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Politique - Liban

Une nouvelle crise avec Bahreïn embarrasse le gouvernement Mikati

Le royaume adresse une vive protestation au Liban après la tenue à Beyrouth d'une conférence de presse du groupe d'opposition bahreïni dissous, al-Wifaq.


Une nouvelle crise avec Bahreïn embarrasse le gouvernement Mikati

Le Premier ministre Nagib Mikati à Baabda, le 10 septembre 2021. Photo Dalati et Nohra

Le Premier ministre libanais, Nagib Mikati, a ordonné l’ouverture d’une enquête sur la tenue, la semaine dernière à Beyrouth, d’une conférence de presse du principal groupe d’opposition bahreïni qui a vivement irrité Manama. Son bureau a assuré Bahreïn de sa détermination à maintenir de bonnes relations avec le royaume.

Cette affaire embarrasse le gouvernement qui tente de résorber la crise avec les monarchies du Golfe, après la démission du ministre de l’Information Georges Cordahi, dont les propos critiquant le rôle de Riyad dans la guerre au Yémen avaient poussé l’Arabie saoudite à rappeler son ambassadeur au Liban, alors que Bahreïn avait demandé à l’ambassadeur du Liban dans le royaume de partir.

Dans un communiqué dimanche soir, le bureau de M. Mikati a « dénoncé vivement toute atteinte à Bahreïn » et assuré qu’il « refuse que le Liban soit utilisé pour porter préjudice au royaume ». Il a également souligné qu’il s’opposait à « toute ingérence dans les affaires intérieures » de ce pays du Conseil de coopération du Golfe. Le Premier ministre libanais a réclamé « l’ouverture immédiate d’une enquête sur ce qui s’est produit », et appelé à « empêcher la réédition » de tels incidents, soulignant que le Liban « refuse de porter atteinte aux pays arabes frères et notamment les pays du CCG ».

Lundi, le Premier ministre a demandé au parquet général près la Cour de cassation "d’ouvrir immédiatement une enquête et de prendre les mesures nécessaires concernant la tenue de cette conférence de presse portant atteinte au royaume de Bahrein", a annoncé la présidence du Conseil.

Le ministère bahreïni des Affaires étrangères avait vivement protesté dimanche contre la tenue à Beyrouth d’une conférence de presse « d’éléments ennemis soutenant et parrainant le terrorisme » et adressé une note de protestation au gouvernement libanais.

Le principal groupe d’opposition chiite de Bahreïn, al-Wifaq, un mouvement dissous par les autorités et qui entretient des relations étroites avec le Hezbollah, avait organisé jeudi une conférence de presse dans la banlieue sud de Beyrouth pour publier son rapport annuel sur les violations des droits de l’homme dans le royaume.

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Dans ce rapport, le groupe d’opposition avait affirmé que le petite royaume avait procédé à plus de 20.000 arrestations arbitraires depuis l’écrasement du mouvement de révolte qui s’était produit en 2011, dans le sillage du printemps arabe.

Enquête immédiate
Le communiqué du ministère bahreïni des AE avait appelé le gouvernement libanais à interdire de tels événements « qui visent à porter atteinte au royaume et contreviennent aux usages diplomatiques ».

Pour sa part, le ministère libanais des Affaires étrangères a rejeté dans un communiqué "que le Liban soit une base ou un passage pour porter atteinte au royaume frère de Bahreïn". Il a assuré que "le Liban respecte entièrement la charte de la Ligue arabe portant sur la non ingérence dans les affaires intérieures des pays arabes". Bahreïn avait également adressé dimanche un message au secrétariat général de la Ligue pour protester contre la tenue de cette conférence de presse, qui avait eu lieu au complexe al-Saha, sur l'ancienne route de l'aéroport.

De son côté, le bureau du ministre de l’Intérieur Bassam Maoulaoui a annoncé dans un communiqué avoir « immédiatement entamé avec les services de sécurité une enquête sur les circonstances de la tenue de cette conférence de presse qui porte préjudice à Bahrein ». Le ministre de l’Intérieur a lui aussi souligné qu’il « refuse que le Liban constitue une plateforme pour exporter les atteintes contre ses pays arabes frères » et « dénonce toute ingérence dans les affaires des pays du CCG ». En soirée, le ministre de l'Intérieur a reçu son collègue aux Affaires étrangères et a discuté avec lui du communiqué de protestation bahreini. 

Le Hezbollah maintient de bonnes relations avec plusieurs mouvements chiites de la région, dont al-Wifaq et surtout les rebelles houthis du Yémen, ennemis de l’Arabie saoudite, qui disposent d’une station de télévision dans la banlieue-sud de Beyrouth.

Ce nouvel incident avec un pays du Golfe est intervenu alors que le prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane a effectué une tournée dans les pays de la péninsule pour préparer la tenue du sommet du CCG qui se tient mardi à Riyad.

