Le Conseil des ministres qui était censé se tenir cet après-midi a été reporté, vraisemblablement en raison de désaccords profonds autour de l'enquête sur la double explosion meurtrière du 4 août 2020 au port de Beyrouth, un dossier qui a failli torpiller mardi le gouvernement, né il y a un tout juste un mois.
Dans un bref tweet, le bureau de presse de la présidence de la République a annoncé qu'après "consultations entre le président Michel Aoun et le Premier ministre Nagib Mikati, il a été convenu de reporter le Conseil des ministres qui était prévu cet après-midi" à 16h. Aucune nouvelle date n'a toutefois été fixée.
Selon notre correspondante Hoda Chedid, les responsables n'ont pas pu s'entendre autour de ce dossier qui divise la classe politique et ont préféré reporté cette séance afin d'éviter un risque d'implosion du cabinet.
Plusieurs responsables politiques, notamment des députés chiites gravitant dans l'orbite du Hezbollah, sont poursuivis par le juge d'instruction Tarek Bitar, dans l'enquête sur l'explosion de centaines de tonnes de nitrate d'ammonium stockés dans le port depuis des années sans mesures de sécurité, un drame qui a fait plus de 200 morts et 6.500 blessés et détruit des quartiers entiers de la capitale.
Le dossier, qui s'est invité de facto en Conseil des ministres mardi, a failli causer l'implosion du gouvernement Mikati, à peine un mois après sa formation. Lors de la séance ministérielle, Mohammad Mortada, ministre de la Culture, s'est exprimé au nom de ses collègues chiites pour critiquer l'enquête conduite par le juge Bitar. Il a également appelé le gouvernement à prendre position (comprendre à remplacer le magistrat) et brandi la menace d’une démission des ministres chiites. La séance avait finalement été levée et une nouvelle réunion devait donc se tenir cet après-midi.
Mardi, le juge Bitar a de nouveau été contraint de suspendre temporairement son enquête sur le drame qui a fait plus de 200 morts et 6.500 blessés, après avoir été informé du nouveau recours déposé contre lui par les députés chiites Ali Hassan Khalil et Ghazi Zeaïter, anciens ministres et membres du mouvement Amal, poursuivis dans le cadre de l'enquête.
Une manifestations de partisans d'Amal et du Hezbollah est dans ce contexte prévue demain à 11h devant le palais de Justice de Beyrouth afin de protester contre le mandat d'arrêt lancé contre Ali Hassan Khalil par le juge Bitar.
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