Le président français Emmanuel Macron a terminé samedi sa tournée express dans le Golfe en lançant une initiative pour aider le Liban avec le prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane, alors que le pays du Cèdre connaît depuis 2019 une crise socio-économique inédite et que ses relations avec les pays du Golfe sont au plus bas.
Les deux dirigeants ont, a rapporté M. Macron, "longuement parlé" du Liban au cours de leur entretien au palais royal de Djeddah (ouest) avant d'appeler ensemble au téléphone le Premier ministre libanais, Najib Mikati, pour tenter de trouver une issue à la brouille diplomatique entre Beyrouth et Riyad. "L'Arabie saoudite et la France veulent s'engager pleinement" en vue d'un "réengagement de la relation" entre Beyrouth et le royaume. MM. Macron et Ben Salmane ont également exprimé leur "volonté que le gouvernement (libanais) puisse travailler de manière normale, se réunir au plus vite, et mener les réformes utiles", a ajouté le président français, précisant qu'il appellerait dimanche son homologue libanais Michel Aoun. Les autorités saoudiennes n'avaient pas communiqué sur cette initiative commune après le départ de M. Macron pour retourner à Paris.
Discussion franche et utile avec le prince héritier Mohammed ben Salmane sur nos priorités politiques : sécurité et stabilité dans la région avec une attention particulière au Liban. Nous avons appelé le Premier ministre libanais et avons pris ensemble des engagements. pic.twitter.com/OlI1ibb2OV
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) December 4, 2021
Armes légales et soutien humanitaire
L'agence de presse officielle saoudienne SPA a confirmé l'appel téléphonique entre les trois responsables. Rapportant des propos du Premier ministre Mikati, elle souligne dans un communiqué que "le Liban apprécie les grands efforts déployés par l'Arabie saoudite et la France pour se tenir auprès du peuple libanais". Selon SPA, M. Mikati a exprimé "l'engagement du gouvernement libanais à prendre toutes les mesures qui permettraient de renforcer les relations avec l'Arabie saoudite et les pays du Conseil de coopération du Golfe et à refuser tout ce qui pourrait nuire à leur sécurité et leur stabilité". "Les trois pays se sont mis d'accord pour œuvrer conjointement pour soutenir les réformes globales nécessaires au Liban. L'Arabie saoudite et la France ont également exprimé leur attachement à la sécurité et la stabilité du Liban", a ajouté l'agence.
Selon un autre communiqué conjoint de Riyad et Paris, plublié par SPA, les deux pays soulignent "la nécessité pour le gouvernement libanais de mettre en place des réformes globales et de respecter l'accord de Taëf qui permet de préserver l'unité nationale et la paix civile au Liban". Ils ont aussi précisé que les réformes doivent englober "les secteurs financier et énergétique, la lutte contre la corruption, ainsi que la surveillance des frontières". Les deux parties ont par ailleurs souligné "la nécessité de limiter la possession d'armes aux institutions légales de l’État, exprimant l'espoir que le Liban ne soit pas le lieu d'où proviendraient des actes terroristes qui portent atteinte à la sécurité et la stabilité de la région", dans une référence claire au Hezbollah, bête noire de Riyad.
La France et l'Arabie ont également souhaité que cesse le trafic de drogue depuis le Liban. Les deux pays ont parallèlement noté qu'il est important de "renforcer le rôle de l'armée libanaise dans la préservation de la stabilité et la sécurité du Liban". Ils ont enfin conclu en soulignant la poursuite des négociations bilatérales, ainsi que la création d'un "mécanisme de soutien humanitaire franco-saoudien" au pays du Cèdre.
"Pas important vers la reprise des relations"
Pour sa part, le Premier ministre Najib Mikati a estimé que son entretien téléphonique avec le président Macron et le prince héritier saoudien était un "pas important vers la reprise des relations" avec Riyad. "L'entretien que j'ai eu avec le président Macron et le prince héritier Mohammad Ben Salmane est un pas important vers la reprise des relations fraternelles historiques avec l'Arabie saoudite", a affirmé M. Mikati sur Twitter après plusieurs semaines de crise diplomatique entre Beyrouth et Riyad. Le Premier ministre a contacté le président Aoun et le chef du Parlement, Nabih Berry, pour les informer de la teneur de son entretien avec Emmanuel Macron et Mohammad ben Salmane.
