
Le chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil. Photo AFP
Le chef du Courant patriotique libre (CPL), Gebran Bassil, a estimé mardi que "la reprise (annoncée) du travail gouvernemental après trois mois de blocage est "un pas positif" mais "insuffisant", soulignant la nécessité qu'elle soit "productive" et "efficace". Dans une conférence de presse tenue à l'issue de la réunion hebdomadaire de son groupe parlementaire, M. Bassil, gendre du chef de l'Etat, Michel Aoun, a en outre accusé de "partialité" le juge Tarek Bitar, en charge de l'instruction sur les explosions meurtrières au port de Beyrouth, et déploré le "surplace" de l'investigation, ainsi que le fait que certaines personnes proches du camp aouniste soient toujours en état d'arrestation. M. Bassil a également tiré, une nouvelle fois, sur sa bête noire, le gouverneur de la Banque du Liban (BDL) Riad Salamé, et qualifié d'"aléatoires" les circulaires émises par la banque centrale.
Reprise du travail gouvernemental
"La reprise du travail gouvernemental est un pas positif et nous espérons qu'elle sera suivie d'autres avancées (...), mais elle est insuffisante", a déclaré le chef du CPL. "Ce qu’il faut, c’est de l’efficacité et de la productivité", a-t-il martelé, assurant qu'il "tient aux prérogatives du chef du gouvernement dictées par la Constitution" et "refuse qu'on leur porte atteinte".
Plus tôt dans la journée, le Premier ministre, Nagib Mikati, avait assuré depuis Baabda qu'un Conseil des ministres est programmé la semaine prochaine pour examiner le projet de budget de l'année en cours et d'autres "sujets vitaux urgents".
Les ministres chiites d'Amal et du Hezbollah boycottaient le gouvernement de Nagib Mikati depuis le 12 octobre dernier, en raison de conflits politiques portant sur l'enquête du juge Bitar, dont ils réclament la mise à l'écart. Mais samedi dernier, le tandem chiite a créé la surprise en décidant de revenir à la table du gouvernement pour traiter des questions économiques, sociales et budgétaires. Peu avant cette annonce, M. Bassil avait menacé de demander un vote au Parlement pour retirer la confiance au gouvernement et accusé son chef d'être "en partie responsable de son blocage".
"Partialité"
Commentant l'enquête sur le drame du port, le député de Batroun a dénoncé "un surplace et une intention claire de suspendre l'enquête par les recours en dessaisissement du juge Bitar", ajoutant "qu'"aucune mesure n'a été prise et aucun progrès n’a été réalisé". "Il ne semble pas y avoir d'intention d’établir un rapport qui permette aux compagnies d’assurance de verser des indemnités aux personnes concernées, ni de libérer celles qui ont été injustement arrêtées dans le cadre de ce dossier", a ajouté le parlementaire, qui a accusé le juge Bitar de "partialité".
Une quinzaine de personnes, principalement des fonctionnaires, notamment l’ancien directeur des douanes Badri Daher, réputé proche du président Aoun, sont toujours détenues dans le cadre de l’enquête, qui continue de piétiner sous des pressions politiques et des recours présentés par les responsables poursuivis. L'enquête est également suspendue du fait du départ à la retraite d’un membre de l’assemblée plénière de la Cour de cassation, qui est censée trancher sur les recours présentés contre le magistrat Bitar.
"Circulaires aléatoires"
En outre, le chef du CPL s'en est de nouveau pris au gouverneur de la Banque du Liban (BDL), Riad Salamé, et qualifié d'"aléatoires" les circulaires émises par la banque centrale, notamment la 161 en vertu de laquelle la BDL octroie des dollars en réponse aux demandes de retraits que les clients feront à partir de leurs comptes en livres libanaises au taux affiché par la plateforme Sayrafa, qui est largement supérieur à la parité officielle de 1.507,5 livres ou du taux de 8.000 livres en vigueur pour les retraits en livres via la circulaire n° 151, mais inférieur à celui du marché noir. Cette circulaire a permis à la livre de se redresser au cours des derniers jours sur le marché parallèle.
"On nous avait dit qu'il n'y avait plus de dollars et que les réserves obligatoires étaient épuisées" lorsque les subventions ont été levées, a rappelé le député aouniste. "Comment des dollars ont-ils soudain fait leur apparition et comment la banque centrale a-t-elle pu intervenir pour baisser le taux de change du dollar contre la livre libanaise ?", a-t-il demandé. "Pourquoi cela a-t-il eu lieu à un moment précis, suivant un besoin politique ou pour un motif de défense personnelle ?", a poursuivi le chef du CPL. Selon lui, "ce qui se passe est une preuve que (la fluctuation) du taux de change du dollar est politique et artificielle (...) Il est du devoir de la BDL d'arrêter de jouer avec le taux de change".
