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Culture - Cinéma

Un festival qui met au haut de l’affiche la femme dans le 7e art

Coup d’envoi, le 6 mars au Casino du Liban, de la 5e édition du Beirut International Women Film Festival. La programmation riche de 71 films se déroule jusqu’au 11 mars et présente des œuvres de tous les coins du monde qui font honneur au travail du genre féminin.

Un festival qui met au haut de l’affiche la femme dans le 7e art

L’affiche du festival. Photo DR

Homme de théâtre, scénariste et producteur, Sam Lahoud n’aime pas les labels. Il aime à être désigné comme enseignant. Un métier qu’il exerce depuis plus de 20 ans à Notre Dame University (NDU). Enseignant il l’est certes, mais il est aussi un passionné de cinéma qui veut que ce 7e art soit le moteur du progrès au Liban. Cofondateur du Beirut Film Society, un rassemblement de cinéphiles et « cinéphages », il va multiplier les activités, les ateliers, les festivals, toutes sortes d’initiatives pour sensibiliser toutes les couches de la société à ce médium. C’est en coproduisant le film Waynon et en parcourant plusieurs festivals avec ce film – qui évoque la quête par six femmes d’un homme disparu – qu’il découvre ce mouvement mondial de femmes revendiquant le droit à l’égalité dans le milieu cinématographique. « Nous avons donc eu l’idée de créer un festival dont le sujet central serait la femme. Et comme le Liban est toujours avant-gardiste dans la région, nous nous sommes dit qu’il serait encore une fois un modèle pour les pays alentour », confie Sam Lahoud. C’est ainsi qu’est né le Beirut International Women Film Festival qui met à l’affiche, comme son nom l’indique, la femme à l’écran ou derrière la caméra. Avec deux objectifs : donner d’abord plus d’opportunités à la femme dans les métiers de montage, de réalisation, de production… et ensuite changer l’image de cette femme à l’écran. Les préparatifs vont bon train en 2017 et, enfin, avec la directrice artistique Doris Saba, le directeur de programmation Nicolas Khabbaz et entouré d’une bonne équipe, Sam Lahoud lance en 2018, la première édition du festival. Cette manifestation cinématographique suscite immédiatement un engouement de la part du public. Parallèlement à son organisation (soumission de films et logistique) qui se déroule toute l’année, le festival a pour mission d’envoyer les œuvres libanaises à d’autres festivals internationaux en prenant soin de mettre l’accent sur le potentiel féminin.

« The Blue Inmates » de Zeina Daccache, parmi les documentaires à ne pas rater. Photo DR

Réseau international

Ce festival a aujourd’hui cinq ans. Il a évolué depuis. « Nous avons mûri et le festival aussi », indique Sam Lahoud. Il est passé de l’étape de la simple projection et compétition de films à un rôle plus large qui est celui d’éducateur qui consiste en une multiplication d’ateliers, de tables rondes et autres activités. Le festival ne se limite plus à un agenda, car sa responsabilité prend de l’ampleur sur tout le territoire libanais. « Nous avons créé des ateliers de travail dans les régions les plus lointaines du Liban pour sensibiliser les jeunes filles à tous les métiers de l’audiovisuel. » Le projet le plus important étant celui intitulé « Jeunes filles pour le changement » qui a sensibilisé jusqu’à présent plus de 450 filles au métier. Issues parfois de milieux marginalisés et illettrés, certaines ont réussi à réaliser en fin de compte leurs courts-métrages.

Cette année, près de mille films provenant de 95 pays ont été soumis au festival. 71 ont été finalement sélectionnés, entre longs et courts-métrages de fictions et documentaires (voir par ailleurs).

