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Société - Crise au Liban

Le Daily Star ferme boutique, tout le personnel licencié

Le titre avait déjà stoppé sa publication papier en février 2020 et le 13 octobre de cette année, un sobre message annonçait l'arrêt de toute publication des nouvelles mises à jour sur le site. 

Une édition spéciale du Daily Star publiée en 2019 en signe de protestation contre la dégradation de la situation économique et financière au Liban. Photo d'archives AFP

Après avoir connu plusieurs années de difficultés financières, le plus ancien quotidien anglophone du Liban, The Daily Star, a définitivement fermé ses portes en ce début de semaine et tout son personnel a été licencié, a confirmé L'Orient Today. Selon un e-mail envoyé à tous les employés du journal par le rédacteur en chef, Nadim Ladki, que notre publication-sœur en anglais a pu consulter, "il a été décidé de congédier tout le personnel du Daily Star à partir du 31 octobre 2021".

The Daily Star avait été fondé en 1952 par Kamel Mroué, un journaliste de renom opposé aux dictatures militaires dans le monde arabe et qui avait été assassiné en 1966 à Beyrouth. Le titre avait déjà stoppé sa publication papier en février 2020 et le 13 octobre de cette année, un sobre message annonçait l'arrêt de toute publication des nouvelles mises à jour sur le site. Des sources proches du journal ont confié à L'Orient Today que cette dernière décision visait à faire pression sur les propriétaires du titre afin qu'ils investissent des fonds, sans succès. 

Ces dernières années, The Daily Star, qui est indirectement financé par la famille Hariri selon la plateforme Media Ownership Monitor Lebanon, développée par Reporters sans frontière et la Fondation Samir Kassir, connaissait d'importants problèmes financiers, les journalistes et les employés restant souvent de longs mois sans recevoir de salaire. Déjà en janvier 2009, et bien avant que la crise économique rampante ne commence à affecter le monde de la presse, le Daily Star s’était vu contraint de fermer ses locaux pendant deux mois suite à une décision de justice, toujours pour des raisons financières. Un accord conclu avec des créanciers avait alors permis de payer les dettes accumulées du journal, qui a pu reprendre ses fonctions le mois suivant, comme le souligne Reporters sans frontières sur son site.

La situation des quotidiens libanais est de plus en plus difficile depuis des années. La crise économique du pays, qualifiée par la Banque mondiale comme l'une des pires au monde depuis 1850, affecte en effet directement la presse libanaise, avec des licenciements en masse et l'effondrement des salaires des journalistes. Plusieurs médias ont disparu et ceux qui restent peinent à survivre. Cette situation a accentué le déclin de la presse, qui avait commencé bien auparavant, avec le tarissement des financements des régimes arabes. 

Al-Moustaqbal, appartenant également aux Hariri, a sorti son dernier numéro papier en janvier 2019. Le grand groupe de presse Dar as-Sayyad, avait, quant à lui, mis la clé sous la porte en octobre 2018. En juin, le prestigieux quotidien panarabe al-Hayat, fondé en 1946 également par Kamel Mroué, avait fermé son bureau à Beyrouth en juillet de la même année. Il avait été précédé, fin 2016, par le quotidien as-Safir, lancé en 1974 et qui avait accueilli dans ses colonnes les plus grands intellectuels arabes.

Après avoir connu plusieurs années de difficultés financières, le plus ancien quotidien anglophone du Liban, The Daily Star, a définitivement fermé ses portes en ce début de semaine et tout son personnel a été licencié, a confirmé L'Orient Today. Selon un e-mail envoyé à tous les employés du journal par le rédacteur en chef, Nadim Ladki, que notre publication-sœur en anglais a pu...

commentaires (7)

Tristesse ? que de tristes nouvelle

Kelotamam

21 h 26, le 02 novembre 2021

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Commentaires (7)

  • Tristesse ? que de tristes nouvelle

    Kelotamam

    21 h 26, le 02 novembre 2021

  • Il serait intéressant de s'interroger sur le management du "clan Hariri" où l'on observe que tout ce qui est entrepris ou géré n'aboutit pas un résultat satisfaisant. Quid des subventions au profit de la presse au Liban? D'autant plus que les relations avec les politiques sont inévitables puisque les indépendants ne s'investissent pas trop dans ce domaine...

    Georges Olivier

    19 h 44, le 02 novembre 2021

  • J'ai été abonné au Daily Star, comme à An Nahar et à l'Orient - Le Jour. Quant il a fallu faire un choix financier, ne pouvant rester abonné partout j'ai choisi de rester à l'OLJ. C'est écrit en Français ,- pas besoin de traduire - et l'offre était plus large, plus complète. La crise au Liban montre très vite les critères de sélection, et pour les abonnés ils sont impitoyables. Maintenant, il faut dire aussi que quand un journal n'a pas assez d'abonnés, il tombe à la merci de ses investisseurs. Le Daily Star en a souffert, avec des salaires de journalistes impayés durant des mois. Bien sûr, il est à espérer que le plus grand nombre de journalistes arriveront à retrouver une place à L'Orient Today ou chez The961. Sinon, il faudra changer de métier ou prendre la route de l'exil. Dommage pour la liberté d'expression et la qualité de la presse au Liban. En espérant que les disparitions de journaux s'arrêtent là. Vraiment.

    CODANI Didier

    19 h 32, le 02 novembre 2021

  • Vraiment dommage. Le DS était excellent.

    Mago1

    18 h 20, le 02 novembre 2021

  • le journalisme au liban c est comme le reste il fait partie du paysage sectaire en fonction de la communauté ou il appartient c est rarement indépendant , je vous donne un simple exemple quand un article ou un commentaire ne plait pas au rédacteur en chef on ne le publie pas et c est le cas du journal OLJ ET on appelle ca liberté de la presse c est pour cette raison beaucoup de gens écrivent ss anonyme

    barada youssef

    15 h 37, le 02 novembre 2021

  • Symptôme typique de l'Alzheimer...

    Wlek Sanferlou

    14 h 29, le 02 novembre 2021

  • Que Dieu nous préserve l’OLJ … Ca craint…. brrrr

    LE FRANCOPHONE

    13 h 49, le 02 novembre 2021

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