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Politique - Formation du gouvernement au Liban

Baabda répond à Mikati : Aoun refuse la politique du fait accompli

"Le Premier ministre n'a jamais déclaré qu'il souhaitait priver le président de la République du droit d'exprimer son opinion et ses observations", répond le bureau du milliardaire tripolitain.


Baabda répond à Mikati : Aoun refuse la politique du fait accompli

Le président libanais Michel Aoun avec le Premier ministre désigné Nagib Mikati, le 29 juillet 2021, à Baabda. Photo d'archives Dalati et Nohra

Baabda renvoie la balle dans le camp du Premier ministre désigné Nagib Mikati. Alors que la veille, ce dernier dévoilait que sa demande d'entretien avec le chef de l’État au début du mois était demeurée sans réponse, le palais présidentiel a diffusé jeudi un communiqué, sans démentir cette accusation, mais pour rappeler que le chef de l’État Michel Aoun, de par son devoir constitutionnel, "refuse la politique du fait accompli" dans la formation du gouvernement. Un communiqué qui a aussitôt été accueilli par un autre du PM désigné, et qui marque le fossé qui se creuse entre les deux responsables, alors que le cabinet actuel continue d'expédier les affaires courantes.

"Le président de la République a son avis et ses observations, car il est responsable de par son serment constitutionnel et devant le peuple, tout comme le Premier ministre est responsable devant la Chambre des député, souligne le communiqué de Baabda. Il n'est pas question que le président renonce à cette responsabilité pour quelque raison que ce soit, tout comme il n'est pas dans son esprit d'accepter la politique de fait accompli".

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Pour Baabda, "la Constitution définit explicitement le mécanisme à adopter dans la formation des gouvernements, notamment dans le cinquième alinéa 5 de l'article 53". Selon cet alinéa, le président de la République "promulgue seul les décrets portant acceptation de la démission du gouvernement". "Et par conséquent, il ne suffit pas que le Premier ministre désigné présente une combinaison gouvernementale qui constitue un résumé de ses convictions et des positions des groupes parlementaires, députés, leaders et personnalités politiques", explique le palais présidentiel.

Moins d'une heure après la diffusion de communiqué de Baabda, le bureau de Nagib Mikati a répondu à ces accusations. "Au sujet du droit constitutionnel du président de la République, le Premier ministre a annoncé qu'il avait présenté une formation gouvernementale qui constituait le résumé de ses contacts et la discussion avait commencé avec le président. Donc le Premier ministre n'a jamais déclaré qu'il souhaitait priver le président de la République du droit d'exprimer son opinion et ses observations".

"Le président n'a jamais fermé la porte du palais"

Dans un communiqué diffusé mercredi, Nagib Mikati avait appelé la présidence à collaborer avec lui pour mettre en place une nouvelle équipe. Il a en outre confirmé les informations rapportées dans les médias concernant sa demande d’entretien, le mardi 5 juillet, avec le chef de l’État, à laquelle le palais présidentiel n’aurait jamais donné suite. 

"En ce qui concerne le rendez-vous demandé par le président désigné, la vérité est que le président de la République n'a jamais fermé la porte du palais devant qui que ce soit, alors qu'en est-il lorsqu'il s'agit du Premier ministre désigné, répond Baabda. Le fait est que le président attendait une nouvelle approche du Premier ministre désigné à la lumière des observations qu'il a faites sur la formule proposée pour la renforcer à la lumière des tâches attendues du futur gouvernement et à la lumière des défis et des enjeux qui ne supportent pas l'expédition des affaires courantes et les mauvais calculs". Selon le palais, le Premier ministre désigné qui devait se rendre à Londres pour la fête de l'Adha, "a appelé le président Aoun avant son départ et l'a informé qu'il viendrait lui rendre visite à son retour".

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Enfin, le communiqué présidentiel souligne que "le besoin urgent aujourd'hui est d'avoir un gouvernement avec toutes les caractéristiques constitutionnelles et capable de prendre des décisions exécutives". Une position qui marque le refus de Baabda du principe d'expédition des affaires courantes durant la prochaine période, alors que le mandat du chef de l'Etat expire en octobre prochain.

