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Société - Éducation

Au Liban, la francophonie scolaire se laisse distancer par la langue de Shakespeare

Face à ce recul amorcé il y a plusieurs années déjà, le trilinguisme est brandi comme réponse. Pour les jeunes Libanais, il constitue un atout d’employabilité à ne pas négliger.

Au Liban, la francophonie scolaire se laisse distancer par la langue de Shakespeare

« Nous avons transféré nos enfants de la section française à la section anglophone. » Pour avoir toujours regretté de ne pas s’exprimer dans un anglais plus fluide, Dima B. et son époux, issus de l’éducation francophone, ont fini par sauter le pas. Leurs enfants scolarisés à l’IC (International College) auront le bac international (IB) comme objectif. Résidant au Liban, la famille, où l’on parle plutôt l’arabe et l’anglais, projette de s’installer à l’étranger dans un avenir proche. Elle ne veut pas voir ses enfants souffrir d’un double dépaysement, celui de la langue et de l’expatriation. Ce qui la conforte dans sa décision, c’est que ses enfants seront trilingues, avec l’arabe comme langue maternelle. Dima est prête pour cela à essuyer la résistance de son aîné à ce changement radical. Un changement de langue, de méthode d’apprentissage, de camarades, qui fait dire à cet excellent élève : « Pourquoi m’avez-vous changé de système ? J’aurais tant voulu rester dans la section française. » Mais au fond d’elle-même, la mère de famille se demande « si (elle) a fait le bon choix ». « C’est fatigant, avoue-t-elle. L’anglais n’est pas la zone de confort de mon fils. J’espère qu’il se l’appropriera rapidement. »

La décision de cette famille libanaise de privilégier l’anglais comme première langue d’enseignement en milieu scolaire n’est plus une exception au pays du Cèdre. Elle illustre, au contraire, une tendance qui se précise depuis plusieurs décennies déjà, faisant de l’anglais la langue d’enseignement du plus grand nombre d’élèves désormais, sachant que les matières scientifiques sont enseignées en langue étrangère.

Selon les statistiques de l’année scolaire 2020-2021 du Centre de recherche et de développement pédagogique (CRDP) rattaché au ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, le nombre d’effectifs dans l’enseignement anglophone a atteint 533 279 élèves, contre 520 677 dans l’enseignement francophone, sur un total de 1 053 956. Cela représente 50,6 % d’élèves dans le système anglophone, contre 49,4 % pour son alter ego francophone. Une réalité qui inverse la donne, dans un pays au système éducatif traditionnellement francophone. « Depuis trois ans déjà, les élèves anglophones sont plus nombreux que les élèves francophones, analyse le statisticien senior au CRDP, Raymond Bou Nader. L’inversion s’est concrétisée au début de l’année scolaire 2019-2020. » Elle est le résultat « d’une baisse progressive du nombre d’effectifs dans l’enseignement francophone au fil des années ».

Même constat à l’ambassade de France. Selon Henri de Rohan-Csermak, conseiller adjoint de coopération et d’action culturelle chargé de l’enseignement du français, également inspecteur général de l’éducation, du sport et de la recherche, « la francophonie scolaire est effectivement en baisse régulière au Liban depuis un certain temps, face à l’anglais en hausse ». Et pourtant, le paysage éducatif compte toujours « davantage d’établissements privilégiant le français » (43,56 %, contre 33,91 % l’anglais, NDLR). « C’est dans les classes maternelles que la baisse du français a été particulièrement observée, remarque le conseiller adjoint. Mais il faut aussi compter avec la crise économique locale et la pandémie de Covid-19 qui a vu un recul mondial de l’âge de la scolarisation. »

