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Politique - Liban-Arabie

MBS tente de rallier les pays du Golfe contre le Hezbollah

Un sommet du Conseil de coopération du Golfe devrait se tenir demain à Riyad.

MBS tente de rallier les pays du Golfe contre le Hezbollah

Le prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane saluant l’émir du Qatar Tamim ben Hamad al-Thani qui le recevait à l’aéroport de Doha, le 9 décembre 2021. Photo Reuters

Entre l’avant et l’après-entretien Macron-MBS, rien ne pourra véritablement changer au niveau des relations entre le Liban et l’Arabie saoudite, et par extension avec les pays du Golfe, tant que le principal problème reste intraitable, à savoir le Hezbollah et sa mainmise sur le pays. Tel est le message principal que le prince héritier et homme fort de Riyad Mohammad ben Salmane a voulu transmettre aux autorités libanaises à travers sa tournée effectuée durant la semaine écoulée dans plusieurs pays du Golfe.

Quelques jours après son entretien le samedi 4 décembre à Djeddah avec le président français Emmanuel Macron, MBS s’est rendu auprès de ses partenaires du Golfe qui, exceptés le Qatar et le sultanat d’Oman, n’avaient pas tardé en octobre à emboîter le pas à Riyad en prenant de sévères mesures de rétorsion à l’égard du Liban dans le sillage des propos hostiles de Georges Cordahi, ex-ministre de l’Information, au rôle de Riyad dans le conflit au Yémen. Au cours de leur réunion, l’homme fort du royaume et le chef de l’Élysée avaient eu un bref entretien téléphonique avec le Premier ministre Nagib Mikati, perçu comme un premier pas sur la voie d’un rétablissement des liens diplomatiques entre les deux pays. Sauf que le réchauffement des relations passe par « la nécessité de limiter la possession d’armes aux institutions légales de l’État et par le respect de l’accord de Taëf et des résolutions onusiennes 1559 (désarmement des milices) et 1701 (cessation des hostilités entre le Hezbollah et Israël après la guerre de 2006) », pouvait-on lire dans le communiqué conjoint franco-saoudien. Des termes qui visent clairement le Hezbollah, protégé de l’Iran et bête noire de Riyad.

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« C’est une déclaration de principe à travers laquelle Paris revient sur son positionnement géopolitique traditionnel », commente l’analyste politique Sami Nader, contacté par L’Orient-Le Jour. « Ce texte est venu freiner l’escalade pour laquelle pouvait opter Riyad face aux Libanais résidant dans le royaume. Mais il a surtout recentré l’initiative française dans laquelle les questions liées au Hezbollah étaient considérées moins prioritaires que les réformes exigées pour redresser le pays. »

Fort de cet appui français, Mohammad ben Salmane a voulu obtenir le même soutien des dirigeants du Golfe. C’est ce qui explique le fait que tous les communiqués publiés à la suite de ses entretiens comprenaient presque le même rappel à l’ordre et les mêmes critiques à l’égard du parti chiite, à quelques nuances près : les communiqués publiés à la suite des entretiens avec le prince héritier émirati Mohammad ben Zayed al-Nahyane et le roi de Bahreïn Hamad ben Issa al-Khalifa qualifient le Hezbollah de « terroriste », s’alignant ainsi clairement sur la position saoudienne par rapport au parti pro-iranien. Quant à Oman, le Qatar et le Koweït, ils ont évité de s’en prendre nommément au Hezbollah, se contentant de dénoncer « des actes terroristes » qui « secouent la sécurité et la stabilité de la région ». Par ce forcing diplomatique, MBS tente de rallier tous les pays du Golfe autour d’une même vision concernant le dossier libanais et la mainmise du Hezbollah sur le pays. Et cela devrait se faire sentir dans le communiqué final du sommet du Conseil de coopération du Golfe (CCG) demain à Riyad, rapporte notre chroniqueur politique Mounir Rabih. En attendant, et comme pour donner l’impression d’avoir reçu cinq sur cinq le message saoudien, Nagib Mikati s’est félicité de « la tournée du prince héritier » et « des efforts continus pour renforcer la coopération entre les membres du CCG et les pays arabes, dont le Liban ». « Je salue également la confirmation faite, lors de cette tournée, du soutien au Liban et aux Libanais et l’importance qu’il soit une plateforme pour le bien des pays arabes », a ajouté M. Mikati.

