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Nos Lecteurs ont la Parole

Allez vous faire voir chez les Grecs !

La science est profondément injuste avec les Grecs. C’est un peuple dont le génie, à travers les siècles, est indiscutable. Malgré cette puissance séculaire, la médecine moderne n’a rien trouvé de mieux, pour saluer leur esprit scientifique luminescent, que de donner des lettres grecques aux variants d’une pandémie qui commence à peser. Toutes les lettres vont y passer, d’alpha à omicron, en passant par beta et delta (et en cherchant sur internet, toutes les autres lettres moins connues sont présentes aussi). Mais qu’ont donc fait les Grecs pour qu’on leur en veuille à ce point ?

Certes, il y a bien des raisons pour qu’on ne les aime pas. Entre Pythagore et Thales, en passant par Euclide, beaucoup ont souffert de ce concentré d’inutilités de la vie courante. Mais est-ce une réponse suffisante pour leur accorder la malchance d’avoir hérité du coronavirus ?

Pourquoi ne pas avoir choisi des lettres arabes ? Ou la prononciation de certaines lettres latines en espagnol ?

Prenons un exemple d’une simplicité enfantine : le fameux « gh » en arabe, qui est une lettre à part entière et qui a la musicalité d’une mélodie d’un groupe de Heavy Metal allemand, reflète à la perfection la dureté et la violence d’un virus mortel.

Ou encore plus simple ! Il existe une lettre en arabe. Oui, une seule lettre qui à elle seule peut avoir plusieurs variants et qui, malgré sa présence innocente au sein d’un mot,

reflète la complexité de la langue autant que son ingéniosité : la lettre « A ». Dans toutes les langues, le A est une voyelle basique qui, jetée n’importe où, est prononcée de la même façon. En arabe, non ! Bon, si on prend ce petit bâtonnet tout mignon et tout discret au début d’un mot, on se dit qu’il n’a rien de dangereux. Il se prononce A avec une ouverture des lèvres à peine audible, tellement il est discret. Mais il faut se méfier de l’eau qui dort ! Car la beauté du A n’est pas dans sa droiture de I. C’est dans tous les assaisonnements qu’on y ajoute, et le pire, c’est qu’il demeure un A. Un A avec une ponctuation à la base devint un quasi-I. Par contre, avec cette même ponctuation au sommet, il prend une envergure plus grande, obligeant la personne à ouvrir les lèvres un peu plus. Le vice est quand on y ajoute une double ponctuation pour bien renforcer son attrait et renforcer sa présence. Et que dire quand il est doublé ? Au sujet du doublage de lettres en arabe, entre le A, le O et le I, il y a de quoi inventer 36 000 variants. Sans compter les mots commençant par le H prononçable. Et après, on va encore voir chez les Grecs…

Quant à l’espagnol, il possède deux lettres particulièrement sympathiques dans leur prononciation et qui pourraient éventuellement être utilisées. Le J, prononcé khotta, ou le ñ, prononcé nye, sont très représentatifs de la beauté de cette langue latine où un simple mot doit être prononcé différemment à cause d’une lettre. Ou encore l’italien où le ch est un c en fonction de sa position et il redevient dans la norme une fois qu’on place un s devant.

Et encore, on a recours aux Grecs. Je ne sais pas pourquoi on les a lésés à ce point en leur offrant tout ce qu’il y a de plus mauvais un peu comme les tornades et les ouragans auxquels on ne donne quasiment que des noms de femmes. Pourtant, elles sont si gentilles…

Finalement, messieurs les scientifiques, pour la prochaine pandémie de ce style, s’il y en aura une, il faudra aller faire le choix des noms autre part ou, sinon, avec tout le respect que je vous dois, allez vous faire voir chez les Grecs !

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

La science est profondément injuste avec les Grecs. C’est un peuple dont le génie, à travers les siècles, est indiscutable. Malgré cette puissance séculaire, la médecine moderne n’a rien trouvé de mieux, pour saluer leur esprit scientifique luminescent, que de donner des lettres grecques aux variants d’une pandémie qui commence à peser. Toutes les lettres vont y passer,...

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La lettre arabe ideale pour les mutants et variants c'est le QAF (Q) et le KAF (K). Au Liban il me semble que les Libanais ont plusieurs dialectes car il me semble que certains Libanais prononcent le Q comme K et des autres le K comme Q. A un moment j'etais convaincu que le Q est muet, pour ensuite trouver des villages ou les gens explicitement semblent prononcer le Q comme K.

Stes David

19 h 28, le 03 février 2022

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Commentaires (1)

  • La lettre arabe ideale pour les mutants et variants c'est le QAF (Q) et le KAF (K). Au Liban il me semble que les Libanais ont plusieurs dialectes car il me semble que certains Libanais prononcent le Q comme K et des autres le K comme Q. A un moment j'etais convaincu que le Q est muet, pour ensuite trouver des villages ou les gens explicitement semblent prononcer le Q comme K.

    Stes David

    19 h 28, le 03 février 2022

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