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Politique - Liban

Bassil : Je ne m'attends pas à ce que les sanctions US me visant soient levées avant la présidentielle

"Rien n'oblige à réélire le président Nabih Berry à la tête du Parlement", estime le chef du CPL, dans une interview à la chaîne Al Mayadeen.

Bassil : Je ne m'attends pas à ce que les sanctions US me visant soient levées avant la présidentielle

Le chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil lors de notre podcast "Aux urnes citoyens !", face à notre rédacteur en chef adjoint Anthony Samrani. Photo OLJ

Le chef du Courant patriotique libre (CPL), Gebran Bassil, l'un des candidats officieux à la présidentielle libanaise, a déclaré ne pas s'attendre à ce que les sanctions américaines qui le visent pour corruption soient levées avant le scrutin d'octobre. Abordant également les élections législatives du 15 mai, le leader chrétien et gendre du chef de l'Etat, Michel Aoun, a estimé qu'il n'était pas nécessaire de réélire son rival chiite Nabih Berry à la présidence du Parlement. Un poste que ce dernier occupe sans interruption depuis 1992.

"Je ne m'attends pas à ce que les sanctions américaines à mon égard soient levées avant l'élection présidentielle, car c'est une décision politique", a lancé mercredi soir le député de Batroun, dans une interview à la chaîne pro-Hezbollah Al Mayadeen. Il y a quelques semaines, M. Bassil avait affirmé à L'Orient-Le Jour qu'"on peut être président du Liban même en étant sous sanctions américaines".

L'éclairage de Mounir RABIH

Au Liban, la course à la présidentielle est lancée

En novembre 2020, le Bureau du contrôle des actifs étrangers (Office of Foreign Assets Control, OFAC) du département du Trésor américain avait sanctionné Gebran Bassil "pour son rôle dans la corruption au Liban". Le Trésor lui reproche des pratiques de corruption du temps où il était à la tête des ministères des Télécommunications, de l’Énergie et des Affaires étrangères. Le chef du CPL est accusé par les Etats-Unis d'avoir approuvé en 2014, lorsqu'il était ministre de l’Énergie, "plusieurs projets qui ont permis à des individus dont il est proche de recevoir des fonds du gouvernement libanais via un groupe de sociétés écrans". Il lui est aussi reproché, entre autres, d'avoir renforcé sa base politique en 2017 en nommant certains de ses "amis" à des positions-clés de pouvoir, et en "achetant" son influence dans les cercles politiques libanais.

Selon notre chroniqueur politique Mounir Rabih, M. Bassil se sert du dossier concernant la délimitation de la frontière maritime avec Israël pour négocier la levée des sanctions américaines à son encontre. Dans ce dossier, Gebran Bassil espère pouvoir bénéficier de l’aide du Qatar, le petit émirat entretenant des liens privilégiés avec les États-Unis. L’Orient-Le Jour a appris que le chef du CPL s’est rendu deux fois à Doha au cours des derniers mois, pour négocier la participation de sociétés qataries à l’exploration pétrolière et gazière au Liban en échange de l’aide du Qatar pour améliorer ses relations avec Washington.

"Rien n'oblige à réélire Nabih Berry"

En outre, Gebran Bassil a visé son ennemi politique juré, le chef du Parlement Nabih Berry, avec qui il a toutefois consenti à s'allier en vue des législatives. "Comment pouvons-nous nous considérer majoritaires avec Nabih Berry comme président du Parlement, alors nous nous opposons en politique ?", a-t-il d'abord questionné. "Rien n'oblige à réélire le président Berry à la tête du Parlement", a-t-il poursuivi.

Revoir notre podcast

Gebran Bassil : Les armes du Hezbollah peuvent nuire à l’intérêt du Liban

Ciblant également son rival chrétien Samir Geagea, leader des Forces libanaises, M. Bassil a jugé que "la rue sunnite ne peut pas accepter le leadership" de ce dernier. Il s'est dit prêt de son côté à "coopérer avec les sunnites, s'ils se sentent injustement représentés", et a affirmé que son mouvement préparait une plainte "au sujet des manquements aux règles électorales sur le plan financier, qui ont explosé".

Riyad, Damas et Moscou

Souvent perçu par ses détracteurs comme aujourd'hui isolé sur la scène internationale, Gebran Bassil a évoqué le rôle de l'Arabie saoudite, qui a renoué ses relations diplomatiques avec le Liban après une grave crise déclenchée en octobre dernier. Semblant tendre une perche à Riyad, il a affirmé qu'"aucune ingérence de l'Arabie saoudite dans les élections ne nous est apparue jusqu'à présent sur le plan financier". Il a également appelé à une "relation d'amitié" avec le royaume wahhabite "qui ne soit pas basée sur la complaisance ou les intérêts matériels". Gebran Bassil a également évoqué la Syrie de Bachar el-Assad, où il s'était récemment dit prêt à se rendre. "Damas ne s'ingère absolument pas dans les élections ; la visite à Damas sert l'intérêt du Liban aux niveaux économiques et politiques", a défendu Gebran Bassil tout en précisant que son éventuelle visite aurait lieu après les élections du 15 mai.

