Les États-Unis ont dénoncé mardi les menaces lancées lundi par le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, contre le juge Tarek Bitar, en charge de l'enquête sur la double explosion meurtrière du 4 août 2020 au port de Beyrouth. Washington a dans ce contexte estimé que les juges libanais ne devaient pas être menacés et intimidés par le parti chiite que les Américains classent comme parti terroriste depuis 1997.
Le juge Bitar, qui poursuit plusieurs responsables politiques et sécuritaires dans cette enquête, dont certains sont proches du Hezbollah, est actuellement temporairement dessaisi du dossier en raison d'un énième recours contre lui par des députés chiites.
"Activités terroristes et illicites"
"Nous soutenons et appelons les autorités libanaises à effectuer une enquête rapide et transparente sur l'horrible explosion au port de Beyrouth. Les victimes méritent justice et reddition de comptes", a déclaré Ned Price, porte-parole du département d’État américain, lors d'un point de presse tenu mardi.
Commentant ensuite les menaces visant le juge Bitar, le responsable américain a fait savoir que Washington "s'oppose aux intimidations contre les systèmes judiciaires de tous les pays". "Nous soutenons l'indépendance de la justice libanaise. Les juges ne devraient pas subir des menaces et des intimidations, notamment de la part du Hezbollah", a-t-il affirmé. "Nous avons toujours été clairs, en rappelant que les activités terroristes et illicites du Hezbollah menacent la sécurité, la stabilité et la souveraineté du Liban", a ajouté M. Price. "Nous estimons que le Hezbollah se soucie de ses propres intérêts et de ceux de son mentor, l'Iran, plutôt que de ceux des Libanais", a affirmé le responsable américain.
L'ambassadrice du Canada au Liban, Chantal Chastenay, a de son côté exprimé son inquiétude "quant aux tentatives répétées d’entraver l’enquête actuellement en cours". Dans un tweet, elle a souligné qu'Ottawa "continue d’appeler à la justice et la responsabilisation par l’entremise d’une enquête transparente sur les causes de l’explosion".
Réagissant à la nouvelle prise de position américaine, Hassan Fadlallah, député Hezbollah de Bint Jbeil a dénoncé mercredi "une claire tentative de "terroriser les responsables libanais, afin de les empêcher de rectifier le tir de l'enquête et de la dépolitiser". "Nous sommes face à une nouvelle atteinte américaine à la souveraineté libanaise", a déploré M. Fadlallah dans une déclaration estimant que "l'interférence (américaine) et le contrôle de l'enquête visent à imposer des diktats afin d'enterrer la vérité avant les législatives, par lesquelles l'administration US veut imposer sa tutelle sur les Libanais".
Dans son dernier discours prononcé lundi dernier, Hassan Nasrallah s'était livré à une violente diatribe contre le juge Bitar. Le numéro un du parti chiite avait accusé le magistrat "de faire du ciblage politique", allant même jusqu’à le soupçonner "de ne pas vouloir révéler la vérité" et appelant à son remplacement. Le dossier, qui s'est invité de facto en Conseil des ministres mardi, a failli causer l'implosion du gouvernement Mikati, à peine un mois après sa formation. Lors de la séance ministérielle, Mohammad Mortada, ministre de la Culture, s'est exprimé au nom de ses collègues chiites pour critiquer le juge Bitar. Il a également appelé le gouvernement à prendre position (comprendre à remplacer le magistrat) et brandit la menace d’une démission des ministres chiites. La séance avait finalement été levée et une nouvelle réunion devait se tenir cet après-midi, mais elle a toutefois été reportée, a annoncé la présidence de la République, signe que le dossier continue de diviser.
Sur le terrain, une poignée de manifestants hostiles à l'Iran et au Hezbollah se sont rassemblés ce matin devant le palais de Justice de Beyrouth, rapporte notre journaliste sur place, Zeina Antonios. A contrario, le mouvement Amal a appelé à manifester jeudi matin au même endroit, afin de protester contre le juge Tarek Bitar.
Mardi matin, le juge Bitar a de nouveau été contraint de suspendre temporairement l’enquête sur le drame qui a fait plus de 200 morts et 6.500 blessés, après avoir été informé du nouveau recours déposé contre lui par les députés chiites Ali Hassan Khalil et Ghazi Zeaïter, anciens ministres et membres du mouvement Amal, poursuivis dans le cadre de l'enquête.
Visite de Nuland
Évoquant par ailleurs la visite de la sous-secrétaire d'Etat américaine pour les Affaires politiques, Victoria Nuland, à Beyrouth jeudi, Ned Price a expliqué que la responsable US "poursuivra les discussions importantes que nous avons engagé avec les autorités libanaises, de manière bilatérale mais aussi dans des contextes variés, y compris avec nos partenaires saoudiens et français". "Nous voulons voir si le peuple libanais peut profiter de l'aide humanitaire dont il a désespérément besoin ", a ajouté M. Price.
Le cabinet Mikati n'a pas encore vu les portes des pays du Golfe, notamment l'Arabie saoudite, s'ouvrir devant lui, au moment où le Liban, en grave crise économique depuis 2019, a besoin d'une aide financière urgente. Le désintérêt de Riyad pour le dossier libanais s'est manifesté, lors de l'appel téléphonique, le 30 septembre dernier entre le président français, Emmanuel Macron, et le prince héritier saoudien, Mohammad Ben Salmane. Ce dernier aurait fait savoir à son interlocuteur que la position du royaume à l'égard du Liban ne changera pas tant que le pays est sous la coupe du Hezbollah.
Et que vas-tu faire gros malin ! Le Hezbollah a importé du fioul Iranien au nez et à la barbe de l’Amérique, sans aucune réaction de Biden. Englué jusqu’au cou avec le nucléaire Iranien, Biden n’ose pas cligner d’un oeil de peur d’être bouffé tout cru. Si c’était Trump, il aurait réagi au quart de tour, et les mollahs auraient obtempéré à ses invectives. ** il avait réussi à mettre à genoux les Mollahs ** l’Amérique n’était déjà pas crédible depuis les années 1960 ; aujourd’hui elle ne fait peur à personne, surtout après sa fuite de l’Afghanistan et ses échecs répétés en Irak et au moyen orient. A lui tout seul et avec ses moyens du bord, le Juge Tarek Bitar, est plus courageux que toute l’Amérique avec son armée, et sa force nucléaire. Au moins lui, a fait trembler le Hezbollah et fait passer des nuits Blanches à Nasrallah. Et vous Mr Ned Price porte-parole du département d’Etat, que proposez-vous à part rien ? pour faire d’une pierre deux coups, éliminer le Hezbollah et mettre au pied les mollahs Iraniens. Vous avez déçu le monde et surtout le peuple Libanais dans son ensemble ! Un Libanais Libre qui a eu cru en vous, vous a ouvert son cœur, sans haine, sans violence, et sans rancune ! Que Dieu vienne en aide aux Libanais et au Liban Libre.
20 h 55, le 13 octobre 2021