Je suis convaincu qu’un grand nombre d’élus républicains aux États-Unis aspirent secrètement à ce que le ministre de la Justice Merrick Garland donne suite aux travaux de la commission sur les événements du 6 janvier 2021 en mettant en accusation l’ancien président Donald Trump pour son rôle toxique lors desdits événements. Ils veulent que Garland fasse ce qu’ils n’osent faire eux-mêmes : retirer du circuit le démagogue en chef.
Actuellement, ces élus se rangent derrière Trump par opportunisme. C’est que le Donald a encore beaucoup d’influence et est en position de faire perdre leur poste à plusieurs d’entre eux. S’ils allaient jusqu’à lui montrer la porte, il se vengerait en fondant son propre parti (le Parti trumpiste ? ) qui concurrencerait le Parti républicain en 2024, ce qui favoriserait les démocrates, considérant la popularité de l’ancien magnat de l’immobilier auprès de la frange réactionnaire du parti. Il aurait à sa disposition pour ce faire le quart de milliard de dollars qu’il a amassés auprès de ses supporteurs depuis sa défaite.
Mais si Garland se charge de la sale besogne et réussit à faire condamner Trump, celui-ci perdra de son lustre et risquera même l’inéligibilité. Le cas échéant, la majorité des élus républicains serait soulagée. Le justicier neutre de l’État serait en quelque sorte le deus ex machina des républicains. Donald Trump Junior pourrait toujours remplacer son paternel, mais le jeune fourbe est moins populaire.
Il est à espérer qu’une fois le mégalomane hors d’état de nuire, le parti de l’éléphant s’assagisse et redevienne un parti fréquentable, ce qu’il n’est plus depuis 2016.
Sylvio LE BLANC
Montréal-Québec
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