Un changement amorcé dans les années 80

Loin d’être une surprise, la baisse des effectifs dans l’enseignement francophone est le signe que l’anglais s’est imposé internationalement comme langue de la mondialisation, de la technologie et des affaires, de l’insertion professionnelle et de la mobilité sociale. « Dès les années 90, la mondialisation avec pour langue l’anglais a renforcé la tendance à l’international », constate le professeur en sciences éducatives Adnane el-Amine. Au Liban, le changement a été amorcé bien avant cela, lorsque, dans les années 80, est édifiée l’Université Notre-Dame (NDU), première université maronite anglophone. « La création de cette université (après celle de Balamand relevant de l’Église orthodoxe) a provoqué un tollé, car c’était la première fois que l’Église maronite, connue pour son attachement traditionnel à la francophonie, se tournait vers un enseignement supérieur anglophone », se souvient le chercheur. Et qui plus est, dans le fief maronite du Kesrouan. « Moins chère » que l’Université américaine de Beyrouth, « plus proche géographiquement » pour les étudiants de la région, évoluant « dans le giron de l’Église », la NDU attire alors. « C’est le début de la popularité de l’anglais au Liban. Un changement sociétal aussitôt répercuté dans les nouveaux programmes scolaires de 1997 », observe le professeur Amine. « À compter de cette date, le Liban compte deux premières langues étrangères, et non plus le français exclusivement », affirme-t-il. L’effet domino est garanti.

La crise syrienne et l’afflux de réfugiés au Liban dès 2011 ont renforcé l’engouement pour l’anglais comme première langue étrangère d’enseignement. « Nous avons été confrontés à une demande record des déplacés syriens pour l’anglais scolaire, observe le directeur général du ministère de l’Éducation, Fady Yarak. Pour ces élèves essentiellement arabophones, il a donc fallu faire le choix de l’anglais, en tenant compte par la même occasion de l’accès plus aisé aux universités anglophones. »

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Le rapport d’Euromena Consulting de septembre 2021 sur « l’Accompagnement des écoles privées francophones du Liban dans la transition de leur modèle économique » décrit bien la réalité. Initié par l’ambassade de France et l’Agence française de développement (AFD) dans le cadre du soutien du gouvernement français au Liban, il évoque « l’érosion d’une éducation francophone perçue comme moins attractive que l’éducation anglophone ». La crise locale économique, financière et sanitaire, à laquelle est venue se superposer la double explosion au port de Beyrouth, a « aggravé la tendance », faisant de « l’éducation francophone privée un produit de luxe », analyse-t-il. À titre de comparaison avec les années de gloire, l’enseignement francophone comptait 557 000 élèves en 2016-2017, contre 508 257 pour l’enseignement anglophone, selon le CRDP. « S’ajoutent à ces facteurs, qui nuisent au maintien de la langue française scolaire, le manque de ressources de qualité en français sur le net, des pratiques pédagogiques qui mériteraient d’être actualisées, et la représentation négative que les gens se font de la langue française », commente Cécile Saint-Martin, attachée de coopération éducative près l’ambassade de France, évoquant une langue française dépeinte comme « langue de la culture, qui fait peur car on croit qu’elle exige un bien-parler, face à une langue anglaise décrite comme langue de la technologie, de l’insertion professionnelle… »

Sur le territoire, quelques tendances basées sur des données chiffrées se précisent : le Nord est encore largement francophone, le Sud et Nabatiyé anglophones, et la capitale et ses environs trilingues. Le pays compte à ce titre 22,53 % d’établissements qui accordent autant d’importance à l’anglais qu’au français comme première langue étrangère. Le changement est, de plus, davantage perceptible à l’école privée que dans le public, où 207 000 élèves apprennent encore le français comme première langue étrangère et presque 178 000 l’anglais. « Le secteur public est incapable de se réformer et ses enseignants sont largement francophones, dans un contexte de crise inédite et de gel des embauches », observe Lama Tawil, présidente de l’Union des parents d’élèves et des comités de parents des écoles privées du Liban.