La crise économique au Liban a été aggravée depuis plusieurs semaine par la brouille diplomatique ouverte avec plusieurs Etats du Golfe. Riyad a rappelé fin octobre son ambassadeur à Beyrouth et expulsé l'ambassadeur libanais à la suite de propos du ministre de l'Information Georges Cordahi critiquant l'intervention militaire menée par le royaume saoudien à la tête d'une coalition au Yémen et défendant les rebelles houthis pro-iraniens dans ce pays. M. Cordahi a depuis annoncé sa démission vendredi. Riyad a également interdit les importations du Liban, et trois autres pays du Golfe --Bahreïn, les Emirats arabes unis et le Koweït-- ont pris des mesures de rétorsion à l'égard de Beyrouth.
Les retrouvailles avec l'homme fort de Riyad, "MBS", étaient très attendues, trois ans après le choc provoqué par l'assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi dans le consulat du royaume à Istanbul. "Nous avons parlé de tout sans aucun tabou. Et nous avons pu évoquer évidemment la question des droits de l'Homme (...) et cela a été un échange direct", a déclaré Emmanuel Macron. "Les prochaines semaines et les prochains mois nous permettront de voir si nous avançons sur ce sujet."
Riyad avait affirmé que l'assassinat de Khashoggi avait été commis par des agents saoudiens ayant agi seuls mais un rapport des services de renseignement américains accuse le prince héritier de l'avoir "validé", une accusation rejetée avec force par l'Arabie saoudite. Emmanuel Macron a justifié sa rencontre avec le prince héritier, l'une des premières pour un dirigeant occidental depuis cette affaire, parce que "le dialogue avec l'Arabie saoudite est une nécessité" en raison de son "poids démographique, économique, historique et religieux".
"Voyage utile"
Emmanuel Macron s'est déclaré satisfait de sa tournée qui l'a mené en deux jours aux Emirats, au Qatar et en Arabie Saoudite. "C'était un voyage utile" car " notre présence ici, dans ce moment géopolitique, était importante", a-t-il déclaré, alors que les pays du Golfe cherchent à diversifier leurs interlocuteurs avec l'attention des Etats-Unis désormais tournée vers l'Asie.
Son escale à Dubaï lui a permis d'acter un accord historique pour l'acquisition par les Emirats de 80 avions de combat Rafale --commande record pour l'avion de chasse entré en service en 2004-- pour 14 milliards d'euros. D'autres contrats militaires (hélicoptères et armements) ont fait grimper le total à 17 milliards d'euros. En Arabie, Airbus fournira 26 hélicoptères civils à une société saoudienne, tandis que Veolia a remporté un contrat de gestion des services d'eau potable de Riyad, ont annoncé samedi les deux groupes. Veolia a aussi étendu ses liens avec le géant pétrolier Saudi Aramco. Il devient son "partenaire exclusif" pour le traitement de ses déchets industriels et banals, soit 200.000 tonnes par an venant s'ajouter aux 120.000 tonnes de déchets dangereux déjà pris en charge par le groupe français. A Doha, Emmanuel Macron a "remercié" le Qatar d'avoir organisé l'évacuation de 258 Afghans de leur pays, désormais aux mains des talibans, et "menacés en raison de leurs engagements" ou "de leurs liens avec la France". Ces réfugiés doivent être rapatriés vers l'Hexagone après être passés par l'émirat.
AVEC LES MEMES CLIQUES MAFIEUSES AU POUVOIR L,INITIATIVE MEME SI ELLE PRENAIT FORME AU DEBUT EST VOUEE A L,ECHEC A MOINS QU,ON DEGAGE TOUS LES ANCIENS PANURGES ET LEURS ACCESSOIRES PLUS LES MERCENAIRES IRANIENS ET LEURS PARAVENTS CHRETIENS ET SUNNITES ET UNE NOUVELLE EQUIPE LAIQUE SOUS CONTROLE INTERNATIONAL PRENNE LE POUVOIR.
18 h 55, le 05 décembre 2021