Le chef du Parlement libanais, Nabih Berry, a commémoré mardi le seizième anniversaire du début de la guerre de juillet 2006 entre le Hezbollah et Israël en déclarant que le Liban "défendra ses ressources maritimes et terrestres encore plus qu'il n'a défendu son territoire", appelant la communauté internationale à "faire pression" sur Israël pour qu'il respecte les résolutions internationales.
"Le 12 juillet 2006 était une victoire pour le Liban et un nouveau coup porté à l’agresseur sioniste" qui voulait que le Liban reste soumis aux crises de la région, a estimé M. Berry dans un communiqué. C'est à cette date qu'une attaque avait été lancée par le Hezbollah pour enlever des soldats israéliens. Un événement qui a déclenché une guerre de 33 jours, au cours de laquelle plus de 1.200 Libanais ont été tués, principalement des civils. Les Israéliens ont eu 160 morts, en majorité des militaires.
"Après 33 jours de feu israélien, de massacres, de destruction, d'émigration forcée, le Liban en est sorti vainqueur", a ajouté M. Berry, qui a dénoncé le fait qu'Israël "continue d'occuper" certaines zones du territoire libanais et de violer la souveraineté du Liban, notamment avec "plus de 22.000 violations de la résolution 1701" de l'ONU, qui avait mis fin au conflit.
Au niveau maritime, l'État hébreu "a l'intention de piller les ressources pétrolières et gazières" libanaises, a-t-il encore dénoncé. L'arrivée au large d'Israël d'une plateforme d'exploitation gazière, dans une zone qui pourrait être contestée par Beyrouth, a attisé les tensions entre les deux pays ces dernières semaines. Et si le Hezbollah s'était initialement rangé derrière l'État avant de réagir à cet événement, tout en se disant prêt à riposter, il a envoyé il y a une dizaine de jours des drones en direction de l'infrastructure gazière, un développement qui a été condamné par le gouvernement libanais, alors que Beyrouth souhaite relancer les négociations sur la délimitation de la frontière. M. Berry était un des principaux protagonistes de l'accord-cadre selon lequel ces pourparlers avaient commencé.
Pressions politique et sécuritaire
"Nous appelons la communauté internationale à assumer ses responsabilités et faire pression aux niveaux politique et sécuritaire sur l'entité israélienne" afin qu'elle arrête ses agressions et respecte les décisions internationales, a encore dit le chef du législatif. Il a ajouté qu'"au nom du Liban, dans lequel prime le triptyque peuple-armée-résistance (à Israël, ndlr), nous défendrons nos ressources maritimes et terrestres, encore plus que nous n'avons défendu notre territoire".
M. Berry a appelé, par ailleurs, les Libanais à "l'unité et au dialogue et à renoncer à toute tentative de faire tomber le Liban de l'intérieur, via des blocages ou en plongeant ses institutions dans le vide", alors que la formation d'un nouveau gouvernement, après les législatives, ne semble pas se débloquer et que certains observateurs craignent que la présidentielle, prévue à l'automne, ne soit également empêchée par des tiraillements politiques. Il a encore exhorté à "ne pas sacrifier la nation sur l'autel des rancœurs personnelles et de l'égoïsme".
Le mouvement Amal, du président de la Chambre, est traditionnellement à couteaux tirés avec le président Michel Aoun et son camp politique, qui semblent engagés dans un bras de fer avec le Premier ministre désigné Nagib Mikati concernant la mise sur pied du cabinet, très attendu dans un Liban en plein effondrement socio-économique et financier.
commentaires (10)
Une victoire divine? Non mais quel idiot, le Liban ne s'est jamais remis de cette victoire....
IMB a SPO
17 h 26, le 13 juillet 2022