
Walid Joumblatt et Sergueï Lavrov à Moscou, le 18 janvier 2022. Photo postée sur le compte Twitter du leader druze @Walidjoumblatt
Le chef du Parti socialiste progressiste Walid Joumblatt a entamé mardi une visite en Russie où il a rencontré le ministre des Affaires étrangères Sergeï Lavrov et son adjoint pour les Affaires du Moyen-Orient Mikhaïl Bogdanov. Dans la forme, ce déplacement vise à renforcer « les relations historiques » entre Moscou et Moukhtara, pour reprendre les termes d’un proche de M. Joumblatt contacté par L’Orient-Le Jour. Mais au-delà de cette dimension, la visite du leader druze est à aborder sous un angle politique, les Russes convergeant avec leurs partenaires internationaux sur la nécessité de sortir le Liban de la crise économique et respecter le calendrier électoral, tant pour les législatives de mai que pour la présidentielle d’octobre.
Depuis quelques mois, la Russie se montre plus active sur le dossier libanais. Pour ce pays qui regarde le Liban avec des lunettes syriennes, la stabilité du pays du Cèdre est essentielle à celle de la Syrie. C’est dans ce contexte, et alors que Saad Hariri ne parvenait pas à former un gouvernement en raison de divergences avec le président Michel Aoun, que la capitale russe avait accueilli plusieurs chefs de file libanais pour les presser à résoudre cette crise politique. Parmi eux, le leader du Futur qui bénéficiait d’un soutien russe, le chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil et une délégation du Hezbollah conduite par le chef de son groupe parlementaire Mohammad Raad. Dans la foulée de ces contacts, Walid Joumblatt devait être reçu à Moscou en juin dernier, mais le déplacement avait été reporté sine die à cause de problèmes de santé dont souffrait alors M. Lavrov. « Aujourd’hui, les Russes éprouvent de sérieuses craintes quant à l’effondrement du Liban plombé par la pire crise économique de son histoire moderne », souligne le proche du leader de Moukhtara cité plus haut. Il confie dans ce cadre que la conjoncture économique du pays était au centre des discussions entre Walid Joumblatt et Sergueï Lavrov au cours d’un entretien qui a duré une heure, ainsi qu’avec Mikhaïl Bogdanov avec qui il s’est réuni pendant deux heures.
« Le dossier libanais n’est pas la priorité de Moscou en ce moment, contrairement à celui de la Syrie. Mais les Russes accordent une importance à la stabilité politique et sécuritaire au Liban », souligne à L’Orient-Le Jour une source diplomatique installée à Moscou. Elle croit savoir que M. Lavrov pourrait se rendre au Liban dans les prochains mois.
Selon le proche de Walid Joumblatt, les Russes auraient fait savoir au chef du PSP qu’ils seraient prêts à contribuer à accélérer tout projet de solution à la crise économique et sociale. Une position qui intervient au moment où le Liban s’apprête à recevoir du gaz d’Égypte et de l’électricité de la Jordanie via la Syrie. Walid Joumblatt serait-il prêt à approuver des efforts politiques russes sur ce plan, malgré son positionnement radicalement hostile au régime de Bachar el-Assad ? « Nous n’en sommes pas encore là », répond Fayçal Sayegh, député joumblattiste de Beyrouth. Ce dernier reconnaît toutefois que le déplacement du leader druze à Moscou revêt une grande importance, « dans la mesure où les Russes sont des acteurs importants tant sur la scène régionale que sur le plan international ». « Les Russes sont engagés dans les pourparlers de Vienne entre l’Iran et les puissances mondiales autour du dossier nucléaire. Ils sont présents également sur le terrain en Syrie », rappelle-t-il. « Il est donc important d’avoir une idée sur l’évolution de tous ces dossiers dont dépendra l’avenir de notre région », ajoute le député.
Les législatives
Sur le plan politique local, les responsables russes ont exprimé devant leur hôte libanais leur attachement à la bonne marche des institutions, dont le gouvernement de Nagib Mikati, qui reprendra ses réunions prochainement après trois mois de blocage, et le Parlement. Ils ont, dans ce cadre, insisté sur la tenue des prochaines législatives et de la présidentielle en temps voulu, apprend-on de source diplomatique. Conscient de la pression internationale exercée dans ce but, le PSP a commencé à huiler sa machine dans la perspective du scrutin de mai. « Nous avons décidé de nous allier aux Forces libanaises dans les circonscriptions où nous bénéficions d’une présence importante », affirme M. Sayegh en référence aux cazas du Chouf et de Aley, fiefs incontestables de Walid Joumblatt. « Nous voulons également nous allier au courant du Futur », révèle-t-il. Il souligne toutefois que cela est tributaire de la décision de Saad Hariri de prendre part ou non à la bataille électorale.
Le chef du Parti socialiste progressiste Walid Joumblatt a entamé mardi une visite en Russie où il a rencontré le ministre des Affaires étrangères Sergeï Lavrov et son adjoint pour les Affaires du Moyen-Orient Mikhaïl Bogdanov. Dans la forme, ce déplacement vise à renforcer « les relations historiques » entre Moscou et Moukhtara, pour reprendre les termes d’un proche de M....
commentaires (4)
a l'attention du moderateur: comment vous acceptez de laisser publier ces inepties? ces commentaires ne sont pas digne de ce journal..... Nous avons été habitué à mieux....
HIJAZI ABDULRAHIM
19 h 37, le 21 janvier 2022