Dans un communiqué à l’issue de sa visite à Bahreïn vendredi, Riyad et Manama ont souligné la nécessité que le Liban ne soit pas "le point de départ d'actes terroristes ou d'actes protégeant des systèmes et des groupes terroristes qui visent à ébranler la sécurité et la stabilité de la région, comme le groupe terroriste du Hezbollah", bête noire de Riyad. Cette mention du Liban, dans un communiqué conjoint publié à l'issue d'une rencontre entre MBS et le roi de Bahreïn, Hamad ben Issa al-Khalifa, était similaire à celle qui avait été faite dans un communiqué publié par l'Arabie et les Émirats arabes unis après une réunion entre le prince héritier saoudien et son homologue émirati.

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Nagib Mikati avait salué samedi dans un tweet la tournée effectuée MBS dans le Golfe et "le soutien au Liban et aux Libanais" qu'il a exprimé au cours de ses visites. Cette nouvelle crise avec Bahreïn intervient alors que le Premier ministre espérait, après le voyage du président français Emmanuel Macron en Arabie saoudite début décembre, un déblocage avec les pays du Golfe. Lors de sa visite à Djeddah, en Arabie saoudite, le président français avait annoncé à l’issue d’une rencontre avec MBS une initiative en faveur du Liban, comprenant la création d’un « mécanisme de soutien humanitaire franco-saoudien » qui serait financé par Ryad et d’autres pays du Golfe, en plus d’un engagement sur la restauration des relations entre Beyrouth et Riyad. Le rétablissement des relations est toutefois lié à certaines conditions, notamment « la nécessité de limiter la possession d’armes aux institutions légales de l’État », selon le communiqué conjoint franco-saoudien, dans une allusion au Hezbollah.

Le Premier ministre libanais, Nagib Mikati, a ordonné l’ouverture d’une enquête sur la tenue, la semaine dernière à Beyrouth, d’une conférence de presse du principal groupe d’opposition bahreïni qui a vivement irrité Manama. Son bureau a assuré Bahreïn de sa détermination à maintenir de bonnes relations avec le royaume.Cette affaire embarrasse le gouvernement qui tente de...

commentaires (14)

j'etais le pres, aoun, j'aurais exige de mon ministres des A E de reunir tous les ambassadeurs des pays du monde entier afin de leur delivrer une note officielle leur demandant de ne plus adresser leurs missives positives et surtout negatives a l'etat libanais-inexistant-, mais de le faire directement a hassan nasroullah via son allie .... lui-meme le pres. aoun.

Gaby SIOUFI

09 h 00, le 14 décembre 2021

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Commentaires (14)

  • j'etais le pres, aoun, j'aurais exige de mon ministres des A E de reunir tous les ambassadeurs des pays du monde entier afin de leur delivrer une note officielle leur demandant de ne plus adresser leurs missives positives et surtout negatives a l'etat libanais-inexistant-, mais de le faire directement a hassan nasroullah via son allie .... lui-meme le pres. aoun.

    Gaby SIOUFI

    09 h 00, le 14 décembre 2021

  • Encore une fois le hezbollah provoque les amis traditionnels du Liban. Il sait tres bien le mal qu’il fait a notre pays et a nos compatriotes travaillant dans le Golfe. Il n’en a cure, il est paye pour detruire notre pays et il le fait systematiquement , sans aucune action ou meme critique de la part du President. Encore une fois bravo pour le mandat fort !

    Goraieb Nada

    07 h 15, le 14 décembre 2021

  • Que notre pays soit appele a controler et reprimer le traffic de drogue ou d'armes parait logique et souhaitable. Mais que nous soyons charges par nos voisins (allies ? Freres ?) de faire de la basse police politique au service de leurs regimes dictatoriaux pose reelement probleme....

    Michel Trad

    23 h 15, le 13 décembre 2021

  • Daesh et Hezbollah sont deux groupes terroristes , le daesh ne s’interesse pas au Liban tandis que le Hezbollah…… que Dieu protège le Liban du parti du diable…..

    Eleni Caridopoulou

    20 h 36, le 13 décembre 2021

  • C'est normal qu'en enfer les nouvelles fassent mal, énormement mal mais bien sûr au grand plaisir de nos démons.

    Wlek Sanferlou

    18 h 05, le 13 décembre 2021

  • A quand une conference des Mujahidin Al Khalq de Beyrouth ??

