
Le député Waël Bou Faour, membre du Parti socialiste progressiste (PSP) du leader druze Walid Joumblatt. Photo ANI
Le député Waël Bou Faour, membre du Parti socialiste progressiste (PSP) du leader druze Walid Joumblatt, a appelé, mardi, le Hezbollah à engager un "dialogue national", estimant que "le Liban ne peut plus supporter les conséquences des politiques extérieures" du parti chiite, au moment où les tensions diplomatiques entre le Liban et les pays arabes du Golfe sont à leur comble suite aux propos polémiques du ministre libanais de l'Information, Georges Cordahi, sur la guerre au Yémen. Bien qu'il ait appelé M. Cordahi à démissionner, M. Bou Faour a estimé que cette initiative ne serait pas suffisante pour résoudre la crise.
"Dialogue national" avec le Hezbollah
"Un dialogue clair, transparent et national devrait être engagé avec le Hezbollah. Le Liban ne peut plus supporter les conséquences des politiques extérieures du Hezbollah, notamment sur le plan interne", a affirmé l'ex-ministre de la Santé dans un entretien à la chaîne locale Al-Jadeed. "Il est sûr que nous ne constituons de front politique contre personne, mais nous avons nos convictions politiques, surtout sur les relations avec le Hezbollah", a ajouté M. Bou Faour, reprenant des propos de M. Joumblatt qui affirmait ne pas vouloir prendre part à un front politique anti-Hezbollah.
Le député a ensuite abordé la question sensible de l'arsenal du parti chiite. "Le simple fait d'évoquer la question de la stratégie de défense (les armes du Hezbollah, ndlr) est désormais considéré comme un blasphème. Non, il ne s'agit pas d'un blasphème. Il faut avoir un dialogue sur ce plan, un dialogue calme", a plaidé M. Bou Faour. Suite à son élection en 2016 à la présidence de la République, Michel Aoun, allié du Hezbollah, avait promis de discuter de cette question, avant de faire marche arrière. M. Bou Faour a, dans ce contexte, appelé le chef de l'Etat à "organiser un dialogue"
Le Liban "kidnappé"
Sur le plan régional, M. Bou Faour a critiqué les politiques du Hezbollah et son intervention dans les conflits armés. "Le Liban ne peut plus être kidnappé au niveau politique extérieur, en Syrie par le président Bachar el-Assad, en Irak par le mouvement du Hachd el-Chaabi, ou au Yémen par les houthis". Selon lui, "le Hezbollah a le droit d'effectuer des choix politiques dont il est convaincu, mais n'a pas le droit de faire subir à tous les Libanais les conséquences de sa politique et de son rôle à l'étranger, d'où la nécessité d'un dialogue national, responsable, transparent et cordial entre le Hezbollah et nous".
Le chef du PSP, Walid Joumblatt, avait accusé le parti pro-iranien, il y a deux semaines, de vouloir mener le pays à l’effondrement économique, notamment en faisant courir le risque aux Libanais travaillant dans le Golfe d’être expulsés suite à la crise diplomatique entre l’Arabie saoudite et le Liban.
Démission de Cordahi
Dans ce contexte, M. Bou Faour a estimé que "le gouvernement devrait, en premier lieu, prendre une mesure en ce qui concerne la démission du ministre Cordahi". Il a estimé, en effet, que "la première étape consiste en la démission de M. Cordahi", une décision qui "épargnerait au pays et aux Libanais la situation difficile qu'ils traversent". Il a toutefois souligné que cette démission "pave la voie au dialogue positif avec les pays arabes, mais ne met pas fin à la crise.
Sur un autre plan, l'ancien ministre a accusé le Courant patriotique libre (CPL), fondé par le président Aoun et dirigé par son gendre le député Gebran Bassil, de ne pas vouloir la tenue des prochaines élections législatives. Il a estimé que ce parti "suit une voie claire dont le but est d'annuler les législatives" parce qu'"il s'attend à une défaite ou une régression électorales".
Les députés aounistes ont présenté, mercredi dernier, un recours en invalidation contre les amendements apportés à la loi électorale devant le Conseil constitutionnel. Les législatives libanaises, qui devaient initialement se tenir en mai 2022, sont finalement prévues le 27 mars, une date anticipée rejetée par la formation aouniste, tout comme les modalités de vote des émigrés que ces députés critiquent, ce qui fait craindre un report du scrutin dans un pays en grave crise. M. Aoun a d'ores et déjà fait savoir qu'il ne signera pas le décret de convocation du collège électoral pour des élections le 27 mars prochain, et qu'il n'approuvera que les dates du 8 ou du 15 mai 2022.
M. Bou Faour a enfin souligné avoir rencontré à Abou Dhabi le chef du Courant du Futur et ex-Premier ministre, Saad Hariri, avec qui le PSP entretient des relations en dents de scie, qualifiant cette réunion de "positive". "Il n'y a aucun litige entre nous et Saad Hariri", a insisté le député druze.
Le député Waël Bou Faour, membre du Parti socialiste progressiste (PSP) du leader druze Walid Joumblatt, a appelé, mardi, le Hezbollah à engager un "dialogue national", estimant que "le Liban ne peut plus supporter les conséquences des politiques extérieures" du parti chiite, au moment où les tensions diplomatiques entre le Liban et les pays arabes du Golfe sont à leur comble suite...
commentaires (5)
Yes,it is necessary and urgent to start a clear and calm national dialogue with Hezbullah on the defense strategy.Without that dialogue,an unhealthy climat of tension will poison political life in Lebanon and we risk witnessing another incidents like the Tayyouné and Khaldé ones. At the same time, it becomes necessary that a dialogue be initiated between the CPL and Hezbullah in order to clarify the principles of the St Mikhayel Agreement and avoid any misunderstanding. M.Z
ZEDANE Mounir
01 h 26, le 25 novembre 2021