En Turquie, Bou Habib constate une "sorte d'amélioration" des relations entre le Liban et le Golfe

Les relations entre le Liban et les pays du Golfe connaissent une "sorte d'amélioration", a estimé le ministre libanais des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, dans une interview accordée vendredi à l'agence d'information turque Anadolu, en marge du Forum diplomatique d'Antalya auquel il a participé, aux côtés de plus de 80 ministres, vice-ministres et responsables gouvernementaux.

"Je me suis réuni avec les responsables des ministères des Affaires étrangères du Koweït, du Qatar, de Bahreïn et des Emirats hier (jeudi, ndlr). Mais est-ce qu'on peut dire que les relations avec les pays du Golfe sont revenues à ce qu'elles étaient auparavant ? Non, mais elles ne se sont pas effondrées", a déclaré M. Bou Habib. "Il y a une sorte d'amélioration car le Koweït a présenté une initiative louable afin d'améliorer les relations avec certains pays du Golfe, mais pas tous", a-t-il détaillé. "Tous les Libanais, sans aucun doute, souhaitent le rétablissement des relations (avec les pays du Golfe), et nous oeuvrons à cela. Le Koweït nous aide sur ce plan, et nous espérons que cela se fasse prochainement", a ajouté le ministre libanais. 

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Depuis octobre 2021, les relations entre le Liban et les monarchies du Golfe sont au plus bas suite à des déclarations de l'ex-ministre de l'Information, Georges Cordahi, sur le rôle de l'Arabie saoudite dans la guerre au Yémen. Le Koweït avait transmis en janvier une feuille de route arabe au Liban en vue de régler cette crise diplomatique. Ce document, ayant obtenu l'aval de la communauté internationale, comprend des requêtes parmi lesquelles le désarmement du Hezbollah, un point litigieux qui divise au Liban. Y figurent également un appel à la tenue des élections législatives de mai dans de bonnes conditions et l'application de réformes. M. Bou Habib a récemment affirmé que cette feuille de route a été "saluée" par les autorités libanaises qui ont fait preuve de "coopération" sur ce plan. Beyrouth avait transmis sa réponse aux pays du Golfe, mais attend toujours leur réaction.

"Contre la guerre" en Ukraine

Le chef de la diplomatie libanaise a également estimé que "la Turquie aide le Liban pour surmonter ses problèmes économiques", la qualifiant de "pays ami". Il a reconnu que le gouvernement libanais "mène les réformes avec une certaine lenteur", alors que la communauté internationale ne cesse de l'inciter à accélérer et intensifier les efforts en ce sens.

S'exprimant enfin sur l'invasion russe de l'Ukraine lancée le 24 février, M. Bou Habib a souligné que le Liban est "par principe contre la guerre entre la Russie et l'Ukraine, tout comme l'a affirmé le président turc Recep Tayyip Erdogan. Nous sommes en faveur de la Charte des Nations unies". Il a ensuite appelé à "régler tous les problèmes à travers le dialogue transparent et libre".

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Le Liban s’est rangé du côté des capitales occidentales en votant une résolution isolant Moscou à l’Assemblée générale de l’ONU. Les 193 pays membres ont adopté à une écrasante majorité cette résolution (non contraignante) qui "exige que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l’Ukraine". Cinq pays s’y sont opposés et 35 se sont abstenus, dont la Chine. Le vote du Liban était intervenu moins d’une semaine après le communiqué controversé du palais Bustros, qui dénonçait "l'invasion de l'Ukraine par la Russie". Ce texte n'a pas fait l'unanimité sur la scène politique libanaise et a récemment suscité les critiques du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, selon lequel "le communiqué a été envoyé à l'ambassade des États-Unis à Beyrouth, qui l'a modifié."