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Économie - Pénuries

EDL redémarre grâce à un don de l’armée, après une énième panne générale samedi

EDL redémarre grâce à un don de l’armée, après une énième panne générale samedi

Avec une ou deux heures de courant par jour fournies par Électricité du Liban en temps « normal », le black-out du week-end écoulé n’a pas énormément impacté les Libanais. Photo João Sousa

C’est samedi vers midi qu’Électricité du Liban (EDL) a annoncé une panne de son réseau sur l’ensemble du territoire libanais, suite à l’épuisement des stocks de fuel des centrales de Zahrani (Liban-Sud) et de Deir Ammar (Liban-Nord). Tombée sous la barre des 270 mégawatts (MW), la capacité de production totale de courant s’est ainsi avérée insuffisante pour stabiliser le réseau, a précisé EDL dans un communiqué. Une énième panne générale qui intervient dans un contexte de pénuries diverses au Liban, en crise économique et financière depuis deux ans, mais qui ne surprend pas : le 23 septembre dernier, EDL avait déjà prévenu contre un risque de black-out total à partir de début octobre.

Samedi, l’office a tenté en vain de rétablir le courant « manuellement », selon la chaîne LBCI, en l’absence d’un centre de commandement national, le siège principal de la compagnie ayant été entièrement endommagé par l’explosion du 4 août 2020 au port de la capitale. C’est finalement grâce à un don de 6 millions de litres de gasoil de la part de l’armée libanaise, répartis entre les centrales du pays, pour une production supplémentaire de 300 MW et un total de 500 MW, qu’EDL a pu rétablir son réseau hier pour une durée de « trois jours », selon un communiqué publié samedi soir. Le ministre de l’Énergie et de l’Eau Walid Fayad est finalement intervenu hier pour annoncer la nouvelle dans un communiqué, précisant que les centrales de Jiyé, Zouk, Deir Ammar et Zahrani étaient désormais toutes connectées selon une capacité propre à chacune.

Quid dans trois jours ?

Avant que l’armée n’approvisionne EDL samedi soir, l’office avait affirmé qu’une cargaison de fuel de catégorie A devait arriver le jour même « en soirée », mais qu’elle ne serait déchargée dans les centrales de Zouk et Jiyé qu’en ce début de semaine. La solution permettrait alors de stabiliser le réseau en maintenant sa production à 500 MW dès l’épuisement du stock de l’armée, a expliqué hier le ministre. Selon lui, la Banque du Liban a également approuvé vendredi un prêt de « 100 millions de dollars » pour importer du fuel, « ce qui augmentera le nombre d’heures d’approvisionnement en électricité d’ici à la fin du mois ».

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Le week-end dernier déjà, une panne générale avait été signalée, alors que le réseau électrique risque de s’effondrer à tout moment en raison des pénuries et d’infrastructures défaillantes.

Cette panne était intervenue deux jours après l’arrêt de la production d’électricité fournie par deux centrales flottantes louées à l’entreprise Karpowership, la filiale de l’opérateur turc Karadeniz Holding, une production qui assurait près du quart des capacités totales pouvant être mobilisées par EDL (autour de 1 800 MW selon l’organisme public). Leurs unités de production n’étaient toutefois presque plus mises à contribution depuis deux semaines en raison des problèmes d’approvisionnement d’EDL en carburant.

Dans ce contexte de black-out successifs et de crise financière, les autorités ont entamé en août des contacts avec l’Égypte, la Jordanie et la Syrie pour augmenter la production nationale d’électricité, à la suite de l’annonce de ce projet par les États-Unis et malgré les sanctions imposées au régime syrien dans le cadre de la loi César. La semaine dernière, la première visite officielle du nouvellement nommé ministre de l’Énergie en Égypte et en Jordanie s’est terminée sur une note positive, la ministre jordanienne de l’Énergie, Hala Zawati, exprimant son espoir que l’exportation de courant électrique vers le Liban via Amman se fasse « d’ici à la fin de l’année » courante dans le cadre de cet accord.