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Évoquant enfin la Russie, le chef du CPL a assuré que sa relation avec Moscou "était excellente". "J''aurais exprimé mon désaccord avec  le contenu du communiqué des AE si j'en avais été préalablement informé", a-t-il lancé, faisant référence au texte publié par le palais Bustros dans la foulée de l'invasion russe de l'Ukraine, le 24 février. Ce texte dénonçait l'offensive de Moscou et appelait la Russie à "arrêter immédiatement" ses attaques. Il avait fait polémique sur la scène libanaise et les autorités ont tenté par la suite de modérer leur position. Le Hezbollah, tout comme le CPL, se sont démarqués de cette position. Le parti de Gebran Bassil avait par la suite signé une entente avec celui de Vladimir Poutine il y a un mois.

Le chef du Courant patriotique libre (CPL), Gebran Bassil, l'un des candidats officieux à la présidentielle libanaise, a déclaré ne pas s'attendre à ce que les sanctions américaines qui le visent pour corruption soient levées avant le scrutin d'octobre. Abordant également les élections législatives du 15 mai, le leader chrétien et gendre du chef de l'Etat, Michel Aoun, a estimé qu'il...

commentaires (19)

Je suis profondément respectueux pour l’honnêteté, la pertinence,la recherche, la profondeur de l’équipe de notre journal L’Orient- leJour est un grand journal et fait honneur à notre nation Un merci particulier à Anthony Samrani pour la profondeur de son analyse Un Pulitzer , pourquoi pas?

Paul SIDANI

20 h 02, le 29 avril 2022

Tous les commentaires

Commentaires (19)

  • Je suis profondément respectueux pour l’honnêteté, la pertinence,la recherche, la profondeur de l’équipe de notre journal L’Orient- leJour est un grand journal et fait honneur à notre nation Un merci particulier à Anthony Samrani pour la profondeur de son analyse Un Pulitzer , pourquoi pas?

    Paul SIDANI

    20 h 02, le 29 avril 2022

  • Les USA ne frappent pas de sanctions sans preuves … ça c’est déjà prouver, toute fois je ne me fais pas d’illusion sur la realpolitik qu’ils peuvent employé afin de faire passer cette pilule de sanction si on joue ils auraient besoin de cet énergumène !!

    Bery tus

    14 h 07, le 29 avril 2022

  • Même sans sanctions, tu n'est pas habilité pour la présidence. Ton passé t'accables cher Gebran, politiquement, et en tant que ministre. Tu cherches la présidence coûte que coûte sans tenir compte de l'intérêt national. Oublie la présidence toi et Frangié. Geagea et Gemayel, aussi. Y a d'autres bien capables, qui méritent de travailler pour le Liban, et non pour leurs intérêts. On a vu le "président fort", qui a lâché le pays pour des comptes personnels. Non, c'est fini.

    Esber

    13 h 44, le 29 avril 2022

  • Le pauvre, il essaie de ratisser le plus large possible en se mêlant les pinceaux. Tantôt avec les Qataris, tantôt avec les ennemis du Liban et surtout avec les pestiférés du monde en espérant qu’une âme charitable ou assassine veuille de lui, mais niet. Il est grillé et il le sait mieux que quiconque d’où son désarroi à vouloir redorer l’image de certains dictateurs et non des moindres alors qu’ils ont de la peine à se faire entendre pour leur propre intérêt. C’est ça être vendu, casser du sucre sur le dos de tous et se faire passer pour quelqu’un de fréquentable alors que tout le monde lui tourne le dos et profite de sa crédulité pour le voir se faire humilier tout seul comme un grand. On n’est jamais mieux servi que par soi moi-même. Le plus ridicule dans tout ça c’est qu’il croit encore en ses chances d’occuper ce foutu fauteuil et en parle comme si c’était déjà fait.

    Sissi zayyat

    10 h 59, le 29 avril 2022

  • j'aurais du lire les autres commentaires avant de poster le mien : je vois que la fiabilite des americains est qq chose d'irremediablement assuree. PAS QUE JE SACHE MOI !

    Gaby SIOUFI

    10 h 42, le 29 avril 2022

  • a en pleurer de rage, le pov bougre frappe de sanctions par les americains SANS RAISON AUCUNE. mais le resterait il avec le temps? deja que ses ouailles nombreuses, son alliance avec le khamenai local font qu'il garde malgre tout une puissance a ne pas negliger. Mais surtout faut pas se fier aux americains. a leur fidelite ....ce que ce mec sait tres bien.

