Une cantatrice revisitée

Le 27 juin était représentée, au Collège protestant, la pièce La cantatrice chauve d’Eugène Ionesco.

Une mise en scène audacieuse et osée mettant en avant dix acteurs au lieu de cinq a révélé une fois de plus le génie de celle qui a sublimé une pièce tragique la transformant presque en une comédie. Oui ! Houda Ghazi a réussi son pari. Toute l’absurdité de situations burlesques était transposée dans un monde proche de la fantasmagorie. Après 50 ans de représentations au théâtre de La Huchette à Paris, La cantatrice chauve, dans sa nouvelle version, retrouvait, dans cette mise en scène l’éclat qu’aurait sans doute voulu lui donner Nicolas Bataille (le metteur en scène de l’époque). Un savant remodelage des didascalies et des pointes d’ironie dans la dernière scène en citant notamment Mireille Mathieu ont orné la représentation d’une magie incommensurable. Adieu donc l’absurdité de la vie et bienvenue à une drôlerie pleine de sous-entendus ! (N’oublions pas le contexte de base de la pièce).

Ajoutons à cela une pléiade d’acteurs et d’actrices dont le qualificatif de talentueux serait bien faible face à ce qu’ils ont su montrer comme sentiments aussi doux que violents. Ce n’était pas seulement le jeu d’une troupe, loin d’être débutante, mais bien plus que cela. Une gestuelle et des intonations de voix ont rempli de rires une salle pour une pièce qui se voulait glauque. Ceci n’est pas de l’art. C’est encore plus ! C’est beaucoup mieux !

Encore bravo !

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