Le ministre libanais des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, a affirmé mercredi que des "tractations secrètes" étaient en cours pour résoudre la grave crise politico-diplomatique avec les pays du Golfe, déclenchée par des propos polémiques du ministre libanais de l'Information, Georges Cordahi, sur l'intervention de la coalition saoudienne dans la guerre au Yémen. Il a dans ce contexte affirmé que le Liban n'avait pas besoin d'"intermédiaire" entre lui et l'Arabie saoudite.
Interrogé par le site d'information russe Sputnik sur les mesures que le Liban prend pour résoudre la crise avec les pays du Golfe, Abdallah Bou Habib a répondu : "Il n'y a pas de mesures claires qui ont été prises, mais (la crise) est traitée de manière secrète".
Pas d'intermédiaire
Le ministre libanais a également précisé que "personne n'a encore joué le rôle de médiateur jusqu'à présent" entre les deux parties. "Nous souhaitons qu'il n'y ait pas d'intermédiaire entre l'Arabie saoudite et nous. Nous espérons parvenir à résoudre toutes les questions litigieuses à travers le dialogue", a-t-il ajouté.
Abdallah Bou Habib avait affirmé lundi, depuis Moscou, que "l'affaire Cordahi n'est pas un problème impossible à résoudre", soulignant l'existence de "beaucoup de questions entre le Liban, l'Arabie saoudite et les pays du Golfe, qui doivent être résolues par le dialogue". Il avait notamment été reçu par son homologue russe, Sergueï Lavrov, qui lui avait remis des images satellite du port de Beyrouth afin de les mettre au service de l'enquête sur les causes des explosions meurtrières du 4 août 2020. M. Lavrov avait par ailleurs fait part d’un certain optimisme concernant l’amélioration de la situation générale au Liban.
Fin octobre, plusieurs pays du Golfe, à leur tête l'Arabie saoudite, ont pris des mesures de rétorsion à l'égard du Liban suite à des propos critiquant le rôle de Riyad dans le conflit au Yémen, que le ministre de l'Information, Georges Cordahi, avait tenus en août avant d'être nommé à son poste. Le royaume wahhabite et plusieurs pays du golfe ont ainsi expulsé les diplomates libanais en poste chez eux et rappelé leurs diplomates au Liban. Le chef de la diplomatie saoudienne avait par la suite affirmé que cette crise tourne plus largement autour du rôle du Hezbollah dans la région et au Liban, le parti chiite étant hostile à l'Arabie.
Georges Cordahi, soutenu par le parti Marada et le Hezbollah, refuse jusque-là de démissionner, alors que cette démission est présentée par les pays du Golfe comme une étape nécessaire pour commencer à résoudre la crise. Au Liban, le président Aoun et le Premier ministre Nagib Mikati appellent eux aussi M. Cordahi à démissionner. Des tractations en coulisses sont en cours au Liban et tournent notamment autour d'une démission du ministre de l'Information.
Bou Hahib est comme le gamin qui joue avec son camion cassé à trois roues sur la moquette épaisse, entre les jambes d’un grand Homme d’Etat en train de ventiler les dossiers de la planète, pour notifier à ses collaborateurs les priorités, dont il est urgent de s’occuper, sans sélectionner le dossier LIBAN qui est remis dans la fille d’attente de l’histoire internationale. Monsieur Abou Habib n’a plus qu’à se rhabiller, ça l’occupera pour ne pas dire des bêtises. Où sont donc les vrais diplomates Libanais qui brillaient sur la scène internationale par leur savoir-faire ? les temps changent, et les meilleurs ne sont plus de ce monde. Bou Habib devrait lui aussi démissionner pour ne plus porter atteinte à l’image du Liban.
20 h 43, le 25 novembre 2021