Manque de vision, crise, erreur stratégique

L’absence de vision étatique n’est pas étrangère au recul de la francophonie scolaire au pays du Cèdre. Montrés du doigt, le manque de politique linguistique officielle, la grande fragmentation d’un système éducatif basé sur l’initiative privée et cette dichotomie entre un monde scolaire majoritairement francophone jusque-là, et un enseignement supérieur largement anglophone. « Il n’existe pas de politique linguistique officielle. L’enseignement est plutôt basé sur l’offre que sur la demande », regrette Maysoon Chehab, experte en éducation auprès de l’Unesco, espérant voir la question linguistique figurer dans la réforme annoncée de l’éducation. « Face à ce vide, les parents orientent leur choix scolaire en fonction des universités, largement anglophones dans le pays », relève-t-elle. Se superpose aussi « la problématique de choc de crise que subit le système éducatif libanais », souligne le directeur régional de l’Agence universitaire de la francophonie (AUF), Jean-Noël Baléo. Une crise qui, espère-t-il, « ne sacrifiera pas l’atout linguistique des Libanais, leur trilinguisme ».

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Également critiquée pour son manque d’agressivité, la politique française de soutien à l’éducation au Liban, qui a privilégié les établissements privés à programme français, au détriment de l’éducation de masse. « La France a commis une erreur stratégique », regrette un expert de l’éducation sous couvert d’anonymat. « Elle a largement investi dans le soutien aux écoles francophones homologuées qui scolarisent l’élite. Mais elle n’a pas pesé de tout son poids sur la masse qui suit le programme libanais, à l’école publique ou dans le privé francophone de moindre envergure », explique-t-il. Selon le spécialiste, « l’Hexagone aurait dû élargir sa zone de travail et se positionner sur le territoire des autres ». Il reconnaît toutefois « un revirement de la politique française, depuis quelques années, à l’initiative du président Macron ».

L’avancée anglo-saxonne

À cette réalité, s’oppose le dynamisme anglo-saxon pour soutenir un secteur éducatif terrassé par les crises et renforcer l’anglais à l’école, l’université ou auprès des populations. Celui des chancelleries américaine et britannique, et des organismes humanitaires et culturels de leurs États respectifs, l’Agence américaine pour le développement (USAID) pour la première, le British Council pour la seconde.

Côté américain, les aides se calculent en centaines de millions de dollars. Diversifiées, adressées à la fois aux secteurs public et privé, elles s’inscrivent dans la formation d’enseignants, l’alphabétisation, l’aide humanitaire, l’apprentissage intensif de l’anglais, l’octroi de bourses scolaires et universitaires. Avec pour particularité d’attirer les élèves arabophones et francophones. « Notre priorité est de promouvoir l’anglais », souligne à L’Orient-Le Jour la directrice des relations publiques à l’ambassade des États-Unis, Kristina Hayden. Les investissements américains touchent donc davantage le nord du pays, majoritairement francophone, que le Sud, déjà largement anglophone. « Nos programmes sont essentiellement destinés aux élèves des établissements francophones et arabophones, mais pas dans un esprit de compétition avec les autres langues », précise la diplomate. Pas question pour autant d’influencer le système en vigueur, ni de le changer. « Nous ne cherchons pas à passer au système anglais d’enseignement, mais soutenons le système éducatif en vigueur, en coordination avec le ministère de l’Éducation », assure Mme Hayden.