    LeRougeEtLeNoir

    15 h 21, le 13 décembre 2021

  • Ils commencent vraiment a faire chier les dictateurs du golf

    camel

    14 h 26, le 13 décembre 2021

  • En évinçant Hariri pour des raisons semblables à la situation actuelle de blocage, on avait osé espérer que le Remplacant montrerait les crocs et arriverait à former un gouvernement patriotique digne de ce nom pour sauver le pays. Que nenni, Mikati arrive avec ses gros sabots et patauge dans la semoule en courbant l’échine et en exécutant à la lettre la wish liste de tous les vendus en poste. Conclusion, ils arrivent à ce qu'ils ont toujours recherché, bloquer et paralyser le pays a l’euro aisé et le temps qu’il faudra pour achever le pays. Il reproduit le schéma de Diab en pire et sa fin ressemblerait bientôt à celle de son prédécesseur avec un point commun « ils ont été choisi et placé à leur poste pour faciliter le job des vendus ». Ils se retrouvent ensuite humiliés et évincés par ces mêmes vendus qu’ils ont servi en paralysant le pays pour qu’ils puissent l’achever pernicieusement mais sûrement et légalement. Ainsi les vendus s’en laveront les mains, rejetant l’échec sur le PM pour cause d’incompétence alors que les bâtons et les embûches posés par eux sont insurmontables et portent la signature de ces traître qui ne chôment pas jusqu’à ce que la mort de notre pays s’en suive. Mikati savait ce qui l’attendait et malgré ça il a accepté d’être PM sous les ordres des vendus. Il n’a qu’à s’en prendre à lui même et d’assumer son échec ou alors en résistant et en s’affirmant pour prouver qu’il est l’homme de la situation appuyé par la France et ne pas finir comme Diab.

    Sissi zayyat

    14 h 18, le 13 décembre 2021

  • Tous les pays du golfe savent que dans notre pays le Liban il existe des régions de non droit sous la domination de HN et sa milice vendue. Sans parler du pouvoir qu’il a usurpé en collaboration avec ses alliés très haut placés. Dans son fief de la banlieue sud comme d’autres régions qu’il s’est accaparée, aucune autorité n’a le droit d’y accéder, sous peine d’être soufflée ou de provoquer une guerre que les libanais semblent craindre vu les menaces non voilées du barbu souterrain. Alors comment empêcher des réunions clandestines et des nuisances volontaires pour torpiller les négociations en cours entre le Liban et les pays du golf lorsque le pays est sous des menaces continues de ce vendu et qu’une étincelle peut mettre le feu au poudre comme le souhaite secrètement HN pour étouffer l’affaire du cataclysme du port et tous les crimes commis à ce jour par lui et ses alliés au pouvoir? Si ces pays ont une solution magique, qu’ils l’avancent, sinon qu’ils se réunissent pour former un bloc pour calmer les ardeurs de ce traître qui est devenu ce qu’il est à cause de leur silence et de leur lâcheté. Tant que les actes des vendus touchaient les intérêts du Liban on ne les entendaient pas et maintenant qu’ils s’étendent pour nuire aux intérêts des pays du golfe ils s’indignent et accablent le Liban et ses citoyens de leurs sanctions alors qu’ils auraient dû agir en amont pour éviter que de la n’arrive.

    Sissi zayyat

    13 h 38, le 13 décembre 2021

  • DE QUEL GOUVERNEMENT QU'ON PARLE ? MIKATI EMBARRASSÉ ! PAS DU TOUT, IL A EU CE QU'IL VOULAIT. IL A ÉTOUFFÉ HARIRI ET A PIQUÉ LA CHAISE "PREMIER MINISTRE" MINISTRE SUR QUI ET POUR QUI ? MINISTRE DE MES C...OUI

    Gebran Eid

    13 h 13, le 13 décembre 2021

  • Liban... Terre des libertés et de la Libre-expression... Qu'es-tu devenu?

    Christian Samman

    12 h 51, le 13 décembre 2021

  • sa sonne le glas de la fin

    Jack Gardner

    11 h 22, le 13 décembre 2021

  • Pauvre Mikati... Il ne peut rien faire... A chaque fois qu'il essaie de rétablir les relations avec les pays du Gulf, le hezbollah intervient discrètement voire sournoisement pour bousiller toute réconciliation éventuelle. Puis, Mikati ne peut rien faire puisque les pays du Gulf et maintenant M MACRON (qui au début, avait exclu le hezbollah et ses armes en se concentrant sur les réformes). Donc aujourd'hui M MACRON a rejoint les pays du Gulf pour ce qui est "les armes du hezbollah". Actuellement, les négociations ne pourront jamais désarmer ce groupe intégriste. Seuls des divergences inter chiites entre pro assad (amal) et pro iran (hezbollah) ( et ca viendra...Au liban tout est possible) feront en sorte que les "sympathisants civils " de ces formations vont solliciter l'armée et feront en sorte que les milices soient éjectés par le libanais chiite qui se réveillera de sa torpeur pour rejoindre les autres libanais qui sont déjà sur les rangs de l'opposition aux milice pro iraniennes. N'oublions pas l'Aura qu'avait le hezbollah, les années 90 auprès des pays arabes..Aujourd'hui, ce parti ainsi que l'Iran est plus isolé que jamais et rejetté par tous les arabes , y compris par les irakiens chiites. C'est pour tout dire.

    LE FRANCOPHONE

    10 h 52, le 13 décembre 2021

  • TOUS LES MERCENAIRES IRANIENS DE LA REGION SE RETROUVENT CHEZ L,ARCHI MERCENERIAT QU,EST LE HEZBOLLAH AU LIBAN. L,ETAT ABSENT. SES TETES Y PARTICIPENT.

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 36, le 13 décembre 2021

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