
Des partisans du Hezbollah rassemblés dans la banlieue sud de Beyrouth lors d'un discours du chef du parti Hassan Nasrallah, le 29 avril 2022. Photo REUTERS/Aziz Taheri
Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a renvoyé vendredi aux calendes grecques le débat sur la stratégie de défense, et donc les armes détenues par son parti, estimant qu'il y avait des "défis plus imminents et dangereux" à surmonter, comme la crise économique, avant de traiter ce dossier. "Vivons encore un an ou deux avec les armes", a-t-il lancé, appelant les dirigeants à se pencher sur la question des pénuries de farine, d'essence ou encore de médicaments. Dans un discours prononcé à l'occasion de la commémoration de l'assassinat de Moustapha Badreddine, commandant du parti chiite en Syrie, tué en 2016, le dirigeant du Hezbollah n'a pas évoqué la position de sa formation sur les futures échéances constitutionnelles au Liban, à savoir l'élection d'un nouveau président de la Chambre et la nomination d'un Premier ministre.
La question de l'élection d'un nouveau chef du législatif se pose alors que les Forces libanaises (FL) et le Courant patriotique libre (CPL), principaux partis chrétiens élus au Parlement, ainsi que les nouveaux députés issus du mouvement de contestation, s'opposent en effet à une réélection de Nabih Berry à la tête de la Chambre, qu'il préside sans interruption depuis 1992. Pour la première fois depuis son accession à la tête du Législatif, le leader du mouvement Amal, allié du Hezbollah, risque d’être reconduit avec une majorité étriquée, alors que sa réélection passait jusque-là comme une lettre à la poste. Le nouveau Parlement devrait tenir sa première séance la semaine prochaine, c’est-à-dire après l’expiration, le 21 mai, du mandat de la Chambre sortante, afin d'élire son président et son vice-président.
"Vivons avec les armes pendant encore un ou deux ans"
"Aujourd'hui, nous sommes face à de grands défis et risques. La situation socio-économique s'assombrit rapidement, la crise du pain a commencé, les boulangeries déplorent ne pas recevoir de farine. Le prix du pétrole augmente dans le monde entier et le bidon d'essence pourrait atteindre le million de livres libanaises", a-t-il déploré, critiquant la "division aiguë" de la scène politique libanaise. "Vivons avec les armes pendant encore un ou deux ans parce que nous avons d'autres problèmes plus imminents à résoudre", a-t-il suggéré, déclarant que les responsables "n'ont plus le luxe du temps".
"Beaucoup veulent que le Hezbollah soit désarmé et que seule l'armée détienne les armes, mais l'Etat aura-t-il le courage, la vision et la volonté ainsi que la liberté de protéger le Liban contre les menaces israéliennes ?", s'est interrogé le chef du Hezbollah. Pourtant, dans un discours prononcé avant les législatives, Hassan Nasrallah s'était dit prêt à discuter de la stratégie de défense, critiquant toutefois les partis politiques qui avaient fait du désarmement de la "Résistance" leur principal slogan de campagne, en tête desquels les FL de Samir Geagea.
Réseaux d'espionnage
"Maintenant que les élections sont terminées", que les groupes parlementaires se rendent à la Chambre afin d'édifier l'Etat et d'adopter des lois", a encore exhorté Hassan Nasrallah, estimant qu'il est "possible" que le Hezbollah "s'entende" avec les autres formations qui lui sont opposées. Il a en outre remis sur le devant de la scène plusieurs de ses revendications comme la normalisation des relations avec la Syrie, ce "qui pourrait permettre de résoudre la crise des réfugiés". Il a encore appelé à "se tourner vers l'Est (notamment vers l'Iran, la Russie et la Chine) autant que vers l'Ouest, pour ne pas s'attirer les foudres des Etats-Unis et empêcher que le pays n'explose".
Le dignitaire chiite a, par ailleurs, indiqué que la "Résistance a permis de débusquer et démanteler des réseaux d'espionnage israéliens au Liban, en coopération avec les forces de sécurité". Il a salué la détermination des institutions sécuritaires libanaises à démonter les réseaux de ce type, appelant "tous les responsables à soutenir" ces opérations. Fin janvier, les autorités libanaises avaient confirmé le démantèlement de dix-sept réseaux d'espionnage au profit d'Israël et l'arrestation d'une vingtaine de personnes impliquées dans ces réseaux. Une source judiciaire avait alors précisé qu'une des personnes suspectées est un membre du Hezbollah, que le parti avait refusé de remettre à la justice. Hassan Nasrallah ne s'est pas prononcé à ce propos dans son discours.
Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a renvoyé vendredi aux calendes grecques le débat sur la stratégie de défense, et donc les armes détenues par son parti, estimant qu'il y avait des "défis plus imminents et dangereux" à surmonter, comme la crise économique, avant de traiter ce dossier. "Vivons encore un an ou deux avec les armes", a-t-il lancé, appelant les dirigeants à se...
commentaires (13)
"...qu'il y avait des "défis plus imminents et dangereux" à surmonter, tel que la crise économique, avant de traiter ce dossier. "Vivons encore un an ou deux avec les armes", ...." Balivernes ! Moi qui comptait aller pavaner dans les rues de Jérusalem après les victoires fulgurantes, promises par hassan et de ses 200000 fusées intellos et ses 100000 barbus (apparemment capables de bouger des montagnes pour en faire un terrain de golf ??) Espérons que ceci se fera quand même avant que les israellos ne nous volent la pluie comme ils l'ont fait en iran et le pétrole comme ils l'ont fait .... euh..... au sud....... doux rêves les amis
Wlek Sanferlou
15 h 05, le 22 mai 2022