
L’État israélien serait prêt à accepter la revendication libanaise sur la totalité du champ d’hydrocarbures présumé de Cana, sous deux conditions : lorsque le Liban commencera l’exploitation du pétrole et du gaz dans ce champ, il se devra de payer une contrepartie financière à l’État hébreu, vu que ce dernier se sera désisté de son droit sur la partie du champ de Cana qui lui revient. En second lieu, Israël réclame une superficie supplémentaire – située au niveau du bloc 8 – en contrepartie de cette superficie perdue sur Cana, réduisant par le fait même les possibilités pour le Liban d’obtenir la totalité des 860 km2 disputés avec son voisin du sud. Rapportées par notre chroniqueur politique Mounir Rabih, ces conditions résument la toute dernière réponse israélienne en fin de semaine dernière à la proposition libanaise, par l’intermédiaire du médiateur américain Amos Hochstein, chargé du dossier de la frontière maritime libano-israélienne. Une réponse à la demande du Liban officiel, il y a quelques jours, d’accorder au pays du Cèdre des droits sur la totalité du champ d’hydrocarbures présumé de Cana.
« Retour à la proposition de Hochstein »
« Il s’agit d’un retour à la proposition de Hochstein au Liban, commente Charbel Skaff, universitaire expert en énergie. La ligne 23 prônée par le médiateur US accorde les deux tiers de Cana au Liban et le tiers à Israël. Il est donc question d’accorder une superficie additionnelle à Israël, au niveau du bloc 8 (d’où ce tracé sinueux qui rejoint la ligne Hof vers le nord à mi-chemin, NDLR). » De son côté, Laury Haytayan, experte en pétrole et gaz au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, constate « le refus des Israéliens de la proposition libanaise ». « Le Liban réclame la totalité du champ de Cana. Il refuse de partager le moindre champ avec Israël. Il refuse aussi tout deal financier avec son voisin ennemi. » D’où l’interrogation de l’experte : « Si le Liban veut la totalité de Cana, qu’est-il prêt à donner en contrepartie à Israël ? »
Lorsque Amos Hochstein a remis, la semaine dernière, sa réponse aux autorités libanaises par l’intermédiaire de l’ambassadrice Dorothy Shea, l’heure était à l’optimisme, du moins de la part de Washington qui avait accordé au pays du Cèdre un délai de réflexion avant toute réponse à l’État hébreu. Car le Liban est profondément touché par la crise politico-économico-socio-financière. Il a grandement besoin d’exploiter ses ressources d’hydrocarbures offshore, mais il est encore bien loin de le faire, « contrairement à son voisin israélien qui est déjà un acteur énergétique régional et même international », comme le constate l’expert Charbel Skaff.
Allers-retours incessants
Engoncé dans ses divisions internes, incapable d’apporter une réponse claire quant à ses revendications territoriales maritimes, l’État libanais avait bien enregistré auprès de l’ONU en 2011 la ligne 23 comme limite d’une superficie revendiquée de 860 km2 par le biais du décret 6433/2011. Mais quelques rounds après la reprise des négociations indirectes avec Israël à Naqoura en octobre 2020, sous l’égide des Nations unies et sous médiation américaine, les négociateurs libanais ont fait part d’une revendication maximaliste d’une zone supplémentaire de 1 430 km2 bordée par la ligne 29.
Interrompues depuis mai 2021, les négociations indirectes ont laissé la place à l’intervention de l’émissaire américain Amos Hochstein, qui se livre à une véritable partie de ping-pong depuis le 13 juin dernier entre le Liban et Israël, histoire de rapprocher autant que possible les points de vue. Sans aucun doute, les atermoiements de ses responsables ont fait perdre un temps précieux au Liban. Les derniers développements sécuritaires risquent d’aggraver encore plus la situation. Le lancement par le Hezbollah de trois drones en direction du champ Karish au large d’Israël, samedi dernier, vient en effet doucher l’optimisme américain. « Les Américains sont en colère. Ils considèrent que cette opération aura forcément des répercussions négatives sur les négociations », révèle une source proche de Baabda. Car si le Liban officiel avait bien abandonné ses revendications de la ligne 29 et adopté la ligne 23 avec une courbe sinueuse autour du champ de Cana, le parti chiite est venu rappeler le week-end dernier qu’il est seul maître à bord dans le dossier, et qu’Israël ne pourra pas exploiter Karish (que le parti chiite considère comme faisant partie de la zone disputée) si le Liban ne peut exploiter Cana. « Le message délivré par le Hezbollah est un message négatif pour la poursuite des négociations », constate Charbel Skaff.
L’État israélien serait prêt à accepter la revendication libanaise sur la totalité du champ d’hydrocarbures présumé de Cana, sous deux conditions : lorsque le Liban commencera l’exploitation du pétrole et du gaz dans ce champ, il se devra de payer une contrepartie financière à l’État hébreu, vu que ce dernier se sera désisté de son droit sur la partie du champ de Cana...
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le parti chiite est venu rappeler le week-end dernier qu’il est seul maître à bord dans le dossier, et qu’Israël ne pourra pas exploiter Karish (que le parti chiite considère comme faisant partie de la zone disputée) si le Liban ne peut exploiter Cana. « Le message délivré par le Hezbollah est un message négatif pour la poursuite des négociations », constate Charbel Skaff. BIZARRE : ISRAEL ACCORDE AU LIBAN D'EXPLOITER QANA CONTRE UNE PARTIE FINANCIERE ET DES M2 DANS LA PARTIE NON POURVU DE GAZ OU PETROLE. ET L'ARTICLE ACCUSE ISRAEL DE TOUS LES MAUX LA VERITE: CONTINUONS A DISCUTER 10 OU 20 ANS ENCORE MAIS ISRAEL EXPLOITERA KARISH ET DETRUIRA HEZBOLLAH SI IL AGIT ET MALHEUREUSEMENT LE LIBAN AVEC ( bien qu'il ne reste plus rien a demolir apres ce que Aoun et Bassil , Nasrallah et Berry ont fait du Liban)
LA VERITE
19 h 49, le 05 juillet 2022