Le Premier ministre désigné Nagib Mikati a soumis mercredi matin au chef de l'État Michel Aoun une "mouture gouvernementale qui lui semble convenable", alors que son cabinet expédie les affaires courantes depuis le 22 mai dans un Liban en plein effondrement. Ce développement intervient à la suite de deux jours de consultations parlementaires non contraignantes au cours desquels plusieurs partis ont annoncé leur boycott du futur cabinet, notamment les Forces libanaises, le Parti socialiste progressiste, les Kataëb, les députés de la contestation populaire, ainsi que le bloc de Michel Moawad.
"A la suite des consultations parlementaires non contraignantes effectuées la veille, j'ai trouvé que les choix sont très serrés et que le temps est très important", a affirmé M. Mikati lors d'un point de presse, selon des propos relayés par la présidence. Il a également assuré avoir remis au président "une mouture gouvernementale qui lui semble convenable dans ces circonstances". "Vous savez, tout comme moi, que le temps est précieux", a-t-il ajouté, en précisant que M. Aoun a demandé à examiner la mouture avant de lui donner son avis.
Contacté par L'Orient Today, un porte-parole de la présidence a confirmé que Michel Aoun allait "étudier" les noms des ministrables proposés. Parmi les 24 noms compris dans la mouture, certains sont issus du cabinet sortant, souligne cette source, qui n'a pas souhaité rentrer dans plus de détails.
La formule gouvernementale présentée à Baabda, qui a fuité dans la presse en fin de journée, a suscité les critiques du conseiller média de Nagib Mikati. "Nous disons à la personne qui a diffusé ce document que si son objectif est de faire obstruction à la formation du cabinet, le message a bien été reçu".
À la suite des consultations non contraignantes qui se sont tenues lundi et mardi, Nagib Mikati a affirmé que son prochain gouvernement "assumera ses responsabilités", au moment où le Liban subit une grave crise économique depuis 2019 et risque de sombrer dans une impasse politique à l'approche de la présidentielle d'octobre. Toutefois, sa tâche risque d'être compliquée, plusieurs formations politiques ayant fait savoir, par la voix de leurs députés, qu'elles boycotteraient le nouveau gouvernement. Le Courant patriotique libre (CPL), a, lui, veillé à se positionner parmi ceux qui veulent faciliter la tâche à M. Mikati, son chef, Gebran Bassil, ayant assuré n'avoir "demandé aucun portefeuille ni proposé aucun nom". Selon notre chroniqueur politique Mounir Rabih, le chef du gouvernement désigné envisagerait de réaménager sa propre équipe ministérielle en remplaçant Abdallah Bou Habib (proche de la présidence) à la tête du ministère des Affaires étrangères ainsi qu’Amine Salam à l’Économie.
commentaires (9)
Quelle que soit la mouture, nous savons deja qu'il s'agit de mafieux, corrompus, incompetents, paresseux et irresponsables. Peu importent les noms, ils sont interchangeables. Ah oui ! N'oublions surtout pas le triptique "peuple, armee, resistance" ! (Le corps, la chemise et le slip).
Michel Trad
23 h 04, le 29 juin 2022