Aujourd’hui, le festival jouit d’un réseau international très large, à savoir qu’il fait partie d’un rassemblement de festivals à même caractère et parlant de la femme dans tous ses états et son rôle dans nos sociétés contemporaines tant à Berlin qu’au Portugal et plus récemment au Royaume-Uni. De plus, Beirut Film Society fait partie du grand rassemblement du Festival international du film de Route de la soie qui se déroule en Chine. Tout ce réseau à larges ramifications permet au Beirut International Women Film Festival de porter haut et loin la cause de la femme libanaise et orientale. Mais pour Sam Lahoud, ce qui importe également, voire plus même, c’est qu’il permet d’éclairer nos sociétés orientales en fortifiant les liens avec les autres festivals de la région, comme celui de la Palestine, intitulé Shashat, ou encore le festival d’Assouan pour la femme (Égypte), celui de la Tunisie « Bi 3younina », ou encore ceux du Maroc et d’Ankara. « C’est ce tissu humain, culturel et religieux qui nous relie, indique Sam Lahoud. Certes, il est important de porter notre cause à l’international, mais il est aussi essentiel d’influencer nos sociétés pour les aider à avancer. Et ceci à travers le cinéma. »

Sam Lahoud.

Focus : longs-métrages de fiction

Parmi les films à voir au Beirut International Women Film Festival :

Le 7 mars

– Huda’s Salon de Hani Abou Assaad (Palestine, Égypte, Qatar), la cavalcade de deux femmes en quête de leur liberté.

– You Resemble Me de Dina Amer (France, Égypte, États-Unis). En banlieue parisienne, deux sœurs se retrouvent séparées. Hasna, l’aînée, lutte pour trouver son identité.

Le 8 mars

– The Anger de Hassiba Freiha et Kenton Oaxley (Liban et Allemagne). Les cauchemars d’une jeune fille vont la mener à prendre des antidépresseurs et à découvrir une vérité choquante.

Le 9 mars

– Daughters of Abdelrahman de Zaid Abu Hamdan (Jordanie). Des sœurs dans la tourmente de leurs secrets et leurs inhibitions.

Parmi les documentaires longs à voir :

Le 9 mars

– Radiograph of a Family de Firouzeh Khosrovani (Iran). Les mutations de l’Iran à travers les photos des parents de la réalisatrice. Œuvre traitée comme un conte persan.

Le 11 mars

– Blue Inmates de Zeina Daccache. La situation des malades mentaux internés dans la prison de Roumieh.

Programme des tables rondes

Le coup d’envoi du Beirut International Women Film Festival aura lieu ce soir, samedi 5 mars, lors d’une cérémonie au Casino du Liban, avec un hommage à la comédienne libanaise Takla Chamoun.

Les projections (gratuites) des films débutent le 7 mars et se tiennent jusqu’au 11 mars dans les salles de Grand Cinemas ABC Dbayé à 17h.

Elle seront prédécédées de cinq tables rondes à 15h chacune, dans les mêmes salles de cinéma.

Lundi 7 mars, une table ronde autour d’une étude comparative sur le rôle de la femme dans le milieu politique à l’ONU, l’Union européenne et le Liban.

Mardi 8 mars, Zeina Daccache et le cinéaste Hady Zaccak débattront de la femme au cinéma et de son rôle dans la documentation de l’histoire du Liban.

Mercredi 9 mars, Asfari Foundation pour la société civile et la citoyenneté évoquera des histoires concernant la femme arabe et son image dans la société.

Jeudi 10 mars, débat sur les opportunités de financement, de production et de distribution avec Mad Solutions (premier studio panarabe de conseil et de marketing) et AFAC.

Vendredi 11 mars, table ronde autour du livre Beirut Torino de Rosemarie Chahine, enseignante de philosophie à l’Université libanaise (faculté des lettres) et de psychologie (caractérologie) au département d’art dramatique de l’Institut national des beaux-arts.

Homme de théâtre, scénariste et producteur, Sam Lahoud n’aime pas les labels. Il aime à être désigné comme enseignant. Un métier qu’il exerce depuis plus de 20 ans à Notre Dame University (NDU). Enseignant il l’est certes, mais il est aussi un passionné de cinéma qui veut que ce 7e art soit le moteur du progrès au Liban. Cofondateur du Beirut Film Society, un rassemblement de...

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