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Campus - ENSEIGNEMENT DU FRANÇAIS

Des experts du Liban forment les enseignants du Moyen-Orient

Dispensée en ligne par le département de lettres françaises et la faculté des sciences de l’éducation de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth, la formation « Didactique du français et de la littérature au XXIe siècle » offre aux enseignants de littérature et de français du Moyen-Orient des outils pour remodeler leur façon d’enseigner.

Des experts du Liban forment les enseignants du Moyen-Orient

Lauréat du Prix Richelieu-Senghor 2021, qui lui a été remis à Paris, au Sénat, le 7 décembre, Karl Akiki affirme que les participants pourront, après la formation, renouveler leurs pratiques pédagogiques et découvrir les approches modernes offertes par la littérature. Ils seront ainsi capables d’intégrer l’approche par compétences à l’enseignement du français et de la littérature, de développer, sur le terrain, un enseignement basé sur les méthodes actives, de même qu’évaluer l’enseignement de ces disciplines. Photo Nasri Messara

Ils sont 105 à participer à la formation en ligne, soutenue par l’Agence universitaire de la francophonie du Moyen-Orient (AUF). Tous sont enseignants de français issus d’universités du Liban, d’Égypte, du Soudan, d’Iran, d’Arabie saoudite, de Djibouti, de Jordanie, de Syrie, des Émirats arabes unis et des territoires palestiniens. Au terme de cette formation, les participants seront en mesure de former, à leur tour, des étudiants à l’enseignement scolaire dans des établissements de leurs pays respectifs. « Ils font confiance à notre expertise et cherchent à modifier leur pédagogie et leur didactique », souligne Karl Akiki, vice-doyen de la faculté des lettres et des sciences humaines et chef du département de lettres françaises à l’USJ. Dispensée de novembre 2021 à avril 2022, l’objectif principal de la formation « est d’outiller les participants de nouvelles façons de faire pour remettre l’enseignement de la littérature et du français au cœur de la cité. Le but n’est pas d’expliquer un contenu, tels les accords du participe passé ou le romantisme, mais de modifier l’acte d’enseigner », poursuit-il. La formation vise, par conséquent, à montrer l’importance de la discipline du français au XXIe siècle, tout en l’accordant aux compétences recommandées par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), soit la pensée critique, la pensée créative, la pensée informatique, le travail collaboratif et la résolution de problèmes.

Aujourd’hui, alors que les avancées technologiques bouleversent les mentalités des nouvelles générations, voire aiguisent le regard qu’elles posent sur l’enseignement, cette formation vient répondre à divers besoins. « Partout à travers le monde, les élèves des écoles s’interrogent sur l’utilité d’apprendre le français ou la littérature. Ces formations ont pour but premier de montrer la transversalité de cet enseignement dans un monde en pleine mutation », assure Karl Akiki. D’un simple passeur de connaissances, l’enseignant de français doit plutôt pouvoir éveiller les compétences de ses élèves. « Nous cherchons à dépoussiérer l’image du prof de français, ajoute-t-il. Toutes les règles grammaticales, toute l’histoire littéraire et artistique, toutes les notions de vocabulaire existent sur le net. Les élèves n’ont pas vraiment besoin de nous pour les assimiler. Le prof de français qui fait retenir les notions de complément d’objet direct (COD), complément d’objet indirect (COI) ou complément du nom appartient à une époque révolue. Cette formation permet donc de transformer l’acte éducatif, de manière à montrer l’importance grandissante des humanités dans l’évolution professionnelle que le monde du travail exige aujourd’hui », continue-t-il.

De l’attitude à l’évaluation, en passant par l’acte d’enseigner

Lauréat du Prix Richelieu-Senghor 2021, qui lui a été remis à Paris, au Sénat, le 7 décembre, Karl Akiki affirme que les participants pourront, après la formation, renouveler leurs pratiques pédagogiques et découvrir les approches modernes offertes par la littérature. Ils seront ainsi capables d’intégrer l’approche par compétences à l’enseignement du français et de la littérature, de développer, sur le terrain, un enseignement basé sur les méthodes actives, de même qu’évaluer l’enseignement de ces disciplines. « Les apprenants seront ainsi mis au centre du processus d’apprentissage par l’utilisation du numérique, de la politique du projet et de la création. »

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La formation « Didactique du français et de la littérature au XXIe siècle » englobe, d’ailleurs, « toute la formation d’un prof de français et de littérature, de l’attitude à l’acte d’enseigner, à l’évolution », résume Karl Akiki. Les enseignants qui prodiguent cette formation sont issus de la faculté des sciences de l’éducation, qui assure les concepts pédagogiques généraux, et du département de lettres françaises, qui concrétise ces concepts dans l’enseignement de la littérature et du français.La formation est structurée en trois modules, à raison de 4 formations par module. Intitulé « Des compétences pour un monde en mutation », le premier module « revient sur le transfert des compétences propres aux enseignants de français et de littérature. Celles-ci s’appuient principalement sur les capacités d’analyse et de création qu’il faudra transmettre aux élèves », explique le chef du département de lettres françaises à l’USJ. Le 2e module est axé sur les « Méthodes pédagogiques », mettant en place de nouvelles façons d’enseigner, comme la classe inversée, l’utilisation du numérique ou la pédagogie du projet. Ces méthodes permettront de « développer la pensée informatique et le travail collaboratif », note-t-il. Quant au 3e module, « Évaluer autrement pour mieux former », il repense l’évaluation « de manière à ce qu’elle soit un outil de formation de l’élève ». En outre, les participants peuvent choisir les modules qui les intéressent, recevant alors une attestation de suivi délivrée par l’AUF et l’USJ. Ils peuvent également suivre l’intégralité du programme, à l’issue duquel ils obtiendront un diplôme universitaire en didactique du français et de la littérature au XXIe siècle de l’USJ. Ce diplôme permettra à ceux qui poursuivront leur formation à l’USJ, en s’inscrivant à un master en lettres françaises ou en sciences de l’éducation, d’obtenir une équivalence de 12 crédits de cours.Dans la foulée de cette formation, les organisateurs comptent bientôt « assurer une formule semblable aux enseignants de français et de littérature des établissements scolaires du Liban. Le projet est à l’étude et en voie de finalisation », conclut Karl Akiki.


Ils sont 105 à participer à la formation en ligne, soutenue par l’Agence universitaire de la francophonie du Moyen-Orient (AUF). Tous sont enseignants de français issus d’universités du Liban, d’Égypte, du Soudan, d’Iran, d’Arabie saoudite, de Djibouti, de Jordanie, de Syrie, des Émirats arabes unis et des territoires palestiniens. Au terme de cette formation, les participants...

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