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Appel au dialogue : Geagea accuse Aoun de "perdre un temps précieux"

Appel au dialogue : Geagea accuse Aoun de

Le chef des Forces libanaises Samir Geagea. Photo ANI

Le chef des Forces libanaises Samir Geagea, rival politique du chef de l’État Michel Aoun, a accusé mercredi le président de "perdre un temps précieux" avec son appel à un "dialogue national", estimant impossible un accord sur les dossiers à l'ordre du jour d'une telle réunion élargie. Il a en revanche appelé à donner la priorité à une reprise des séances du gouvernement, qui ne s'est pas réuni depuis trois mois. 

Lancé le 27 décembre 2021, l'appel au dialogue de Michel Aoun doit aborder des questions particulièrement sensibles, comme la stratégie nationale de défense, c'est-à-dire les armes du Hezbollah, le plan de redressement économique d'un pays frappé de plein fouet par la pire crise économique de son histoire moderne, ainsi que la décentralisation administrative et financière élargie. Mais les détracteurs de Michel Aoun et son camp ont déjà en ligne de mire les législatives de mai prochain et ne veulent pas renflouer le mandat présidentiel. 

"Il est vraiment tragique pour le peuple libanais de voir le président de son pays perdre un temps très précieux alors que les gens vivent un enfer", a dit M. Geagea dans un communiqué. Il a fait valoir dans ce cadre que les questions que souhaite aborder M. Aoun avec les participants à une telle réunion "ne sont pas liées à la situation actuelle des Libanais" et qu'il serait "impossible d'obtenir une entente sur de tels dossiers en temps normal" et donc a fortiori encore moins dans la situation actuelle. 

Soulignant que depuis 2005, des "milliers d'heures" ont été consacrées à de telles initiatives, le leader chrétien a affirmé que leur seul résultat a été d'aboutir à la "situation que nous vivons actuellement", rappelant que le communiqué final de la "déclaration de Baabda", publiée en 2012 sous le mandat de Michel Sleiman et qui visait notamment une mise à l'écart du Liban des conflits régionaux est resté lettre morte. "Un appel au dialogue dans les circonstances actuelles n'est autre qu'une comédie, ce qui est tragique parce que l'heure n'est pas au divertissement", a-t-il ajouté. "Avant de penser à organiser des réunions de dialogue, il faut que le gouvernement se réunisse et prenne les décisions nécessaires pour alléger, ne serait-ce qu'un peu, le fardeau des Libanais", a-t-il poursuivi. 

En préparation d'un éventuel dialogue, Michel Aoun a mené ces deux derniers jours des concertations politiques, à l'issue desquelles il s'est avéré que seul le Hezbollah et quelques formations gravitant dans son orbite sont en faveur d'une telle initiative. Face au boycott de plusieurs acteurs politiques opposés au chef de l’État, notamment l'ancien Premier ministre Saad Hariri et les principaux leaders sunnites, le parti de Walid Joumblatt et les Marada de Sleimane Frangié, M. Aoun devrait décider demain jeudi de l'organisation ou non de ce dialogue, qui sonne comme une tentative de sauver son mandat qui s'achève en octobre sur un bilan désastreux dans un pays enfoncé dans la crise.

Le chef des Forces libanaises Samir Geagea, rival politique du chef de l’État Michel Aoun, a accusé mercredi le président de "perdre un temps précieux" avec son appel à un "dialogue national", estimant impossible un accord sur les dossiers à l'ordre du jour d'une telle réunion élargie. Il a en revanche appelé à donner la priorité à une reprise des séances du gouvernement, qui ne...