
Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea. Photo Joseph EID / AFP
Le chef des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, qui a décrété au début du mois la "mobilisation générale" de son parti en vue des élections législatives du mois de mai, a estimé que sa formation devait être "contre le Courant patriotique libre" (CPL) de son rival chrétien Gebran Bassil. Une position qui s'inscrit dans la campagne menée par le chef des FL qui se veut le fer de lance de l'opposition politique au pouvoir en place et au chef de l'Etat, Michel Aoun, fondateur du CPL.
Dans un entretien accordé à la journaliste Haïfa Charbel, M. Geagea a en outre affirmé que son parti était en contact avec de nombreuses personnalités sunnites, alors que ses relations avec le leader de la communauté, son ancien allié l'ex-Premier ministre Saad Hariri, sont tendues.
"Les Libanais dans le pays et à l'étranger sentent que leur nation leur échappe. C'est pourquoi il vont se soulever et profiter des élections de 2022 pour sauver leur patrie. C'est pour cela que je suis optimiste, et non parce que les Forces libanaises ambitionnent de gagner deux sièges supplémentaires au Parlement", a souligné le leader chrétien.
Si de nombreuses formations politiques redoutent les élections du printemps prochain en raison d'une perte de popularité consécutive à la grave crise économique dans le pays, l'explosion du 4 août 2020 au port de Beyrouth, mais aussi la révolte populaire du 17 octobre 2019, les Forces libanaises se montrent a contrario enthousiastes à l'idée de cette échéance. La formation de Samir Geagea, dont la popularité connaît une embellie au sein de la population chrétienne et, dans une certaine mesure, auprès de certains Libanais sunnites, espère donc renforcer sa présence au sein de la Chambre.
"Les FL refusent une telle alliance"
"Nous devons être contre le CPL en raison des politiques qu'il a adoptées ces dix dernières années et de par sa responsabilité, avec certains partis au pouvoir, de la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd'hui", a estimé Samir Geagea. "De nombreuses tentatives d'alliance (avec le CPL) ont eu lieu, mais en raison des causes mentionnées plus haut, les FL refusent une telle alliance", a fait savoir le leader chrétien.
Samir Geagea avait pourtant scellé une alliance politique avec le CPL en 2016 qui avait permis à Michel Aoun d'accéder à la présidence de la République cette année-là. Mais depuis, les relations entre les anciens rivaux se sont de nouveau détériorées. Mardi, Gebran Bassil avait assuré que sa formation appelle "toujours à un accord avec les FL sur les constantes et les sujets stratégiques comme la décentralisation administrative et financière élargie, mais ils refusent depuis longtemps tout dialogue".
En outre, Samir Geagea a fait état de contacts "avec d'autres parties chrétiennes indépendantes, notamment certaines qui se présentent seules aux élections (...)". "A Achrafieh par exemple, nous pourrons voir une entente entre une liste des FL et une autre dont feront partie Nadim Gemayel (Kataëb) et Jean Talouzian", a affirmé Samir Geagea. Selon la presse, le chef des FL chercherait une entente avec l'homme d'affaires et PDG de la banque SGBL, Antoun Sehnaoui, qui soutiendrait des candidats chrétiens à Achrafieh en opposition aux FL.
Opposition au Hezbollah
"Les FL ne seront pas forcément les seules à remporter la majorité aux élections. Mais tous ceux qui soutiennent la ligne du parti seront gagnants. Et que ceux qui remportent la majorité aux prochaines élections gouvernent. Qu'ils assument leurs responsabilités, tout en adoptant des politiques claires, car depuis dix ans, on ne sait pas qui gouverne pour que la population puisse choisir et sanctionner ses dirigeants", a lancé M. Geagea. Des propos qui sonnent comme une critique du mandat du président Aoun, alors que le Hezbollah, son allié chiite et poids lourd de la politique libanaise, détient les vrais rênes du pouvoir.
"Tout le monde sait que les FL sont en opposition au Hezbollah, mais cela ne veut pas dire que nous propageons de fausses informations à son encontre. Je dis uniquement la vérité, mais certains se font des illusions malheureusement", s'est défendu Samir Geagea.
Contacts avec des candidats sunnites
Enfin, le chef des FL s'est penché sur la question de ses alliances avec les candidats sunnites aux législatives, alors que le leader de la communauté, l'ex-Premier ministre Saad Hariri, qui est arrivé ce jeudi à Beyrouth, entretient toujours le flou sur sa participation ou non à ces élections. "La direction du Courant du Futur (de M. Hariri) n'a toujours pas pris de décision à ce sujet, mais de toute façon, nous sommes constamment en contact avec de nombreuses personnalités sunnites", a affirmé M. Geagea. Début janvier, les relations entre le camp Hariri et les FL s'étaient tendues en raisons de critiques indirectes formulées par M. Geagea à Saad Hariri.
"Si les FL remportent la majorité au Parlement et au sein du gouvernement, elles construiront un véritable Etat à travers des politiques locales et internationales, loin de toute corruption (...)", a promis Samir Geagea.
Le chef des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, qui a décrété au début du mois la "mobilisation générale" de son parti en vue des élections législatives du mois de mai, a estimé que sa formation devait être "contre le Courant patriotique libre" (CPL) de son rival chrétien Gebran Bassil. Une position qui s'inscrit dans la campagne menée par le chef des FL qui se veut le fer de lance...
commentaires (12)
SI HARIRI NE SE PRESENTERA PAS AUX ELECTIONS, LE PROCHAIN PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE SERA LE HAKIM SAMIR GEAGEA. SOUVENEZ-VOUS QUE JE L,AI DIT LE 21 JANVIER 2022.
LA LIBRE EXPRESSION
18 h 03, le 21 janvier 2022