Le Premier ministre Nagib Mikati a écarté hier toute idée de boycottage des prochaines législatives sans toutefois trancher la question de sa participation, directe ou indirecte, aux élections. Il a été immédiatement suivi par l’ancien chef du gouvernement Fouad Siniora, qui a indiqué que lui non plus n’allait pas bouder le scrutin. Jeudi soir, le chef druze Walid Joumblatt avait démenti pour sa part les rumeurs au sujet de son retrait de la bataille électorale et affirmé qu’il était déterminé à poursuivre son travail politique, en dépit des nombreux défis.
Des annonces qui, si elles n’ont pas été nécessairement coordonnées, pointent toutes dans une même direction : l’establishment politique ne lâchera pas prise et tentera par tous les moyens de préserver ses acquis. Si l’annonce de Saad Hariri de suspendre toute activité politique et d’appeler au boycott de la prochaine consultation a mis tout le monde en déroute et créé la confusion, elle ne risque vraisemblablement pas pour autant d’affecter la décision de certains ténors de la scène locale de maintenir leur présence.
« Nous n’appellerons pas à un boycott sunnite des législatives », a déclaré hier M. Mikati, à l’issue d’une brève réunion avec le mufti de la République, le cheikh Abdellatif Deriane, au Grand Sérail. « Peu importe si je me porte personnellement candidat ou non à ces élections », a-t-il toutefois indiqué. Ali Darwiche, député du bloc du Premier ministre, a précisé qu’avec le départ de Saad Hariri, les choix laissés aux électeurs « se sont substantiellement réduits ». Ceci pourrait justifier la décision de M. Mikati de se réinvestir, même si sa participation se limite pour l’instant au simple parrainage d’une liste en attendant que se décante la carte des alliances.
Bien que ses proches assurent à qui veut bien l’entendre que la décision du Premier ministre n’est pas nouvelle, le timing de l’annonce ne peut que retenir l’attention. D’autant qu’à Tripoli, les habitants assurent que la machine électorale du chef du gouvernement – l’une des plus colossales – n’a toujours pas été mise en branle. « Rien n’a changé. Dès le départ, Nagib Mikati n’était pas certain de se porter candidat lui-même, ce qui est toujours le cas. Mais il n’a jamais parlé de boycotter le scrutin », affirme à L’Orient-Le Jour un autre député de son groupe parlementaire, Nicolas Nahas.
Siniora veut en découdre
S’il n’y a pas eu coordination avec Fouad Siniora, qui a aussitôt emboîté le pas à Nagib Mikati, on peut tout au moins parler d’une réaction en chaîne dont l’objectif est de combler le vide laissé par Saad Hariri. Et de ne pas laisser l’idée de l’abstentionnisme s’installer au sein de la communauté sunnite. M. Siniora a déclaré à la chaîne LBCI que lui non plus « n’a pas pris la décision de boycotter les législatives ». Si l’ancien chef du gouvernement a attendu quelques jours avant de se manifester, c’est probablement pour ne pas heurter outre mesure la rue haririenne, encore sous le choc de l’annonce du retrait de son chef. « Je ne suis aucunement disposé à faire des cadeaux à qui que ce soit. Je ne laisserai pas la scène accessible aux autres », affirme M. Siniora à L’Orient-Le Jour. L’ancien Premier ministre se dit ainsi prêt à en découdre aussi bien avec les concurrents sunnites qu’avec le Hezbollah et ses alliés. Il tient à préciser qu’il avait été clair en disant à Saad Hariri qu’il le « soutenait en dépit de sa décision » . « Cela ne veut pas dire que j’adhère au boycott », souligne-t-il.
