Environ 60% des électeurs libanais ont voté à travers le monde

Environ 60% des électeurs libanais inscrits dans 58 pays aux quatre coins du monde, soit environ 135.000 électeurs sur plus de 225.000 inscrits, ont voté vendredi et dimanche au terme de deux jours consacrés aux législatives. Ce taux, légèrement plus élevé qu'en 2018, communiqué lundi matin par le ministère des Affaires étrangères, n'est pas définitif.

Le 15 mai, ce sont les Libanais résidant sur le territoire national qui seront appelés aux urnes pour ce scrutin très attendu par la communauté internationale et une grande majorité de la population, qui réclame le changement de la classe au pouvoir accusée d'être responsable de la crise qui dure depuis 2019.

Le marathon électoral, dimanche, qui concernait plus de 194.000 Libanais avait commencé en Australie dans la nuit de samedi à dimanche, et s'est conclu lundi matin aux États-Unis et au Canada.

"Exploit"

"Environ 60% des électeurs libanais dans tout le monde ont voté. Ce chiffre est très bon, et la participation augmentera à l’avenir", s'est félicité le directeur des Emigrés au sein du ministère des Affaires, Hadi Hachem, lors d'une conférence de presse lundi matin. "Le plus haut taux de vote a été enregistré en Syrie, avec 84%, et le plus bas, probablement en Irak", a ajouté M. Hachem.

Le secrétaire général du ministère, Hani Chemaytelli, a pour sa part qualifié d'"exploit" l'organisation du scrutin à l'étranger vendredi et dimanche.

Selon les derniers chiffres communiqués dimanche en fin de soirée par l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), le taux de participation en Europe a atteint les 56,15%, avec 39.376 Libanais ayant voté dans tous les pays du Vieux Continent où ils sont présents. En Afrique, un total de 8.898 électeurs ont voté, soit un taux de 50,89%. En Amérique du Nord (États-Unis et Canada), ce taux tombe à 10,02% avec un total de 5.556 votants. En Amérique latine, seuls 540 Libanais ont voté, soit 9,67% de participation.

Mais les chiffres concernant les deux continents américains devraient vraisemblablement être plus élevés, la fermeture des bureaux de vote n'ayant eu lieu qu'en matinée lundi, à l'heure de Beyrouth.

Les chiffres officiels par pays n'ont en outre pas été donnés lundi matin. Mais aux Émirats arabes unis, où de longues files d'attente s'étaient formées sous une chaleur écrasante dimanche, le taux final était hier soir de 71,2% à Dubaï et 77% à Abou Dhabi.

Quant à l'Australie, le ministre des Affaires étrangères avait indiqué dimanche à 15H30 heure de Beyrouth que 11.328 électeurs avaient voté (55% des inscrits à Sydney, 40% à Canberra et 55% à Melbourne), à la fermeture des bureaux de vote.

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De nombreuses altercations, dont certaines ont fait le tour des réseaux sociaux, et quelques irrégularités ont été signalées durant le vote de dimanche, sans que cela n'entrave la bonne marche du processus. Des électeurs, notamment à Dubaï et à Paris, se sont également plaints des longues files d'attentes, parfois pendant des heures, devant les bureaux de vote.

Plusieurs observateurs craignaient dernièrement que les contraintes financières dans un Liban en faillite impactent le vote des émigrés. Mais contrairement aux attentes, les autorités ont finalement réussi à organiser ce scrutin à l'étranger.

C'est la deuxième fois dans l'histoire du Liban que les expatriés ont la possibilité de voter pour renouveler les 128 députés de la Chambre. En 2018, le taux de participation avait atteint 56% et environ 50.000 des 92.000 Libanais de la diaspora inscrits avaient participé au scrutin.

Les urnes ont commencé à être envoyées au Liban, où elles seront stockées au siège de la Banque centrale à Beyrouth en attendant le dépouillement, après le scrutin du 15 mai. Lundi soir, cinquante-sept caisses de bulletins de vote en provenance d'Egypte, d'Arabie saoudite, de Jordanie, d'Irak, du sultanat d'Oman, du Koweït et du Bahreïn ont dans ce cadre été réceptionnées à l'Aéroport international de Beyrouth.. Le vote se poursuivra au Liban en deux étapes : une première, le 12 mai, pour les délégués et employés des bureaux de vote, et enfin le dimanche 15 mai pour le reste des électeurs.

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À ceux qui ne veulent pas aller voter

Dimanche, une forte volonté de changement de la classe au pouvoir ressortait des témoignages des électeurs que L'Orient-Le Jour a pu contacter en Europe, en Afrique, ou encore aux Émirats.

Les candidats de l'opposition espèrent que les expatriés voteront pour le changement de la classe politique, accusée de corruption et d'incompétence, alors que le pays fait face à une crise économique inédite, depuis 2019. En 2018, seuls 6% des électeurs à l'étranger avaient choisi des candidats indépendants, selon un récent rapport du groupe de réflexion, l'Initiative de réforme arabe, basé à Paris.

Cet article a été modifié le 9 mai 2022 à 11h04