Côté britannique, même engagement pour soutenir le système éducatif local, concrétisé notamment par des formations professionnelles continues aux enseignants et chefs d’établissement ou la préparation des écoles publiques à la scolarisation des petits réfugiés syriens. Le Royaume-Uni met aussi l’accent sur « les compétences du XXIe siècle à l’école », le soutien à la pensée critique, à la créativité, à la citoyenneté, à l’alphabétisation, au leadership, à l’enseignement à distance. C’est de plus dans la langue de Shakespeare que se concrétise l’appui de Londres « aux communautés vulnérables, aux enfants libanais et syriens », souligne le directeur du British Council, David Knox. Et pour encourager les établissements scolaires à adopter une dimension internationale, « la norme de qualité International School Award (ISA) » est désormais instaurée. De même, le réseau de professeurs d’anglais du Liban figure « parmi les plus actifs de la région MENA ». Il faut dire que le British Council s’intéresse de près à « l’apprentissage des langues depuis plus de 20 ans ». À l’issue d’une étude récente sur l’avenir de l’anglais, M. Knox révèle la réflexion engagée par des experts locaux « pour une circulation encore plus importante » de cette langue considérée comme une « compétence-clé pour le travail et/ou la migration ».

Le bac français séduit toujours

Une chose est sûre. Le pays du Cèdre n’est pas près pour autant de se départir de l’enseignement en français. Sa communauté francophone y veille jalousement, brandissant l’avantage dont elle tire fierté par rapport aux anglophones : son trilinguisme. « Mes enfants étaient scolarisés au collège anglophone Saint oseph School. Je les ai récemment transférés au système français, au Grand Lycée franco-libanais de Beyrouth. Nous voulions, mon épouse et moi, leur donner la chance que nous avons eue de baigner dans la culture française et d’être trilingues . » Le témoignage de ce père de famille, Halim A., résume l’attachement des familles libanaises francophones à un système scolaire qui leur apporte ce sentiment d’appartenance et l’ouverture véhiculée par la langue de Molière. Pour avoir vécu une dizaine d’années dans le Golfe, Halim et son épouse avaient d’abord été tentés par le système anglophone. « Nous avons rapidement regretté notre choix et fait le nécessaire », avoue Halim.

Pour mémoire

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Au sein des institutions éducatives, l’attachement au français est tout aussi prégnant, mené par un souci de reconnaissance de qualité. Avec quelques réajustements, toutefois, en faveur de l’anglais. Face à un bac libanais perçu comme obsolète et un IB peu répandu et particulièrement coûteux, le bac français comme diplôme de fin d’études scolaires continue de séduire. Pour l’accès à un enseignement supérieur de qualité, il est vu comme une valeur sûre. « Nos établissements, qui scolarisent 14 000 élèves, sont à 80 % francophones. Et dès l’année prochaine, nous proposons le bac français à une partie de nos élèves », révèle soeur Bassima Khoury, directrice du bureau pédagogique des sœurs Antonines et directrice du Collège des sœurs Antonines de Roumié. Mais pour répondre à une demande importante, « l’anglais occupe une place de choix dans l’emploi du temps des élèves, 5 à 6 heures par semaine, dès les petites classes », précise-t-elle. Une façon pour la responsable de revendiquer à la fois le trilinguisme et l’engagement de ses établissements sur la voie de l’homologation avec le soutien de l’ambassade de France. Un soutien de dizaines de millions d’euros à l’échelle nationale, qui n’a cessé d’augmenter depuis l’aggravation de la crise, face à la baisse du pouvoir d’achat des familles, la double explosion au port de Beyrouth, la pandémie de Covid-19. « Depuis notre homologation, nous nous sentons constamment soutenus par la France, financièrement et au niveau de la formation d’enseignants notamment », salue la responsable. « En l’absence de stratégie étatique pour l’éducation, ce soutien est très important », insiste-t-elle.

C’est dans ce cadre que le réseau de l’enseignement français au Liban poursuit son ascension. « Avec 56 établissements, dont celui de Damas, le réseau scolaire français compte aujourd’hui 60 000 élèves au Liban, soit 20 000 de plus qu’en 2011 », souligne Henri de Rohan-Csermak. Preuve du « dynamisme de ce réseau exceptionnel, le plus important dans le monde, sept nouvelles demandes d’homologation ont été récemment formulées », affirme le conseiller culturel adjoint. Pour la France, qui soutient institutions et élèves durement touchés par la crise financière, « cet enseignement est essentiel ». Le rapport Euromena rappelle à ce titre que « le secteur éducatif privé du Liban, qui scolarise 68 % des élèves, offre quasiment un service public ». Le défi qui se pose désormais est la viabilité économique et financière des établissements francophones privés du Liban, dans un contexte d’effondrement de la monnaie locale. D’où la nécessité, selon Euromena, « d’obtenir des financements alternatifs, d’optimiser les revenus, de réduire les coûts et de promouvoir le trilinguisme ». « Dans la concurrence entre l’anglais et le français, le trilinguisme est un atout », relève M. de Rohan-Csermak.

