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Politique - Législatives au Liban

Motion de censure contre Bou Habib : pas de réunion du Parlement, faute de quorum

"Personne ne me dit quoi faire", se défend le chef de la diplomatie, face aux critiques des Forces libanaises.

Motion de censure contre Bou Habib : pas de réunion du Parlement, faute de quorum

Le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, prenant la parole, le 28 avril 2022 au palais de l'Unesco après l'échec d'une réunion du Parlement. Photo Kabalan Farah/L'Orient Today

La réunion du Parlement, programmée à 14h pour examiner une demande déposée par le groupe parlementaire des Forces libanaises (FL) pour retirer la confiance au ministre des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, qu'ils accusent de manquements concernant les législatives de mai, n'a finalement pas pu se tenir, faute de quorum.

Selon le journaliste de L'Orient Today sur place, Kabalan Farah, seuls 53 députés, sur un total de 128 sièges, se sont rendus au palais de l'Unesco à Beyrouth, où la séance était programmée à 14h.

Les députés FL avaient formulé cette demande à la suite d'accusations contre la diplomatie libanaise selon lesquelles elle aurait intentionnellement "compliqué" le vote des émigrés libanais en amont des législatives prévues à l'étranger les 6 et 8 mai. Mardi, M. Bou Habib avait précisé que "la partie lésée peut recourir au pouvoir judiciaire ou à la Commission de supervision des élections".

Bou Habib se défend

S'exprimant à la sortie de la réunion, Abdallah Bou Habib a expliqué que "la diplomatie libanaise a suivi un mécanisme clair concernant le vote des Libanais à l'étranger conformément au code postal ou l'adresse des électeurs". "L'inscription d'informations correctes relève de la responsabilité de l'électeur. Le ministère ne peut pas modifier les bureaux de vote et ne peut répondre à la volonté de toutes les parties", s'est-il défendu, en allusion aux FL. Concernant le retard de la publication des listes électorales, point également contesté par les députés du parti de Samir Geagea, M. Bou Habib a rappelé que cela relève de la responsabilité du ministère de l'Intérieur.

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Le business électoral à la libanaise

La problématique de la répartition des électeurs de l'étranger avait été soulevée récemment par des Libanais installés en Australie. Ceux-ci avaient dénoncé le fait que des bureaux de vote distants parfois de plusieurs heures de route avaient été assignés aux différents membres de certaines familles, ce qui pourrait rendre leur accès difficile, voire impossible.

Des critiques avaient été adressées à ce sujet au consul général du Liban à Sydney, Charbel Macaron, qui a été accusé d'avoir modifié les listes électorales. M. Macaron est, comme le chef de la diplomatie, considéré comme proche du président Michel Aoun et du parti qu'il a fondé, le Courant patriotique libre (CPL), grand rival des FL sur la scène politique chrétienne. La diplomatie libanaise avait toutefois rejeté ces critiques, affirmant que les électeurs avaient été répartis géographiquement selon les codes postaux australiens, tels qu'ils apparaissent sur les formulaires d'inscription.

Bassil et les FL se renvoient la balle

Réagissant à la polémique à sa sortie du palais de l'Unesco, jeudi, le chef du Courant patriotique libre (CPL), Gebran Bassil, a implicitement critiqué les FL et estimé que le recours présenté à l'encontre de M. Habib est "politisé". "En 2022, la loi électorale a été modifiée de sorte que ce soit le ministère de l'Intérieur qui établit la liste des centres de vote, en coordination avec les Affaires étrangères. Pourquoi vouloir retirer la confiance au ministre des Affaires étrangères alors qu'il s'agit de prérogatives du ministère de l'Intérieur ?", s'est-il interrogé. "Ils veulent tenir le CPL responsable de ce qui s'est passé alors qu'une machine partisane en Australie a mal inscrit les électeurs", a-t-il ajouté, dans une pique aux FL.

La réaction des FL ne s'est pas fait attendre. "Gebran Bassil est le véritable ministre des AE. C'est un membre actif du système au pouvoir qui a fait parvenir le Liban à ce stade", a fustigé le député Georges Adwan. "Nous ne sommes pas les seuls à avoir contesté cela (...)", a-t-il rappelé. Répondant aux critiques du député Adwan, le chef de la diplomatie a affirmé qu'il était à la hauteur des responsabilités de sa fonction. "Personne ne me dit quoi faire", a-t-il répliqué.

Peu avant l'arrivée des députés au palais de l'Unesco, Abdallah Bou Habib s'est réuni avec le président de la commission de supervision des élections, Nadim Abdel Malak. Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), les deux responsables ont discuté de "la coopération nécessaire pour la réussite du vote des Libanais de l'étranger".

Le vote des Libanais résidant au Liban doit, lui, se tenir le 15 mai.

La réunion du Parlement, programmée à 14h pour examiner une demande déposée par le groupe parlementaire des Forces libanaises (FL) pour retirer la confiance au ministre des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, qu'ils accusent de manquements concernant les législatives de mai, n'a finalement pas pu se tenir, faute de quorum.Selon le journaliste de L'Orient Today sur place, Kabalan...

commentaires (3)

En suisse on a été attribué d’après l’adresse du domicile. Et l.inscription était facile et sans problème.

Staub Grace

23 h 14, le 28 avril 2022

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Commentaires (3)

  • En suisse on a été attribué d’après l’adresse du domicile. Et l.inscription était facile et sans problème.

    Staub Grace

    23 h 14, le 28 avril 2022

  • Ça serait marrant de faire une petite enquête ou sondage pour voir s’il n’y a pas un point commun à ceux à qui qui ont été attribués des centres de vote à plusieurs centaines de km. Par exemple leurs affinités politiques, etc. Yalla les journalistes, au boulot!

    Gros Gnon

    20 h 31, le 28 avril 2022

  • Lapins du parlement ! Coinçons-les pour de bon le 15 mai ! Encore une fois cette dérobade à la limite de la légalité préfigure bien ce qui adviendra si le peuple élit une majorité de souverainistes. Le Estez pourrait fermer pour de bon le parlement comme il l'a déjà fait par le passé.. Elisons déjà une majorité de souverainistes, puis après seulement préparons-nous à la vraie révolution. Si le croissant néo-safavide a accepté la majorité souverainiste en 2005 et 2009 c'est qu'il savait pertinemment qu'elle allait s'auto-saborder à cause de Saad Hariri qui allait trahir en lui accordant tout ce qu'il voulait, en priorité le gouvernement d'union nationale ou plutôt de collaboration anti-nationale. La majorité souverainiste de 2022 ne fera pas de cadeau, et s'il y a parmi elle des partisans des kellon ya3né kellon qui collaborent avec le Hezbollah pour former un gouvernement avec lui et ses armes ils seront immédiatement placés dans le rang des kellon par leurs propres électeurs et par les Forces Libanaises. Ce qui accessoirement montrera de façon flagrante au peuple que celles-ci ne font pas partie des kellon et n'en ont jamais fait partie.

    Citoyen libanais

    16 h 14, le 28 avril 2022

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