Le gouverneur de la BDL est perçu par de nombreux observateurs comme l'un des responsables de la crise économique et financière au Liban. Il est régulièrement critiqué par le camp aouniste qui réclame sa mise à l'écart, alors que le gouverneur fait l'objet de plusieurs enquêtes, notamment dans des pays européens. La procureure générale près la cour d'appel du Mont-Liban, Ghada Aoun, avait émis, le 11 janvier, une interdiction de voyager son encontre. Mardi, elle lui a interdit de disposer de ses biens immobiliers et voitures.
M. Bassil s'est dans ce contexte prononcé en faveur de la poursuite de l'audit des comptes la BDL, considéré comme nécessaire en amont des négociations avec le Fonds monétaire international pour l'obtention d'une assistance financière. Toutefois, le processus n'a toujours pas abouti, notamment en raison d'un manque de coopération de la part de la BDL, ce qui a poussé le député aouniste à s'interroger sur "les sanctions qui pourraient être imposées à tout responsable bancaire ou ministériel ou tout employé qui aurait freiné la décision du gouvernement d'effectuer un audit juricomptable".
Accord de Meerab
Dans son allocution, le chef du CPL a également abordé l'accord de Meerab, qu'il avait signé en janvier 2016 avec le chef des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, pour porter Michel Aoun à la tête de l'Etat. Six ans plus tard, M. Geagea, principal rival de M. Bassil sur la scène chrétienne, se présente comme le chantre de l'opposition à la classe politique au pouvoir, Hezbollah et CPL en tête. Il y a quelques jours, le leader chrétien avait accusé les deux formations d'avoir conduit les Libanais en enfer, et assuré qu'il était impossible qu'un nouvel accord de Meerab soit conclu pour faire parvenir Gebran Bassil à la présidence" lors de l'élection prévue en octobre 2022.
Gebran Bassil a, dans ce contexte, noté que "fermer la plaie est une décision stratégique et un choix qui ne change pas en dépit de nos divergences au niveau politique". "Nous appelons toujours à un accord avec les FL sur les constantes et les sujets stratégiques comme la décentralisation administrative et financière élargie, mais ils refusent depuis longtemps tout dialogue", a-t-il dénoncé. Selon lui, "les divergences politiques sont légitimes alors que l'abandon de sujets stratégiques pour des fins électorales ne l'est pas".
Le chef du Courant patriotique libre (CPL), Gebran Bassil, a estimé mardi que "la reprise (annoncée) du travail gouvernemental après trois mois de blocage est "un pas positif" mais "insuffisant", soulignant la nécessité qu'elle soit "productive" et "efficace". Dans une conférence de presse tenue à l'issue de la réunion hebdomadaire de son groupe parlementaire, M. Bassil, gendre du chef...
commentaires (12)
CE QUI EST ETTONNANT C'EST QU'IL N'Y A PAS UN SEUL COMMENTAIRE DANS L'OLJ EN FAVEUR DE BASSIL LES FRANCOPHONES SONT ILS A CE POINT EVEILLES ET COMPRENNENT BIEN LES RAISONS DU DESASTRE QUI A ENVAHI LE PAYS? LA VERITE: MR LE PRESIDENT MACRON DEVRAIT COMPRENDRE QUE LES LIBANAIS ONT EN EU MARRE DE CE JEUNO QUI A FAIT TRAHIR AOUN DE SES ALLIANCES AVEC LES FORCES LIBANAISES ET LE FUTUR MAIS PAS AVEC HEZBOLLAH DE FACON A AVOIR UNE CHANCE DE DEVENIR PRESIDENT DU LIBAN APRES SON BEAU PERE LA VERITE\ AUSSI : SOUS AOUN BASSIL LE TANDEM HEZBOLLAH AMAL EST DEVENU TRES FORT ET L'OCCIDENT L'A ACCEPTE COMME REPRESENTANT LE PAYS MAIS CELA EST TRES LOIN DE LA VERITE CAR LE LIBAN INDEPENDANT EST LOIN DE VOULOIR DEVENIR UNE SUCCURSALE DE L'IRAN MAIS VEUT AU CONTRAIRE L'AIDE DES OCCIDENTAUX ET DES PAYS ARABES POUR SORTIR DE LA MISERE OU CE TANDEM CPL HEZBOLLAH AMAL L'ONT MIS. POUTQUOI LA FRANCE ET L'EUROPE NE SANCTION NE PAS ENCORE LES FAUTIFS EVIDENT?????
LA VERITE
17 h 41, le 20 janvier 2022