Le trilinguisme, atout des Libanais

Nettement moins solide malgré des programmes de labellisation et de certification, la francophonie de masse est aujourd’hui la source principale d’inquiétude face à la hausse de popularité de l’anglais scolaire. Sauf que les autorités libanaises se veulent rassurantes. « La demande pour l’anglais est certes très importante. Mais la politique officielle vise à maintenir l’équilibre entre le français et l’anglais », tempère Fady Yarak, évoquant des raisons à la fois politiques et économiques, ajoutées au nombre insuffisant d’enseignants en anglais. « Le plurilinguisme est au cœur de la politique linguistique du ministère, décrite dans le plan quinquennal », promet le directeur général, rappelant qu’il est aisé pour les élèves francophones de poursuivre des études supérieures en anglais, le contraire n’étant pas évident.

Quel avenir dans ce cadre pour le français scolaire au Liban ? « Le français fait partie de notre réalité, de notre histoire, de notre capital linguistique. À moins d’une décision politique d’angliciser totalement l’éducation, il continuera d’exister au pays du Cèdre », soutient Adnane el-Amine. « Le français n’est pas qu’une langue. Il fait partie de l’identité libanaise, de la façon de penser et de concevoir le monde. Et puis, la majorité des chefs d’établissement sont francophones », renchérit Léon Lilzi, directeur du Collège patriarcal de Raboué.

Émerge alors une réflexion française pour le maintien, voire la dynamisation du français scolaire au Liban, forte d’une conviction que l’école publique du Liban ne va pas abandonner le français. « Nous imaginons un dispositif de coopération renouvelé en contexte postcrise qui n’en est encore qu’à ses prémices », révèle Cécile Saint-Martin. Face à la problématique actuelle liée aux budgets scolaires et aux difficultés logistiques, Paris souhaite apporter sa contribution « au système dans son ensemble », et « accompagner le mouvement de sortie de crise ». Outre la promotion du plurilinguisme qui constitue « la force des Libanais », l’accent est de plus mis sur le développement de plateformes numériques (telles le groupement Ed’Innov) destinées à doter l’environnement éducatif francophone de ressources de qualité. L’image de la langue française est également au cœur du débat : « La langue française se vit aussi indéniablement, comme celle de la mobilité sociale, de l’insertion professionnelle, de la technologie, des sciences et des affaires », martèle Mme Saint-Martin.

La situation est complexe, au point de dépasser le contexte scolaire. Elle représente aujourd’hui un enjeu pour l’employabilité de la jeunesse libanaise dans le monde. « Par rapport aux jeunes de la région, les Libanais ont toujours eu l’avantage d’être trilingues et d’avoir la capacité de se mouvoir dans les trois systèmes, libanais, arabe et occidental, observe Jean-Noël Baléo. Si le Liban perdait cette singularité, rien ne distinguerait alors un jeune Libanais d’un autre jeune dans le monde. » D’où la nécessité de préserver cet atout, de « soutenir le secteur éducatif public » et d’engager « des efforts de massification » du français.

