Une vidéo d'une femme abattant à bout portant au fusil de chasse un chien assis sur le sol, alors que des enfants hilares filment la scène, a provoqué un tollé au Liban et poussé le ministre de l'Agriculture, Abbas Hajj Hassan, à alerter la justice et à appeler à ce que les mesures nécessaires soient prises.
Selon une vidéo largement partagée vendredi sur les réseaux sociaux, une jeune femme, fusil en main, s'approche d'un chien assis sur une aire de stationnement et qui ne présentait manifestement aucun danger pour les gens alentour. L'animal ne réagit pas, mais elle tire sur lui, le blessant directement. Il se lève alors et remue en raison de la douleur provoquée par la blessure, ce qui n'empêche pas un nouveau tir. Le chien s'allonge alors un peu plus loin, agonisant.
La femme, imperturbable, revient sur ses pas. La scène est filmée a priori par un enfant riant, qui se félicite de la scène à laquelle il vient d'assister. D'autres enfants qui rient aussi peuvent être entendus en fond. On entend ensuite la femme parler à une fillette et lui dire : "Il t'a blessée au visage, j'ai fait de même pour lui". Il n'est pas clair si l'animal avait auparavant attaqué la fillette en question.
"Absence de solutions efficaces"
Ghina Nahfawi, une défenseure des animaux, a partagé la vidéo sur Twitter, affirmant que la femme qui apparaît en train de tirer s'appelle S. Gh. et serait originaire du village de Kamed al-Loz, dans la Békaa-ouest. Mme Nahwafi a également alerté les Forces de sécurité intérieure dans sa publication. Jusque-là, la police n'a toujours pas réagi.
طالما ما في عقوبات ملائمة ضد مجرمين متل للي بكل برودة مشيت وقوصت عكلب، رح نضل نشوف هيك أخبار ومن دون حل فعال. https://t.co/4In4P6JOBB
— Sandra (@Sandra_Eff_) April 15, 2022
"Tant qu'il n'y aura pas de sanctions convenables contre les criminels comme celle qui marchait avec froideur vers le chien avant de l'abattre, nous continuerons de voir de telles scènes en l'absence de solutions efficaces", estime une internaute sur Twitter.
Réagissant à la vidéo vendredi en fin d'après-midi, le ministre Hajj Hassan a dénoncé ce "crime impitoyable", et appelé à ce que les mesures nécessaires soient prises. "Nous avons suivi de près le crime impitoyable de l'abattage au fusil d'un chien à Kamed al-Loz", a affirmé M. Hajj Hassan dans un tweet. "J'ai contacté le procureur général environnemental qui ordonnera aux parties concernées de prendre les mesures nécessaires", a-t-il assuré, appelant à ce que "chaque citoyen assume les conséquences de ses actes". "Nous appelons l'ensemble des personnes concernées à faire preuve de fermeté face à ces actes inacceptables aux niveau humain et civilisationnel", a-t-il renchéri.
Des cas de maltraitance d'animaux provoquent régulièrement l'indignation au Liban. En août 2017, une loi inédite sur la protection des animaux avait enfin été promulguée. Le texte établit, entre autres, les règles pour la possession d'animaux domestiques ainsi que les régulations des zoos et animaleries, et interdit la possession d'animaux sauvages ou menacés. Mais son application par les autorités, souvent taxées de laxisme, reste un défi. Toutefois, quelques victoires ont été enregistrées au compte des défenseurs des animaux. Ainsi, en 2018, un homme qui torturait des chiens avait été condamné à une peine de prison.
Honteux! Inacceptable! Que les humains se défoulent sur autre chose! Cet acte n’est qu’à l’image du potentiel de violence qui réside en chacun de nous. Que cette femme soit punie. Que l’exemple Soit donné
11 h 14, le 18 avril 2022