine à avoir répondu à l’appel de Wardufil et Nafas Togetherness, deux plateformes d’initiatives. Avant de descendre sur la plage, tous reçoivent gants et sacs-poubelle, acquis grâce à un don de l’ONG Beirut Coastal Cleanups qui organise des nettoyages hebdomadaires dans différents lieux de la ville. La consigne est claire : il faut tout ramasser sauf les déchets organiques.

Supposément gérée par la municipalité, la plage, pourtant très belle, se distingue plus par sa saleté que son sable fin. Ajoutées aux déchets, les évacuations d’eau apportent un flux constant de matières organiques sur le rivage. En conséquence, une végétation dense se développe au niveau des deux bouches d’égout.

Il n’est pas rare de trouver la plage de Ramlet el-Baïda jonchée de déchets en tout genre. Certains sont amenés par la mer au gré des courants, mais d’autres sont tout simplement laissés sur place par les usagers. Pourtant, de larges bennes à ordures et de recyclage sont présentes aux entrées du site. Malgré les équipements disponibles, les usagers ont donc tendance à laisser leurs résidus derrière eux, comme on a pu le voir sur les réseaux sociaux au lendemain des fêtes de l’Adha. « Les gens s’en foutent complètement (…) on retrouve de tout, même des bouteilles ou des préservatifs », explique Naïm, qui travaille ici en tant que sauveteur.

Sur la plage de Ramlet el-Baïda, des enfants jouent à proximité d’une des deux bouches d’égout qui déversent un flux constant de matières organiques sur le site. Photo Arthur Dumas

Sensibiliser les usagers

Par leur initiative, les deux organisatrices de l’événement de mercredi, Nour Khoury Jallad et Maryam Zein, souhaitent alerter les pouvoirs locaux mais aussi sensibiliser le public. « Il faut que les gens prennent conscience que ce sont nos enfants qui utiliseront ces plages plus tard », affirme Nour, tout en ramassant des morceaux de plastique. Après avoir accueilli les premiers volontaires, elle tente de convaincre quelques familles venues profiter de la mer de se joindre à l’action. Beaucoup trouvent des excuses pour échapper à la corvée, mais certains acceptent de bon cœur. « Je vois beaucoup de gens laisser leurs déchets sur place (…) je suis vraiment très surpris », s’étonne Zeid, jeune touriste irakien de 18 ans en vacances à Beyrouth.

Lire aussi

G P Skaff s’est donné une mission : faire de Beyrouth une ville propre

Plus loin sur la plage, entre deux méduses échouées, un jeune enfant construit son château de sable avec une cannette en aluminium vide en guise de tour. Derrière lui, Jamal et sa famille s’apprêtent à pique-niquer. « La plage reste assez propre car il y a souvent des nettoyages (…) mais on voit beaucoup de mauvais comportements », dit-il. À côté des tables du kiosque, Aya, Karine et Lynn s’installent à même le sable, elles aussi pour se restaurer. Les trois amies expliquent venir assez rarement à Ramlet el-Baïda à cause de la saleté des lieux. Toutes s’accordent sur un problème de sensibilisation des usagers. « Même s’il y a des poubelles, les gens laissent tout derrière eux », raconte Aya avec dépit.

Au coucher du soleil, les volontaires ont récolté pas moins de 1 500 kilos de déchets, qui seront collectés par l’entreprise Ramco, qui soutient l’initiative. Mais cette opération ponctuelle ne règle pas définitivement le problème. Volontaires, usagers, organisateurs et professionnels s’accordent tous sur ce point : avant d’avoir une plage plus propre, il faut faire évoluer les mentalités.

Lire aussi

Où se baigner cet été, malgré tout, au Liban

Il fait encore très chaud en cette fin d’après-midi du mercredi 13 juillet quand les premiers volontaires arrivent à l’entrée principale de la plage. Au total, ils sont une cinquantaine à avoir répondu à l’appel de Wardufil et Nafas Togetherness, deux plateformes d’initiatives. Avant de descendre sur la plage, tous reçoivent gants et sacs-poubelle, acquis grâce à un don de...

commentaires (4)

Il n'est plus à prouver que la "propreté" de la grande majorité des libanais s'arrête, hélas, au seuil de leur demeure, taudis ou palace . . .

Remy Martin

18 h 20, le 21 juillet 2022

Tous les commentaires

Commentaires (4)

  • Il n'est plus à prouver que la "propreté" de la grande majorité des libanais s'arrête, hélas, au seuil de leur demeure, taudis ou palace . . .

    Remy Martin

    18 h 20, le 21 juillet 2022

  • Le liranais moyen est la pire sous-espèce de la race humaine!

    Gros Gnon

    19 h 16, le 15 juillet 2022

  • Quel manque de respect pour le travail de ces pauvres volontaires. Il faut vraiment doter la police d’un plus grand pouvoir pour faire des amandes sur le champ. Ça fera des sous à l’état d’une manière honnête et qui bénéficie l’environnement tout en inculquant le civisme à ces sagouins.

    Liban Libre

    16 h 31, le 15 juillet 2022

  • La solution est simple et réside à faire payer l’accès aux plages publiques et avec l’argent ainsi gagné, financer le coût du nettoyage de ce peuple barbare. Tout le monde, sauf les niais, sait que les libanais se distinguent par leur incivisme et leur propension à détériorer leurs propres habitats.

    Mago1

    00 h 21, le 15 juillet 2022

Retour en haut