Rêveuse et excitée Mad’moiselle
Touche les étoiles, papa a des ailes
Elle se réjouit du cadeau que son père lui vient d’offrir
Ce n’est pas une première, ce n’est pas une surprise
La joie est grande, mais habituelle
Elle a pris le pli de recevoir, la p’tite demoiselle
Et l’autre médite. Elle pense à la fillette
À ses yeux souriants, à son sourire un peu bête
Elle pense à la chaleur de chaque atome du cadeau
Elle pense à la mécanique et à chaque fil électrique
Qui emmèneront la fillette là où veut sa clique
Elle pense au coût de chaque atome
Et les atomes de son cœur se décomposent
Car la fillette sourit, elle n’a pas de souci
Papa est toujours là, les problèmes sont petits
Il entoure sa fille, la serre, la couvre, la nourrit
L’une reçoit, l’autre voit, un autre lit
Sur les surprises et les misères de certaines filles
Des filles qui ont tout, des filles qui n’ont rien
Des filles dont l’insouciance est morbide pour certains
La fillette conduit sa nouvelle voiture
L’autre, dont le cœur se brise, contemple ses morsures
Habituée aux dents perverses, elle contemple, fatiguée,
Sa propre tristesse. De son essence elle est vidée
Son père l’a abandonnée, il l’a privée de chaleur
Il l’a privée de sourire, de câlins, même de douceur
Le destin la conduit donc, sur une petite barque froide
Pour affronter les tempêtes et les sales marécages
Alors que la fillette se régale de sa voiture
L’autre voit, puis pleure et paye la facture
Serrée ici par le Sinueux Serpent qui imbibe
Ses veines maudites, l’autre étouffe et médite.
Le serpent Buée, Absence, Barricades, Abandon
La dévore vivante, l’ironie est dans le nom.
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