Fouad Siniora, un ancien routier qui n’a d’ailleurs jamais apprécié les choix politiques faits par le chef du courant du Futur, se prévaut bien plus du legs de Rafic Hariri que de son fils. Il n’a jamais été véritablement sur la même longueur d’ondes que Saad Hariri pour ce qui est du compromis présidentiel et du modus vivendi conclu avec le Hezbollah. Fouad Siniora était l’un des faucons du courant Futur et le chef de son groupe parlementaire avant qu’il n’en soit écarté avant les législatives de 2018. Tout comme Ahmad Fatfat d’ailleurs, un autre haririen qui a rejoint aujourd’hui le « Conseil national contre l’occupation iranienne » fondé par Farès Souhaid. Depuis longtemps déjà, M. Siniora prêchait pour la nécessité d’« organiser les nouvelles réalités, plus précisément face à certaines forces en présence (le Hezbollah) », pour reprendre la formule employée par un proche de M. Mikati. Sauf qu’à l’inverse de certaines figures représentant la ligne dure au sein du haririsme politique, Fouad Siniora n’a jamais voulu laver le linge sale en public et faire étalage de cette divergence. Une réserve que certains expliquent par le souci de l’ancien chef du gouvernement de ne pas diviser les rangs sunnites face à l’adversaire. Aujourd’hui, le champ est libre et les aspirants à la présidence du Conseil vont désormais se bousculer pour tenter de remplir le vide. « Le retrait de Saad Hariri a poussé tout le monde à se repositionner sur l’échiquier, afin notamment de préserver leurs place et rôle sur la scène politique », justifie Nicolas Nahas.
Parmi les figures sunnites qui tentent également de s’imposer, l’ancien ministre Achraf Rifi, qui se prépare à s’engager dans la bataille à Tripoli aux côtés des Forces libanaises et, selon ses termes, de « toutes les forces actives souverainistes ». Applaudissant la décision prise par Fouad Siniora dont il partage la vision stratégique et la contestation farouche de la « mainmise iranienne sur le pays », l’ancien directeur général des FSI laisse entendre qu’il est disposé à toute coopération ou alliance avec l’ancien chef du gouvernement, tant que les objectifs sont unifiés. « Il n’est pas dans nos habitudes de nous retirer de la scène, ni de nous laisser décourager, surtout que les défis sont énormes », dit-il à L’OLJ, avant de préciser que les contacts avec l’ancien Premier ministre n’ont jamais été interrompus.
Baha’ Hariri veut « reprendre le Liban »
Baha’ Hariri, frère aîné de Saad Hariri, a annoncé hier soir qu’il allait « (se) lancer dans la bataille pour reprendre le Liban », sans toutefois dire clairement sa volonté de se présenter aux élections législatives du 15 mai. Des propos qui interviennent quelques jours après la décision du leader du courant du Futur de suspendre ses activités politiques ainsi que celles de son parti. Dans un message enregistré, Baha’ Hariri a annoncé son intention de poursuivre sur la voie de son père Rafic Hariri, affirmant qu’il allait se « lancer dans la bataille pour reprendre le Liban et sa souveraineté », et qu’il serait bientôt de retour dans le pays. Critiquant à mi-mot la décision de son frère, ce farouche opposant au Hezbollah a estimé que « faire peur en agitant le spectre du vide au niveau d’une composante de la société libanaise ne sert que les ennemis de la nation ». « La morale et l’éducation reçues par les fils de Rafic Hariri ne leur permettent pas d’abandonner leurs responsabilités, qui sont de mettre toutes nos capacités au service du redressement du Liban », a-t-il insisté. « Nous allons nous lancer dans la bataille pour reprendre la nation et dans la bataille de sa souveraineté face à ses occupants », a-t-il lancé.
LE ROI EST MORT "VIVE LE ROI' HARRIRI EST PARTI VIVE BAHA'A ON SE CROIRAIT AU MOYEN AGE MAIS EN FAIT LE LIBAN EST AU MOYEN AGE A CAUSE DU GRAND TANDEM AOUN ( bassil entre guimmee) NASRALLAH HARRIRI GEAGEA BERRY QUI ONT AMENE CE BEAU PAYS EN ENFER EN S'ALLIANT POUR FAIRE ARRIVER AOUN AU POUVOIR LA VERITE: AU MOINS PENDANT LES 2 ANS ET DEMI DE SABOTAGE DE L'ELECTION PRESIDENTIELLE LE PEUPLE MANGEAIT A SA FIN ET ON REVE AUJOURDHUI DE CETTE PERIODE OU LES VAUTOURS N'ACCAPPARAIENT PAS LE PAYS
19 h 49, le 29 janvier 2022