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Politique - Liban

Fin du suspense : Nawaf Salam n'est pas candidat aux législatives

"Je ne cherche pas un siège au Parlement, mes préoccupations vont au-delà", affirme le juge à la Cour internationale de justice.

Fin du suspense : Nawaf Salam n'est pas candidat aux législatives

Nawaf Salam, ancien ambassadeur du Liban à l’ONU et juge à la Cour internationale de justice. Photo d’archives AFP

La décision est prise. Nawaf Salam, juge à la Cour internationale de justice et ex-ambassadeur du Liban à l'ONU, ne sera pas candidat aux législatives du 15 mai. Il l'a annoncé mercredi matin sur son compte Twitter, mettant fin aux spéculations sur sa participation à ces élections. Il esquisse toutefois dans son communiqué sa vision politique pour un pays en grave crise, ce qui porte à croire que cette figure sunnite pourrait peut-être prétendre au poste de Premier ministre, surtout après le retrait de Saad Hariri de la vie politique.


"Ma décision de ne pas me présenter à ces élections législatives vient du fait que je ne cherche pas un siège au Parlement. Mes préoccupations vont au-delà", affirme M. Salam, l'une des rares personnalités à recueillir autant le soutien de diverses figures de la révolte populaire d'octobre 2019 que de partis politiques traditionnels se revendiquant de l'opposition. Nawaf Salam explique vouloir "éviter les petites querelles et les grands appétits".

Estimant que le scrutin à venir se déroulera "en l'absence d'une réelle égalité des chances", Nawaf Salam affirme que "les réformes et le regain de souveraineté ne se limitent pas aux prochaines élections".

Pour mémoire

Nawaf Salam, pièce manquante d'une défaite électorale du Hezbollah

À deux mois des élections, la scène sunnite est toujours dans le brouillard. Mais les barons de la communauté sont en train de se réveiller pour éviter un scénario qui ferait, de l’avis de tous, le jeu du Hezbollah. Tout le monde a pris conscience que le retrait du chef du courant du Futur, Saad Hariri, risquait de démobiliser l’électorat sunnite et permettre à la formation pro-iranienne de rafler la mise. C'est dans ce contexte que l'ex-Premier ministre Fouad Siniora essayait de convaincre Nawaf Salam de se porter candidat à Beyrouth. Après avoir tâté le terrain, M. Siniora avait constaté que sa propre candidature ne serait pas forcément bien reçue dans la capitale et considérait en conséquence que Nawaf Salam était le mieux armé pour mener cette bataille.

"Crise structurelle"
Mais M. Salam a finalement souligné mercredi que sa vision pour le Liban dépassait le cadre des législatives, une échéance dont la tenue est de plus en plus menacée sous divers prétextes, comme dernièrement avec la proposition de mettre en place des mégacentres de vote, un dossier qui ne fait pas l'unanimité mais qui est considéré comme le principal cheval de bataille du camp du président Michel Aoun et de son gendre, le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil. L'ex-ambassadeur du Liban à l'ONU a dans ce contexte critiqué la loi électorale en vigueur, "taillée sur mesure par les responsables au pouvoir".

"Face à la crise structurelle dangereuse qui menace notre pays (...), il n'y aura de salut qu'à travers la poursuite de notre travail, durant les élections et après l'échéance, afin de réformer notre Etat et renforcer ses institutions", a plaidé M. Salam, avant d'appeler à un "projet national global". Il montre ainsi qu'il souhaite s'impliquer dans la politique locale, au-delà des seules élections du printemps. Reste à savoir si Nawaf Salam ambitionne de devenir le prochain Premier ministre et si la donne politique s'y prête.

En attendant, Fouad Siniora, lui, poursuit ses tractations. L’ancien Premier ministre ne compte pas baisser les bras face au "projet du Hezbollah d’exercer son hégémonie sur tout le Liban", déclarait-il récemment à L’Orient-Le Jour. D’où son appel à la communauté sunnite à "ne pas boycotter, mais plutôt à participer aux législatives". Selon notre chroniqueur politique Mounir Rabih, l'ancien Premier ministre s'est rendu mardi à Paris, où il a mené une série d'entretiens, notamment avec un responsable saoudien. L’ambassadeur d'Arabie au Liban Walid Boukhari avait récemment repris langue avec Fouad Siniora, une indication que Riyad pourrait se réintéresser aux élections libanaises. Toujours selon notre chroniqueur, l'ancien ministre et député démissionnaire du Chouf Marwan Hamadé (Parti socialiste progressiste de Walid Joumblatt) se trouvait lui aussi à Paris. Les discussions se concentrent sur l'idée de former des coalitions électorales dans plusieurs régions, sous le parrainage de Fouad Siniora qui pourrait ne pas être personnellement candidat au scrutin, rapporte Mounir Rabih.

La décision est prise. Nawaf Salam, juge à la Cour internationale de justice et ex-ambassadeur du Liban à l'ONU, ne sera pas candidat aux législatives du 15 mai. Il l'a annoncé mercredi matin sur son compte Twitter, mettant fin aux spéculations sur sa participation à ces élections. Il esquisse toutefois dans son communiqué sa vision politique pour un pays en grave crise, ce qui porte à...
commentaires (4)

encore une analyse / etat de la nation a la sauce libanaise, dans laquelle Mr Salam n'emmene rien de nouveau . sauf qu'il oublie que sans des parlementaires assainis je dirais, lui ou quiconque d'autre ne pourra mieux faire, 1er ministre ou president de la republique, et donc s'attendre a etre plebiscite 1er ministre ne nous sera d'aucune aide dans ces circonstances.

Gaby SIOUFI

10 h 24, le 10 mars 2022

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Commentaires (4)

  • encore une analyse / etat de la nation a la sauce libanaise, dans laquelle Mr Salam n'emmene rien de nouveau . sauf qu'il oublie que sans des parlementaires assainis je dirais, lui ou quiconque d'autre ne pourra mieux faire, 1er ministre ou president de la republique, et donc s'attendre a etre plebiscite 1er ministre ne nous sera d'aucune aide dans ces circonstances.

    Gaby SIOUFI

    10 h 24, le 10 mars 2022

  • Le salaire à la Cour Internationale de Justice vaut tout le Liban !

    Chucri Abboud

    17 h 19, le 09 mars 2022

  • Dommage quand meme.

    Michel Trad

    15 h 50, le 09 mars 2022

  • Sage décision. Il devrait se préserver pour postuler au poste de premier ministre.

    Sissi zayyat

    11 h 55, le 09 mars 2022

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