Le patriarche maronite Béchara Raï a plaidé dans son homélie dominicale pour la formation rapide d'un gouvernement au Liban qui soit "représentatif au plan national" et dans lequel aucun portefeuille ne sera "héréditaire ou propriété d'une confession", alors que traditionnellement certaines formations revendiquent des ministères spécifiques, notamment les Finances pour le mouvement Amal de Nabih Berry ou l’Énergie pour le Courant patriotique libre (aouniste).
"Nous réclamons à nouveau la formation, le plus rapidement possible, d'un gouvernement fédérateur, a déclaré Mgr Raï à Bkerké. Nous appelons toutes les forces politiques qui croient en un Liban libre, souverain, indépendant, fort et résilient, à mettre de côté leurs conflits et intérêts et à garantir la stabilité politique, afin non seulement qu'un cabinet soit formé et un nouveau président élu, mais également pour éviter l'impact de risques régionaux pour le Liban". Le prélat a estimé que la future équipe gouvernementale devra être "représentative au plan national", sa formation "sans condition étrangère à la Constitution, au document d'entente nationale et aux coutumes" et sans aucun "ministère héréditaire ou qui ne soit considéré comme la propriété d'une communauté ou d'un parti". "Nous voulons un gouvernement dans lequel toutes les composantes libanaises assumeront les responsabilités ministérielles, un gouvernement courageux qui fera face à tout ce qui est illégal et sera prêt à traiter avec les communautés arabe et internationale", a-t-il ajouté.
Béchara Raï a encore appelé le pouvoir législatif à "poursuivre les négociations avec la communauté internationale et le Fonds monétaire international" pour sortir le pays de la crise ainsi que les pourparlers sur le tracé de la frontière maritime sud "dont dépendent le futur des ressources pétrolières et gazières".
Samedi, à l'occasion de la fin du synode maronite, le patriarche avait estimé que la performance de la classe politique est "ignoble" aux yeux du peuple et du monde et réclamé la nomination d'un Premier ministre transparent, qui a de l'expérience et de la sagesse dans les affaires publiques. Des consultations parlementaires contraignantes sont prévues jeudi pour la nomination d'un nouveau chef de gouvernement. Les tractations vont bon train pour la répartition des portefeuilles entre les différentes parties et, selon certaines sources citées par notre chroniqueur Mounir Rabih, les aounistes auraient déjà réclamé une fois de plus les ministères des Affaires étrangères et de l’Énergie. Le CPL a toutefois démenti samedi avoir fait de telles revendications, dénonçant des "mensonges" et affirmant ne pas avoir encore discuté au sein du parti de l'éventualité d'une participation des aounistes au futur cabinet.
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Encore une fois BRAVO À VOUS NOTRE PATRIARCHE BIEN QUE JE NE SOIS PAS MARONITE mais au moins VOUS DITES HAUT ET FORT CE QUI DOIT ÉTÉ DIT
Bery tus
15 h 02, le 20 juin 2022