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Société - Covid-19

60 % de lits en moins dans les hôpitaux

Le secteur hospitalier est passé de 2 500 lits il y a un an à 916 aujourd’hui. En cause, la crise économique et les départs massifs du personnel soignant. Ce qui fait craindre le pire si les infections venaient à flamber après les fêtes de fin d’année.

60 % de lits en moins dans les hôpitaux

Des volontaires de la Croix-Rouge en combinaison de protection sanitaire transférant un patient vers l’unité Covid de l’hôpital universitaire Nabih Berry, à Nabatiyé, le 9 janvier 2021. Mahmoud Zayyat/AFP

Avec la dégradation de la situation économique et les départs massifs au sein du corps médical, plus de la moitié des hôpitaux ont désormais fermé leurs unités de soins consacrées aux malades du Covid-19, selon des informations dévoilées par les autorités sanitaires. Une situation qui fait craindre le pire, à l’approche des fêtes de fin d’année et des rassemblements festifs potentiels. Car si une flambée des contaminations venait à se déclarer, comme cela a été le cas lors du réveillon 2020, de nombreux patients risqueraient de ne pas trouver de lits disponibles pour se faire soigner, préviennent les responsables du secteur. Le pays dispose à l’heure actuelle de 916 lits consacrés aux patients du Covid-19 (entre soins intensifs et chambres d’isolement), contre 2 500 lits en janvier dernier, selon le président de la commission parlementaire de la Santé, Assem Araji. « Nous avons 60 % de lits en moins qu’il y a un an. Nous avons même dû beaucoup négocier avec les hôpitaux pour arriver à obtenir 916 lits. Au départ, il n’y avait que 800 lits disponibles », révèle le député à L’Orient-Le Jour.

Parmi ces 916 lits, 369 se trouvent dans les unités de soins intensifs, dont 280 sont actuellement occupés par des malades, toujours selon M. Araji. « S’il y a une vague de contaminations comme l’année dernière, les hôpitaux seront saturés en deux semaines », estime le président de la commission parlementaire de la Santé, qui est lui-même médecin.

Pas assez d’infirmiers

« Plus de la moitié des unités anti-Covid ont fermé au Liban. De plus, nous n’avons pas assez d’infirmiers », ajoute-t-il. Le corps médical a connu une vague de départs ces derniers mois à cause de la crise économique, ce qui a laissé de nombreux établissements hospitaliers à court de personnel qualifié.

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Pour y remédier, Assem Araji appelle les hôpitaux à offrir des « conditions motivantes » au personnel soignant du pays. « Même si de nombreux médecins spécialistes ont quitté le Liban, on arrive encore à se débrouiller avec ceux qui restent, quand il s’agit de traiter les cas de Covid-19. Mais le vrai problème réside au niveau des infirmiers. C’est là où les effectifs ont fortement diminué », révèle-t-il. « Il faut mettre la pression sur les hôpitaux pour qu’ils embauchent plus d’infirmiers. Il faut motiver ces derniers, peut-être en haussant leurs salaires, étant donné que les frais perçus par les hôpitaux ont augmenté. Si on revoit le nombre d’infirmiers à la hausse, on pourra ouvrir de nouvelles unités anti-Covid », lance-t-il.Le président du syndicat des hôpitaux privés, Sleimane Haroun, ne se fait pas d’illusions non plus sur les capacités des hôpitaux. « Il est très difficile de revenir à la même capacité que l’année dernière, nous ne pourrons pas avoir le même nombre de lits, à cause de l’émigration des soignants et de la crise économique », déclare-t-il à L’OLJ. « Nous demandons aux gens de se faire vacciner pour éviter qu’ils ne tombent malades et se retrouvent à essayer de trouver une place dans des hôpitaux bondés », poursuit M. Haroun.

Une facture salée

Autre facteur prohibitif : les coûts relatifs à la prise en charge des malades du Covid-19. La facture quotidienne pour les soins anti-Covid est en augmentation constante, dans un contexte de dégringolade effroyable de la livre libanaise par rapport au dollar. « Les coûts sont très élevés dans les soins intensifs. Il faut débourser entre 6 et 10 millions de livres par jour. Dans les chambres, on paie entre 4 et 7 millions par jour, en fonction des médicaments et des tests à effectuer », indique M. Haroun.

« C’est le patient lui-même qui s’acquitte de la moitié des frais au moins, poursuit-il. Le ministère de la Santé couvre en général près de la moitié de la facture. Pour ceux qui sont affiliés à la Caisse nationale de Sécurité sociale, cette dernière couvre un peu moins que la moitié de la somme. Quant aux compagnies d’assurances, certaines d’entre elles se contentent de débourser une somme quotidienne fixe, quels que soient les frais facturés par les hôpitaux. »

Pour faire face à toute flambée des infections, le président du comité national en charge de la campagne de vaccination, le Dr Abdel Rahman Bizri, appelle pour sa part à poursuivre les efforts pour accélérer le processus. « Pour éviter les infections, il faudra soit confiner le pays, soit se faire vacciner. Nous préférons promouvoir la vaccination, bien évidemment », assure le médecin à notre journal. « Nous avons dépassé le taux de 42 % pour les personnes qui ont effectué la première dose de vaccin. Nous sommes à plus de 35 % pour la deuxième dose et à près de 13 % pour la troisième », se félicite-t-il. Le Dr Bizri révèle par ailleurs que les États-Unis ont fait don d’un nouveau lot de vaccins au Liban. « Nous recevrons demain environ 330 000 doses du vaccin Johnson & Johnson. Nous attendons également dimanche un lot de 270 000 doses de vaccins des laboratoires Moderna. »

Avec la dégradation de la situation économique et les départs massifs au sein du corps médical, plus de la moitié des hôpitaux ont désormais fermé leurs unités de soins consacrées aux malades du Covid-19, selon des informations dévoilées par les autorités sanitaires. Une situation qui fait craindre le pire, à l’approche des fêtes de fin d’année et des rassemblements festifs...

commentaires (1)

Le titre de cet article (qui affirme qu’il y a 916 lits dans les hôpitaux libanais) est totalement irresponsable !!! L’OlJ se décrédibilise de plus en plus avec des « à peu près » aussi peu contrôlés. La rigueur est aussi une qualité pour un journaliste .. et un journal !!

JB El catalán

09 h 20, le 18 décembre 2021

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Commentaires (1)

  • Le titre de cet article (qui affirme qu’il y a 916 lits dans les hôpitaux libanais) est totalement irresponsable !!! L’OlJ se décrédibilise de plus en plus avec des « à peu près » aussi peu contrôlés. La rigueur est aussi une qualité pour un journaliste .. et un journal !!

    JB El catalán

    09 h 20, le 18 décembre 2021

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