L’effet Macron tardera à se faire sentir

Malgré les conditions imposées par Riyad pour rétablir ses relations avec Beyrouth, certains observateurs se veulent optimistes et perçoivent un léger changement dans la rhétorique saoudienne. Ils citent à titre d’exemple les récents propos du chef de la diplomatie du royaume, Fayçal ben Farhane. « Il n’y a pas de crise entre le Liban et l’Arabie saoudite, mais entre le Hezbollah et le peuple libanais », a affirmé le ministre dans des propos rapportés jeudi soir par le quotidien koweïtien al-Qabas. « Ces propos dénotent une légère inflexion que Riyad pourrait bien opérer par rapport au Liban », commente un observateur politique interrogé par L’OLJ. Il comparait les nouveaux propos de M. ben Farhane à ceux qu’il avait tenus au lendemain de la crise politico-diplomatique entre Beyrouth et Riyad. « Il n’y a pas de crise avec le Liban, mais au Liban, en raison de la domination du Hezbollah sur la scène politique », avait-il alors lancé.

Sauf qu’au-delà de la rhétorique, aucune mesure concrète n’est jusque-là venue montrer un développement positif dans la position saoudienne. Les derniers propos du chef de la diplomatie saoudienne ont d’ailleurs coïncidé avec la propagation d’une information – toujours entourée de flou – portant sur la nomination d’un nouveau chargé d’affaires saoudien à Beyrouth, plus d’un mois après le rappel à Riyad de Walid Boukhari, ambassadeur d’Arabie, dans la foulée de l’affaire Cordahi. Une annonce interprétée par certains observateurs comme un premier signe d’ouverture saoudienne. Toutefois, notre chroniqueur politique précise que Riyad n’a pas choisi un nouveau chargé d’affaires, mais un nouveau consul – Rajeh al-Otaïbi – venu remplacer un collègue dépêché au Caire. Selon lui, ce n’est qu’une simple mesure d’ordre administratif.

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« Les Saoudiens ne vont rien lâcher sur le fond. L’effet Macron tardera donc à se faire sentir », confie l’observateur politique précité, estimant que « Riyad établit aujourd’hui une distinction à trois niveaux : il fait la différence entre le Liban (officiel), le Hezbollah et le peuple libanais. Tel n’était pas le cas dans une phase précédente, ce qui dénote quand même une certaine inflexion, du moins dans la rhétorique ».

Tel n’est pas l’avis de Khaled Batrafi, analyste politique saoudien. « Le ton de Riyad à l’égard de Beyrouth n’a pas changé. Le ministre ben Farhane n’a fait que réitérer ce qu’il avait dit il y a plusieurs mois : le problème libanais est d’ordre interne et il faut que les Libanais puissent faire face au Hezbollah », dit-il. Les déclarations de Fayçal ben Farhane s’inscriraient ainsi dans le prolongement de l’offensive saoudienne contre le parti de Hassan Nasrallah. Sauf que le Hezbollah fait partie et contrôle les institutions de l’État libanais... au point d’en bloquer l’action au gré de ses batailles politiques, comme c’est le cas actuellement pour le gouvernement Mikati. C’est ce qui explique la position officielle exprimée par le ministre des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib. « Nous ne sommes pas encore parvenus à rétablir les rapports avec les pays du Golfe (…) Et nous ne pouvons pas remplir plusieurs conditions (que ces monarchies imposent, NDLR) », a-t-il admis dans une interview accordée jeudi soir à la chaîne MTV. Une position qu’il avait exprimée début novembre, plaidant pour un dialogue avec Riyad. Cette option reste pour le moment exclue, le royaume wahhabite voulant voir de « réelles réformes », comme l’a déclaré son ministre des Affaires étrangères. « Le message est clair : nous ne considérons pas le Hezbollah comme une partie libanaise. C’est un bras de l’Iran qui exécute son agenda et qui contrôle le gouvernement libanais », dit Khaled Batrafi.

Entre l’avant et l’après-entretien Macron-MBS, rien ne pourra véritablement changer au niveau des relations entre le Liban et l’Arabie saoudite, et par extension avec les pays du Golfe, tant que le principal problème reste intraitable, à savoir le Hezbollah et sa mainmise sur le pays. Tel est le message principal que le prince héritier et homme fort de Riyad Mohammad ben Salmane a...

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LA LIBRE EXPRESSION

10 h 12, le 13 décembre 2021

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