« Nous avons transféré nos enfants de la section française à la section anglophone. » Pour avoir toujours regretté de ne pas s’exprimer dans un anglais plus fluide, Dima B. et son époux, issus de l’éducation francophone, ont fini par sauter le pas. Leurs enfants scolarisés à l’IC (International College) auront le bac international (IB) comme objectif. Résidant au...

commentaires (6)

J'ai été éduqué dans un collège francophone (un collège de l'élite à Tripoli durant les années soixante-dix) en ayant en même temps 6 heures d'anglais par semaine). je m’exprime couramment en anglais et même jk'ai donné des conférences dans des universités anglophones en Inde et en Europe de l'Est. Mais j'attire l'attention des parents sur le choix de l'anglais. S'ils pensent que leurs enfants vont faire des études supérieures à l'étranger, il faut qu'ils comprennent que ces études sont hors de prix pour les universités américaines ou anglaises alors qu'ils ont quasiment gratuites en France, en Allemagne, en Italie ou en Espagne. Il vaut mieux que leurs enfants apprennent l'allemand, l'italien ou l'espagnol à la place de l'anglais.

Simon Manassa

18 h 28, le 16 décembre 2021

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Commentaires (6)

  • J'ai été éduqué dans un collège francophone (un collège de l'élite à Tripoli durant les années soixante-dix) en ayant en même temps 6 heures d'anglais par semaine). je m’exprime couramment en anglais et même jk'ai donné des conférences dans des universités anglophones en Inde et en Europe de l'Est. Mais j'attire l'attention des parents sur le choix de l'anglais. S'ils pensent que leurs enfants vont faire des études supérieures à l'étranger, il faut qu'ils comprennent que ces études sont hors de prix pour les universités américaines ou anglaises alors qu'ils ont quasiment gratuites en France, en Allemagne, en Italie ou en Espagne. Il vaut mieux que leurs enfants apprennent l'allemand, l'italien ou l'espagnol à la place de l'anglais.

    Simon Manassa

    18 h 28, le 16 décembre 2021

  • Horrible langue anglaise des aéroports qui écorche les oreilles !

    Chucri Abboud

    16 h 59, le 16 décembre 2021

  • Je ne dirais pas plus rpoofonde, mais certainement s[pirituellement plus raffinee. L"anglais deteint le pouvoir de la conversation, et de la synthese du verbe. Le francais detient la nuance. L'arabisation de la culture libanaise s'est faite au detriment du Francais.

    SATURNE

    16 h 10, le 16 décembre 2021

  • Au dela de la langue, l'education Francophone represente une façon de reflechir. Moins pratique, mais plus profonde que l'anglais.

    Tina Zaidan

    10 h 04, le 16 décembre 2021

  • Énorme erreur suicidaire pour le libanais de se détourner de la langue FR. ou de laisser tomber le trilinguisme parfait 1) perte de l’atout langue FR et Arabe ( + Anglais) alors que cet atout reste fort au maghreb. D’où la demande accrue de ressources humaines et recrutement au sein de ces pays. Puis le libanais n’aura plus de « plus value » et priorité pour les recrutements dans les pays arabes. A force de singer les arabes, il perdra ce « plus »… Autant rectuter alors les anglais ou indiens. 2) De nombreux pays demandent des langues comme le français, l’allemand ou l’espagnol. Et les salaires sont conséquents La langue anglaise est devenue trop banale et commune. On en trouve à la pelle. Alors que d’autres langues dont certaines sont sollicitées ( en Australie, la langue Française est prioritaire dans les recrutements et super bien payés. Idem en asie etc… Puis la langue Française + l’anglais + l’arabe c’est l’ADN du libanais. Dommage de vouloir singer les pays du gulf. C’est crétin.

    LE FRANCOPHONE

    08 h 54, le 16 décembre 2021

  • Analyse intéressante - et désolante pour les francophiles. La France en tirera-r-elle des leçons? Peu probable. En France, comme dans tout pays démocratique, le principal objectif des dirigeants est de conserver le pouvoir. Or, la francophonie coûte et ne rapporte rien en terme de voix lors des élections!

    Yves Prevost

    07 h 56, le 16 décembre 2021

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