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Société - Social

Lancement d’une carte médicale à tarif réduit par l’ONG Nawraj

Cette assurance est réservée à des catégories privées de toute couverture. Ses promoteurs se sont fixé pour objectif 100 000 bénéficiaires.

Lancement d’une carte médicale à tarif réduit par l’ONG Nawraj

De nombreux Libanais attendent désormais trop longtemps pour se faire hospitaliser, n’ayant plus la capacité d’avoir une couverture médicale. Photo d’archives Hussam Chbaro

Dans une volonté d’apporter un rayon d’espoir à une population accablée, ayant perdu tout espoir proche d’amélioration de ses conditions de vie, l’ONG Nawraj présidée par l’ancien chef des Forces libanaises, Fouad Abounader, a lancé une carte médicale à tarif réduit, mise au point avec la compagnie d’assurances Bankers. L’annonce en a été faite mercredi 13 avril en présence du directeur général de la compagnie, Rami Sabbagh, et des responsables de la société indépendante chargée de gérer ce projet. Bénéficieront en priorité de la carte les villages frontaliers où Nawraj est déjà à l’œuvre à travers des projets de développement durable. Toutefois, la carte sera accessible à tous, sans discrimination communautaire, a assuré son concepteur.

Ainsi, des prospecteurs vont parcourir le Liban pour, à travers municipalités, mairies, paroisses et autres corps constitués, identifier les villages et populations qualifiés pour en bénéficier. Objectif prévu, 100 000 bénéficiaires. Dans un second temps, M. Abounader espère pouvoir créer des mutuelles pour élargir encore le rayon des services de son association. Globalement, il est à l’œuvre pour atteindre trois fins essentielles : la création d’emplois, l’assurance d’une éducation de qualité et des services de santé décents.

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« La carte de Nawraj est 50 % moins chère que toutes les autres cartes médicales sur le marché », assure Marwan Freiha, l’un des cadres qui ont travaillé sur le projet. « La compagnie Bankers a été sélectionnée à l’issue d’un processus de discussions et d’élimination qui a impliqué quelque 11 compagnies d’assurances et mutuelles », précise-t-il. Il souligne que « ce qui rend (cette carte) unique, c’est son prix particulièrement abordable qui permettra à un très grand nombre de Libanais d’acquérir une couverture médicale qui prendra en charge leurs frais d’hospitalisation à hauteur de 100 000 dollars américains par personne et par an – 1500 en consultation externe –, et ensuite que cette couverture s’étend jusqu’à l’âge de 85 ans, ce qui est plutôt inhabituel pour un tarif aussi modique, avec possibilité d’échelonnement ».

Pour obtenir tous les détails de la nouvelle carte médicale, on peut consulter le site de l’association, www.nawraj.org, puis prendre contact directement ou au téléphone au 09-221387. Il va sans dire que la carte médicale pourrait attirer toute une clientèle d’intéressés, que l’ONG va filtrer de diverses manières pour en écarter les parasites.

M. Abounader au cours de sa conférence de presse. Photo DR

Une initiative sans but lucratif

Mais il ne faut quand même pas s’attendre à des miracles dans ce domaine, avertissent à l’unisson et en substance MM. Abounader et Freiha. L’enregistrement des demandes se fera suivant des critères en vigueur dans toutes les compagnies d’assurances, sans libéralités de complaisance, sinon la certitude qu’il s’agit avant tout d’une initiative à vocation sociale, sans but lucratif.

Ce qui confirme d’une certaine manière que c’est le cas, c’est le fait que seule une partie des centres hospitaliers universitaires y a adhéré, ainsi que quelques hôpitaux, en tout une quarantaine d’établissements de soins et une quarantaine aussi de laboratoires. « Eux aussi sont invités à y mettre du leur, à faire passer le profit au second plan », insiste M. Freiha, en réponse à nos questions.

Par contre, face à ce nombre restreint d’hôpitaux, Nawraj assure avoir réussi à couvrir les soins hospitaliers et médicaux proposés sur toute l’étendue du territoire, dans une transparence qu’ils promettent totale, c’est-à-dire sans les chicanes, réserves ou imprévus qui se produisent d’ordinaire dans la vie courante des compagnies et des hôpitaux.

Démunis, des Libanais se laissent mourir

On pourrait mettre en doute la sincérité de l’engagement social de l’ancien chef de guerre. Mais il s’en est déjà expliqué dans un livre paru l’an dernier : Liban, les défis de la liberté . Ce ne sont pas les idéaux patriotiques de M. Abounader qui ont changé, mais ses moyens d’action : aujourd’hui, il s’agit pour lui d’enraciner les Libanais, en particulier chrétiens, dans leurs milieux grâce à des projets de développement durable, de manière à freiner ou endiguer l’exode rural, et de les abriter de tous les conflits susceptibles d’entraîner leur départ.

Pour mémoire

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Cela dit, l’ONG Nawraj travaille sur plusieurs fronts, et notamment, après le 4 août 2020, sur celui de la reconstruction des quartiers dévastés par l’explosion, mais le lancement de sa carte médicale souligne, d’une certaine manière, l’actualité de la crise qui frappe le Liban de plein fouet. « De quoi les Libanais ont-ils peur aujourd’hui ? » s’est interrogé le président de l’ONG lors de sa conférence de presse. Avant de répondre « D’avoir besoin d’hospitalisation. » De fait, comme le reconnait dans ses apparitions télévisées le président du syndicat des hôpitaux, Sleiman Haroun, « les Libanais aujourd’hui retardent le plus longtemps possible la décision de se faire hospitaliser, au point que lorsqu’ils s’y décident finalement, il est souvent trop tard. » En bref : démunis, des Libanais se laissent mourir. De fait, toutes les statistiques indiquent que plus de 50 % d’entre eux n’ont pas les moyens de se payer une couverture médicale.

En tout cas, le succès – prévisible – de cette initiative privée souligne, en contraste, les difficultés que l’État, à travers le ministère des Affaires sociales, trouve à lancer ses propres cartes de liquidités aux plus pauvres, ainsi que l’effondrement de la Sécurité sociale, dont les prestations ont perdu presque toute valeur, en attendant le renflouement des caisses de l’État et un redressement de la livre libanaise.

Dans une volonté d’apporter un rayon d’espoir à une population accablée, ayant perdu tout espoir proche d’amélioration de ses conditions de vie, l’ONG Nawraj présidée par l’ancien chef des Forces libanaises, Fouad Abounader, a lancé une carte médicale à tarif réduit, mise au point avec la compagnie d’assurances Bankers. L’annonce en a été faite mercredi 13 avril en...

commentaires (4)

de la charité et encore de la charité , les libanais ont besoin d un état responsable qui prend en charge tous les besoins vitaux d un peuple . à quand le changement ?

barada youssef

10 h 05, le 16 avril 2022

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Commentaires (4)

  • de la charité et encore de la charité , les libanais ont besoin d un état responsable qui prend en charge tous les besoins vitaux d un peuple . à quand le changement ?

    barada youssef

    10 h 05, le 16 avril 2022

  • Ça nous met du baume au cœur de savoir qu’il y a encore des personnes qui ont de l’humanité dans leur cœur. Bravo et merci.

    Sissi zayyat

    16 h 14, le 15 avril 2022

  • Enfin ! Tous mes vœux de réussite

    Marie Françoise Akl

    13 h 05, le 15 avril 2022

  • Bravo!

    Onaissi Antoine

    07 h 45, le 15 avril 2022

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