Mercredi, le chef du Courant patriotique libre et gendre du président Aoun, Gebran Bassil, s’en était pris une nouvelle fois à M. Mikati, une démarche à même de retarder encore plus la formation d’un nouveau gouvernement. Dans une vidéo postée sur son compte Twitter, M. Bassil a tiré à boulets rouges sur le chef du gouvernement sortant, l’accusant de ne pas vouloir accomplir sa tâche. En face, le Premier ministre désigné est lui aussi monté au créneau, se lavant les mains de toute accusation de blocage.

L’Orient-Le Jour a appris jeudi que des efforts seraient actuellement déployés pour défricher le terrain en vue d'une nouvelle réunion entre MM. Aoun et Mikati afin d’accélérer le processus gouvernemental. Selon notre chroniqueur politique Mounir Rabih, des propositions sont examinées dans les coulisses. L’une d’elles prévoit que l’Énergie soit retirée du camp de la présidence, qui obtiendrait en échange... l’Industrie ou l’Éducation. Une option rejetée, selon notre chroniqueur, par la présidence qui réclame le portefeuille de l’Intérieur si la rotation devait être appliquée à tous les ministères de poids.

Baabda renvoie la balle dans le camp du Premier ministre désigné Nagib Mikati. Alors que la veille, ce dernier dévoilait que sa demande d'entretien avec le chef de l’État au début du mois était demeurée sans réponse, le palais présidentiel a diffusé jeudi un communiqué, sans démentir cette accusation, mais pour rappeler que le chef de l’État Michel Aoun, de par son devoir...
commentaires (9)

Ces deux sont incapables de s'entendre pour diriger le pays ? Qu'ils rentrent donc sagement à la maison, l'un pour couver ses milliards, l'autre pour profiter enfin d'une vraie retraite. Et ainsi donner une nouvelle chance au pays et à son peuple de...re-vivre normalement et...surtout dignement, en étant dirigés par des personnes normales et capables !!! - Irène Saïd

Irene Said

15 h 30, le 15 juillet 2022

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Commentaires (9)

  • Ces deux sont incapables de s'entendre pour diriger le pays ? Qu'ils rentrent donc sagement à la maison, l'un pour couver ses milliards, l'autre pour profiter enfin d'une vraie retraite. Et ainsi donner une nouvelle chance au pays et à son peuple de...re-vivre normalement et...surtout dignement, en étant dirigés par des personnes normales et capables !!! - Irène Saïd

    Irene Said

    15 h 30, le 15 juillet 2022

  • L,ADAGE DIT QUE QUAND LES ANIERS SONT AUX PRISES DANS LA COMMUNE ETABLE LE CHAOS S,ETABLIT EN MAITRE DES LIEUX. BAUDETS, MULETS ET MAINTS BETAILS S,ECHANGENT DES COUPS DE PIEDS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 41, le 15 juillet 2022

  • Le cirque recommence avec des acteurs ridicules et incompétents. Et le peuple complètement crédule suit comme des moutons…

    Karam Georges

    10 h 39, le 15 juillet 2022

  • Conflit d’épiciers alors que les gens crèvent de faim. L’un bien à l’abri dans un palais et l’autre en voyage d’agrément.

    Goraieb Nada

    08 h 10, le 15 juillet 2022

  • Pourtant tout le peuple libanais libre subit la politique du fait accompli des armes du Hezbollah et de leurs esclaves du CPL.

    Lecteur excédé par la censure

    22 h 35, le 14 juillet 2022

  • T3ebna

    PPZZ58

    21 h 21, le 14 juillet 2022

  • Pourquoi cette réponse tardive et à travers les medias? N'aurait-il pas été préférable que ce soit lors d'une rencontre entre les 2 ? Ou est la diplomatie et le tact d'un haut responsable ? La grande misère du Liban, c'est qu'on lui a imposé un président qui ne connaît que le défi et refuse le dialogue qui devrait être sa première option.

    Esber

    20 h 18, le 14 juillet 2022

  • "… Aoun refuse la politique du fait accompli …" - Pourtant c’était sa politique préférée de 2005 à 2016…

    Gros Gnon

    19 h 08, le 14 juillet 2022

  • Au delà de la mauvaise foi et de la danse de ventre des palabres, l'appellation "milliardaire tripolitain" et assez ridicule dans le contexte politique de l'article.

    Christine KHALIL

    18 h 26, le 14 juillet 2022

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