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Nos Lecteurs ont la Parole

Réflexions sur la diaspora

Inspiré par un appel du cœur du Dr Jack Tohmé sur MTV, j’ai tenu à partager mes sentiments en transmettant son message. Les vagues successives d’émigration libanaise se sont succédé depuis plus d’un centenaire vers l’Europe, et encore plus vers les Amériques, où le Libanais, tout en gardant précieusement son héritage protégé par ses traditions et ses symboles, a su s’intégrer à la société hôte sans jamais dévier de son identité initiale, mais surtout en se surpassant dans tous les domaines qui lui étaient offerts, portant vers des cimes insoupçonnées des qualités personnelles acquises dans le monde ancien et majestueux de sa jeunesse.

La technologie moderne lui a permis de garder un contact presque charnel avec l’ancien monde qu’il avait quitté, mais jamais abandonné. Les facilités des voyages et des communications lui ont donné la possibilité de rester en contact permanent avec l’environnement amical ou familial des jours anciens. L’apport financier, important soutien et contribution nécessaire, en est le témoignage. C’est à se demander si l’immigration des voyages d’antan, périlleux et longs, devrait adopter une autre définition, ou prendre une autre dimension, celle d’un voyageur à la découverte du monde, pour différentes raisons, sécuritaires ou économiques, mais qui a aujourd’hui le privilège de récupérer en quelques heures le bonheur de se retrouver parmi les siens. Mais de plus, se maintenir au courant de toutes les péripéties pénibles ou douloureuses qui affectent le pays et se sentir impuissant à contribuer à son bien-être. Mais aussi voir la désintégration spiralée de toute une société soumise à l’injustice et à la coercition rend la vision encore plus pénible et la distance insignifiante. Cette perception rend le malaise encore plus grand quand on a connu la valeur d’autres horizons, l’avantage de la discipline et l’obéissance aux lois de la nation. La nécessité de remédier à cette débandade par la création d’un État de droit défendu avec acharnement devient encore plus impérative.

Le Liban n’a jamais tenu compte de ses citoyens. Or le mot « citoyen » n’existe pas en arabe. Ce n’est pas dans la culture du Moyen-Orient. « Mouaten », c’est simplement patriote, et la définition de patriote a été dilapidée et utilisée dans tous les sens, tout en oubliant que l’on a besoin d’un citoyen pour construire une nation. Les émigrés ont été finalement oubliés, après une courte période des années 50 quand la foule des émigrés était invitée à visiter le pays, nourrie et promenée grâce aux efforts d’un homme exceptionnel, accrédité par le ministère des Affaires étrangères et des Émigrés, Fouad Braïdi. Ces temps révolus ne sont jamais retournés, mais on sentait que l’émigré avait une valeur quelconque pour le pays.

Maintenant, il semble qu’il est devenu une commodité politique à travers laquelle on cherche à exporter nos préjudices et nos aléas. En faire un représentant communautaire distribué par continent est une disgrâce et une insulte au bon sens, et qui témoigne de la culture rétrograde d’une classe politique désuète et maladroite. On espère que le nouveau gouvernement aura la sagesse et l’autorité de remédier à cette déficience outrageuse, en laissant la diaspora voter selon sa conscience telle qu’elle l’aurait fait si elle était présente sur le terrain.

Puis-je ajouter, si la sagesse et la justice pouvaient gagner une plus grande audience auprès du gouvernement, qu’il serait utile de créer un congrès exécutif parmi la diaspora, dont le rôle serait d’aider dans une bonne gouvernance. Sans aucune prétention, il me semble que le pays a besoin non seulement d’une aide financière, mais aussi d’une aide intellectuelle. L’esprit, au Liban, est en déroute.

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Inspiré par un appel du cœur du Dr Jack Tohmé sur MTV, j’ai tenu à partager mes sentiments en transmettant son message. Les vagues successives d’émigration libanaise se sont succédé depuis plus d’un centenaire vers l’Europe, et encore plus vers les Amériques, où le Libanais, tout en gardant précieusement son héritage protégé par ses traditions et ses symboles, a su...

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Il faut une laïcité pour avoir un citoyen Cet appel doit être distribué à chaque citoyen libanais dans le pays et chez la diaspora Salah

Salah Mansour

19 h 33, le 20 septembre 2022

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Commentaires (1)

  • Il faut une laïcité pour avoir un citoyen Cet appel doit être distribué à chaque citoyen libanais dans le pays et chez la diaspora Salah

    Salah Mansour

    19 h 33, le 20 septembre 2022

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