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Nos Lecteurs ont la Parole

Le peuple est souverain avant les élections, mais après ?

Dans le jeu des élections dites démocratiques, le peuple est souverain. Le peuple joue son destin et le choix d’une gestion de sa vie. Les candidats rivalisent en exposant des projets et des promesses qu’ils ne tiendront pas. Des gouvernements à leur image devront coordonner le travail de l’administration et l’ordre public. Après les élections, le peuple devient soumis et va subir tous les méfaits des élus et des gouvernants. Depuis des décennies, les erreurs et les abus s’accumulent, et les solutions sont ajournées. Des gouvernements incapables, un Parlement manipulé et affairiste et une présidence qui tourne autour des problèmes. Trop de problèmes, certes. Le poids des Palestiniens, des Syriens, des jihadistes, et une milice armée guidée par l’extérieur. Nos frontières maritimes au sud avec Israël, au nord avec la Syrie et de plus avec Chypre sont incertaines. Nos responsables paraissent incapables de décider librement face à la force armée contraignante. Notre pays vit des traumatismes successifs depuis des décennies. L’infrastructure vétuste est complètement délaissée. Les dégâts matériels ressemblent à ceux de Guernica pendant la guerre d’Espagne et de l’Ukraine actuellement. L’humain se vit en rupture avec son milieu naturel. Tous les liens sont lâchés ou coupés. Aucun code social n’est respecté, aucune régulation n’est possible, aucun référent ou règle ne fonctionne ou s’applique. Nous sommes dans une société de rupture et de non-loi. Il y a un travail d’approche à faire pour écouter l’inconscient et pouvoir comprendre le fonctionnement de notre être. Chacun vit un réel inadmissible, un réel impossible à gérer et à intégrer.

Notre réalité psychique est déstabilisée, déroutée, désorganisée. Pour tout un chacun, un refoulé remonte et nous révèle notre fragilité et notre complexité. Notre système nerveux est submergé par une désorganisation extérieure traumatisante. En pratique, nous avons un seul cerveau, mais nous réagissons de façon multiple selon notre organisation intérieure. Cet équilibre intérieur se disloque, on est presque dans un semblant de confusion mentale. Une sidération face à l’avenir et des rêves impossibles et désorganisés. Note malheur, c’est qu’on ne peut imaginer l’avenir.

Les personnes sont bouleversées par la mort, la mort d’un être cher, d’un parent d’un ami ou bien d’un voisin. Tous les réseaux signifiants sont mal connectés pour tout un chacun. Il n’y a plus de lien entre le passé, le présent et le futur impossible. Tous les liens narcissiques qui lient le sujet au monde sont perturbés et sont à l’origine de notre désarroi et de nos troubles psychopathologiques. C’est la source de notre angoisse et des manifestations cliniques : dépressions, insomnies, hypocondrie, irritabilité et cauchemars. C’est le prélude aux névroses traumatiques… et à la fracture de l’identité. Au niveau des enfants et des adolescents, des difficultés scolaires, un retrait social et un déficit de l’attention et de la concentration. Malgré ces dérèglements et la « baraka » à la libanaise, l’être humain peut affronter tous ces traumatismes par un renforcement intérieur et en musclant notre mental, c’est notre résilience. Cela implique patience, détermination et organisation. On doit dessiner un avenir satisfaisant malgré tout. Nous pouvons nous libérer de notre culpabilité et de nos erreurs passagères. De plus, on doit repenser nos croyances et toutes nos certitudes, ce qui nous aidera à nous libérer et à assainir nos relations sociales. Loin de s’ébahir devant les dictatures de tout genre, les Libanais par leurs choix renforceront les démocraties et le libre choix de chacun, et les bonnes relations avec le monde libre. C’est notre choix culturel. C’est en maîtrisant les événements traumatiques et en les intégrant dans notre réalité psychique que nous pouvons dessiner le redressement du pays. Ce travail intérieur est possible afin de maintenir notre position souveraine et pour éviter de tomber dans l’esclavage.

Psychiatre-psychanalyste

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Dans le jeu des élections dites démocratiques, le peuple est souverain. Le peuple joue son destin et le choix d’une gestion de sa vie. Les candidats rivalisent en exposant des projets et des promesses qu’ils ne tiendront pas. Des gouvernements à leur image devront coordonner le travail de l’administration et l’ordre public. Après les élections, le peuple devient soumis et va subir...
commentaires (1)

je cite :"Nos responsables paraissent incapables de décider librement face à la force armée contraignante"fin de citation ! Non, Non et Non mssrs/dames. ils en sont incapables face a leurs propres demons, face a leur propre sens de leur personne jamais egalisee -quoique merdique- a leur corruption et leur absence de patriotisme reel. l'armee /milice -pernicieuse au possible-n'en est qu'une des resultantes.

Gaby SIOUFI

15 h 35, le 30 mars 2022

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Commentaires (1)

  • je cite :"Nos responsables paraissent incapables de décider librement face à la force armée contraignante"fin de citation ! Non, Non et Non mssrs/dames. ils en sont incapables face a leurs propres demons, face a leur propre sens de leur personne jamais egalisee -quoique merdique- a leur corruption et leur absence de patriotisme reel. l'armee /milice -pernicieuse au possible-n'en est qu'une des resultantes.

    Gaby SIOUFI

    15 h 35, le 30 mars 2022

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