    Gaby SIOUFI

    10 h 39, le 29 avril 2022

  • Hier soir j’ai vu son interview sur OTV par une plante verte qui servait plus de décor que journaliste. Il était souriant suffisant se prenant pour la cuisse de Jupiter, à parler pour ne rien dire comme son habitude, niait il a toujours été, niait il restera pour la vie. C’est un moulin à vent ni plus ni moins. Je suis persuadé qu’il n’en connaît pas la signification, vu son Français très approximatif d’après sa prestation dans la langue de Molière face à Mr Samrani. Qu’il s’adresse à Larousse pour en savoir plus si jamais il en a un. Eclats de rire…

    Le Point du Jour.

    23 h 35, le 28 avril 2022

  • Gebran Bassil, a déclaré "ne pas s'attendre à ce que les sanctions américaines qui le visent pour corruption soient levées avant le scrutin presidentiel". Ni apres non plus.

    Michel Trad

    20 h 42, le 28 avril 2022

  • Une déclaration désespérée. Tous les commentaires en disent long.

    DRAGHI Umberto

    20 h 38, le 28 avril 2022

  • J'ai beaucoup ri en lisant cette déclaration... quel homme !!! puis j'ai beaucoup pleuré sur le pire qui est devant nous et tant que des tels individus mafieux et corrompus veulent coûte que coûte gouverner le Liban.

    Zeidan

    18 h 34, le 28 avril 2022

  • Un renard restera un renard. Un avide de pouvoir à n'importe quel prix, voilà le visage de Bassil! Avant de déposer une plainte aux autorités pour des fonds illicites des autres partis politiques, je serais bien curieux de savoir comment lui et son équipe sont financés. Je soupçonne que cette alliance avec le HA et non seulement politique, mais pour avoir aussi accès aux coffres de ce dernier. J'ai bien dit je Soupçonne!

    Marwan Takchi

    18 h 26, le 28 avril 2022

  • "… Bassil : Je ne m'attends pas à ce que les sanctions US contre moi soient levées avant la présidentielle …" - Pour une fois je suis d’accord avec toi.

    Gros Gnon

    16 h 47, le 28 avril 2022

  • Pourquoi les sanctions américaines à son encontre seraient-elles levées avant ou après la présidentielle, aurait-il fait amende honorable d’ici là ou aurait-il trouvé des arguments à faire valoir "pour son rôle dans la corruption au Liban" qui feraient changer d’avis les américains ? "Rien n'oblige à réélire le président Berry à la tête du Parlement", la question se pose ? Est-on sûr, pour commencer, que ce vieillard cacochyme soit encore en position d’être élu député ? Faut être crétin, acheté ou vendu, pour voter pour lui comme député déjà ! Le gendre sait qui va être élu député ou pas de la même façon qu’il magouille au sujet de la frontière maritime avec Israël, histoire de pouvoir via un groupe de sociétés écrans récupérer un peu de la manne pétrolière. Enfin, une entente avec Vladimir Poutine reste une entente avec un criminel de guerre ; honte à ceux qui ont des relations excellentes avec lui ou le boucher syrien.

    TrucMuche

    15 h 08, le 28 avril 2022

  • Je ne vois pas, en effet, pour quelle raison, elles seraient levées avant ou après les élections. Pour une fois, je me trouve d'accord avec lui, quand il dit que rien n'oblige à réélire Berry à la présidence de la Chambre.

    Yves Prevost

    14 h 55, le 28 avril 2022

  • Eh bien tu as raison … et il ne les lèveront pas même après la présidentielle !!

    Bery tus

    14 h 02, le 28 avril 2022

  • Disparaître gentiment est ton seul devoir dorénavant !

    Wow

    13 h 44, le 28 avril 2022

  • SI LE BACILLE OU LE FRANGIOTE OCCUPERONT LA CHAISE, LE BACILLE SURTOUT, C,EST QUE LES LIBANAISES ET LES LIBANAIS SE CREVERAIENT LEURS YEUX AVEC LEURS PROPRES DOIGTS. J,ATTENDS DE VOIR DES CANDIDATS SERIEUX DE LA REFORME POPULAIRE, POUR DEGAGER LA POURRITURE QU,IL Y A, SE PRESENTER POUR CE POSTE EXISTENTIEL POUR UN LIBAN LIBRE, DEMOCRATIQUE ET DE DROIT.

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 56, le 28 avril 2022

  • Il existe encore sur la carte politique celui-la..??

    LeRougeEtLeNoir

    12 h 41, le 28 avril 2022

  • Vous rêvez debout Monsieur Bassil. Les sanctions US ne seront jamais levées et estimez vous heureux que l’Europe n’a pas appliqué elle aussi des sanctions à votre encontre pour des raisons que tout le monde connaît. Si un jour vous arrivez à la présidence alors ce jour je serai élu premier Pape civil.

    Lecteur excédé par la censure

    12 h 26, le 28 avril 2022

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