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Société - Explosions au port de Beyrouth

Des proches de victimes appellent le gouvernement à accélérer les nominations judicaires pour une reprise de l'enquête

Les militants accusent implicitement le mouvement Amal de bloquer l'instruction.
Des proches de victimes appellent le gouvernement à accélérer les nominations judicaires pour une reprise de l'enquête

Marche organisée par des manifestants et des proches des victimes des explosions meurtrières au port de Beyrouth, dans la capitale, le 4 mai 2022. Photo Twitter @salmanonline

Des dizaines de manifestants et de proches des victimes des explosions meurtrières au port de Beyrouth ont entamé mercredi après-midi une marche dans les rues de la capitale pour rendre hommage aux victimes et appeler le gouvernement à accélérer la signature d'un projet de nomination judiciaire qui permettrait une reprise de l'enquête, bloquée depuis plus de quatre mois en raison de manœuvres politiques.

Brandissant des portraits des victimes et des pancartes réclamant que justice soit rendue, les militants se sont d'abord rassemblés dans la rue Arménie à Mar Mikhaël et la rue Pierre Gemayel, avant de marcher vers la statue de l’Émigré, située devant le port de la capitale.


"Le gouvernement doit rapidement accepter les nominations judiciaires et procéder à un vote en Conseil des ministres", ont plaidé les familles des victimes, dénonçant le fait que le ministre des Finances Youssef Khalil refuse de signer le décret, en arguant d'une "faute fondamentale" liée à la répartition confessionnelle.

Ce document doit en effet permettre de nommer six des dix présidents de chambres de la Cour de cassation qui forment l’assemblée plénière de cette instance. Or cette assemblée est la juridiction compétente pour débloquer le processus d'enquête, car c’est elle qui statue sur les recours en responsabilité de l’État contre les "fautes lourdes" du juge Tarek Bitar, chargé de l'instruction, ainsi que du juge Naji Eid. Ce dernier est lui-même chargé d’examiner un recours en dessaisissement intenté contre M. Bitar par Ali Hassan Khalil et Ghazi Zeaïter, députés et anciens ministres appartenant au camp du président de la Chambre Nabih Berry, et poursuivis dans le cadre de l'enquête.

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Les proches des victimes ont dans ce cadre pointé du doigt l'"affiliation politique de M. Khalil à un parti qui veut clairement entraver le cours de l'enquête pour échapper à la reddition des comptes". "Cette partie a gelé les nominations judiciaires de manière évidente et flagrante", ont-ils dénoncé, dans une référence au mouvement Amal, allié du Hezbollah. "Comment un accusé peut-il se présenter avec arrogance aux législatives", ont-ils ajouté, dans une référence au député Ghazi Zeaïter.

"Le drame se poursuit"
"Nous voulons la vérité", a par ailleurs lancé un militant, "Le drame se poursuit à Beyrouth, au Akkar (Liban-Nord) et à Tripoli (Liban-Nord), a déploré un autre. Il faisait référence à l'explosion d'une cuve d'essence illégale à Tleil, dans le Akkar, le 15 août 2021 et au naufrage d'une embarcation de migrants clandestins au large de Tripoli, il y a moins de deux semaines. Des incidents qui ont fait plusieurs morts et blessés, sans que l'investigation sur ces drames n'aboutisse jusque-là à des conclusions.

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Le drame du 4 août 2020, provoqué par l'explosion de centaines de tonnes de nitrate d'ammonium stockés dans un entrepôt depuis des années sans mesures de sécurité, a dévasté des quartiers de la capitale et fait plus de 220 victimes et 6.500 blessés. Le 26 mars, deux femmes gravement blessées ont finalement succombé à leurs blessures. Les autorités espagnoles ont annoncé, il y a près de deux semaines, l'arrestation d'un Portugais, recherché par Interpol en lien avec l'explosion. 

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