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Société - Infrastructures

Une ONG va rallumer au solaire des feux de signalisation à Beyrouth

L’ONG « Rebirth Beirut » projette de remplacer 11 feux sur des intersections embouteillées dans les quartiers affectés par l’explosion du 4 août.

Une ONG va rallumer au solaire des feux de signalisation à Beyrouth

Gabriel Ferneiné au cours du lancement du nouveau projet de « Rebirth Beirut ». Photo Y.G.

Traverser les intersections majeures de Beyrouth et des grandes villes au Liban s’est transformé, de nos jours, en un parcours du combattant en raison de l’absence quasi totale de feux de signalisation pour organiser le trafic infernal des voitures qui se disputent le droit de passage. Dans ce contexte, échapper à l’accident semble de plus en plus relever de la providence.

Pour contribuer à régler ce problème, principalement dû à la crise énergétique que traverse le pays, avec une alimentation minimale en électricité publique, l’ONG « Rebirth Beirut » a conçu un projet visant à alimenter les feux de signalisation de la capitale grâce à l’énergie solaire. Un projet, lancé jeudi, qui fait d’une pierre deux coups : pallier l’absence de feux et contribuer aux économies d’énergie.

Rebirth Beirut, née suite au drame de l’explosion au port du 4 août 2020, a choisi pour slogan « Un feu qui redémarre, une lueur d’espoir ». Le lancement officiel s’est déroulé en présence du mohafez de Beyrouth Marwan Abboud et de nombreux invités et partenaires, dans une vieille maison de Gemmayzé, elle-même réaménagée suite à sa destruction des suites de l’explosion puis transformée en bureaux de l’ONG.

« Nous entreprenons ce projet pour redonner de l’espoir et un sentiment de sécurité aux habitants de la ville et à ses visiteurs, déclare à L’Orient-Le Jour le fondateur de l’ONG, Gabriel Ferneiné. Nous essayons ainsi de réhabiliter l’infrastructure citadine, afin que les Beyrouthins sentent que la vie reprend son train habituel. » Il indique que le premier feu sera mis en place d’ici à un mois, au niveau de l’intersection de Bourj el-Ghazal, un des carrefours les plus embouteillés de la ville.

Une initiative écologique et durable

L’originalité de cette initiative tient avant tout à son côté environnemental et durable, puisqu’en utilisant le soleil comme principale source d’énergie, les feux fonctionneront majoritairement grâce à une énergie renouvelable et non polluante. De plus, cette technologie permet de ne pas compter principalement sur l’approvisionnement traditionnel en électricité, grandement affecté par la crise et le rationnement.

« Notre initiative est durable puisque les feux de signalisation que nous mettons en place fonctionnent grâce à des panneaux solaires et des batteries qui stockent l’énergie du soleil, en plus de celle fournie par le courant électrique public. De ce fait, les feux de signalisation seront fonctionnels sans interruption. Le système adopté n’a donc besoin que d’un nombre minime d’heures d’électricité pour fonctionner, ce qui peut remédier partiellement à la crise et aux problèmes de rationnement », explique M. Ferneiné.

Pour mémoire

Pourquoi les feux de circulation ne fonctionnent plus dans le Grand Beyrouth

L’ONG a obtenu des permis du mohafez de Beyrouth et du conseil d’administration du centre de gestion du trafic routier pour installer de nouveaux feux de signalisation au niveau de 11 intersections majeures de la ville. En une première étape, l’initiative permettra de rallumer les feux de trois principales intersections : celles des rues Gemmayzé et Georges Haddad ; de Bourj el-Ghazal ; et de Sofil.

Un investissement de taille

« Ce projet permettrait de rallumer tous les feux de signalisation de la ville si nous arrivons à trouver le financement nécessaire et à coordonner encore plus nos forces avec le centre de gestion du trafic routier », affirme Gabriel Ferneiné. Le fondateur de Rebirth Beirut souligne toutefois que « le projet a besoin d’un financement conséquent, puisque le prix de l’achat d’un feu, de son installation et de sa maintenance sur une durée d’un an peut varier entre 7 000 et 10 000 dollars ».

Il révèle à L’OLJ que la société d’assurances PINS a offert le premier feu, tandis que l’Association des compagnies d’assurances libanaises et l’Association nationale de l’assurance obligatoire ont fait don du coût du deuxième. Le budget du troisième feu de signalisation est quant à lui pris en charge par Rebirth Beirut elle-même. M. Ferneiné ne cache pas que l’ONG compte sur le soutien du secteur privé pour que « Beyrouth redevienne la ville de toutes les lumières ».

Les 11 intersections concernées par l’initiative sont, outre la rue Gemmayzé et la rue Georges Haddad, Bourj el-Ghazal et Tabaris : celle de l’avenue Charles Malek et de l’avenue Saint-Nicolas, Sofil, celle des avenues Charles Malek et Charles Debbas, celle de l’avenue Charles Malek et de la rue de la Sagesse, celle des rues Mar Mitr et Farid Naccache, la place Sassine, celle de la rue Petro Trad et de l’avenue de l’Indépendance (Sodeco) et enfin celle de l’église Notre-Dame (Saydé) à Achrafieh.

Traverser les intersections majeures de Beyrouth et des grandes villes au Liban s’est transformé, de nos jours, en un parcours du combattant en raison de l’absence quasi totale de feux de signalisation pour organiser le trafic infernal des voitures qui se disputent le droit de passage. Dans ce contexte, échapper à l’accident semble de plus en plus relever de la providence. Pour...
commentaires (2)

Le problème avec ces projets c’est que ça prive les politiciens de leurs commissions, ce qui les pousse à nous voler ailleurs… Mais non, je déconne, c’est très bien. Bravo et merci.

Gros Gnon

12 h 00, le 05 février 2022

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Commentaires (2)

  • Le problème avec ces projets c’est que ça prive les politiciens de leurs commissions, ce qui les pousse à nous voler ailleurs… Mais non, je déconne, c’est très bien. Bravo et merci.

    Gros Gnon

    12 h 00, le 05 février 2022

  • Bravo Gaby Ferneiny, un projet d’interrêt public. Continuez, il y a beaucoup à faire pour Beyrouth, mais les personnes dédiées comme vous sont rares. Courage. Georges Tyan

    Lecteurs OLJ 3 / BLF

    09 h 03, le 05 février 2022

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