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Entre-temps, les autorités continuent de miser sur des solutions à court terme, comme l’importation de fuel irakien en vertu d’un accord conclu le 23 juillet dernier. Bagdad a ainsi accepté de fournir au Liban, chaque mois et pendant un an, entre 75 000 et 85 000 tonnes de carburant.

Ces quantités de fuel, dont la teneur en soufre est trop élevée pour les centrales libanaises, sont destinées à être échangées au même rythme contre du carburant compatible fourni par des entreprises tierces choisies selon un processus auquel le Liban et l’Irak prennent part.

Pas de livraison de bonbonnes de gaz domestique depuis vendredi

Le président du syndicat des employés et distributeurs de gaz au Liban, Farid Zeynoun, a affirmé samedi dans un communiqué que les sociétés d’approvisionnement en gaz sont fermées depuis « (vendredi) midi », ce qui a provoqué l’arrêt de la distribution, en raison de la nouvelle grille tarifaire des prix des carburants, dont le gaz, publiée vendredi par le ministère de l’Énergie et de l’Eau. Selon la chaîne locale LBCI, les distributeurs ont accusé samedi la Banque du Liban (BDL) de les avoir pris de cours en supprimant les subventions sur le gaz, ce qui a provoqué, selon eux, des pertes pour le secteur.

« La BDL a soudainement annoncé aux distributeurs que les subventions étaient désormais supprimées, (vendredi) vers midi, ce qui a provoqué des pertes pour le secteur qui vendait son stock au taux de 17 000 livres le dollar, alors que celui-ci est passé dernièrement à plus de 19 000 livres », a expliqué le syndicaliste. Samedi, le dollar s’échangeait en effet autour de 19 500 livres sur le marché parallèle, pour légèrement redescendre dimanche à 19 200 livres le dollar. Farid Zeynoun a alors appelé le ministère concerné, la BDL et les sociétés d’approvisionnement à « résoudre rapidement ce problème pour rétablir la distribution ».

Vendredi, le ministère de l’Énergie a acté une hausse du prix de la bonbonne de 10 kg de l’ordre de 34 500 livres libanaises, pour atteindre 178 800 livres (+24 % en une semaine). Selon un distributeur contacté, les prix du gaz, qui suivent le taux dollar/livre et les cours mondiaux, pourraient être très prochainement aussi fixés en dollar. Il n’est toutefois pas clair si la totalité des subventions sur le gaz ont ainsi été supprimées selon la tarification de vendredi. Le mécanisme de subvention sur les carburants, dont le gaz, accordé par la BDL depuis le début de la crise à l’automne 2019 a été progressivement levé depuis le début de la saison estivale jusqu’à l’être presque totalement il y a à peine quelques semaines. Ce processus a notamment fait bondir les prix de l’essence de 85 % en un mois et de 828 % en un an.

C’est samedi vers midi qu’Électricité du Liban (EDL) a annoncé une panne de son réseau sur l’ensemble du territoire libanais, suite à l’épuisement des stocks de fuel des centrales de Zahrani (Liban-Sud) et de Deir Ammar (Liban-Nord). Tombée sous la barre des 270 mégawatts (MW), la capacité de production totale de courant s’est ainsi avérée insuffisante pour stabiliser le...

commentaires (1)

Non mais quel SOUK! Chaque institution et chaque faction a sa part du marché avant même d’alimenter les usines du pays pour qu’il ressemble encore à quelque chose. Chacun y va de sa surenchère sur sa bonne intention de venir en aide aux citoyens alors qu’ils sont tous sans exception des criminels et des collabos au service des autres pays … qui ne dit mot consent et leur silence à tous en regardant le peuple agoniser à petit feu ainsi que la disparition du pays fait d’eux des complices dans ce crime historique concocté par un état contre son propre peuple. Où est votre conscience bande de sanguinaires timbrés et insatiables.

Sissi zayyat

17 h 47, le 11 octobre 2021

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Commentaires (1)

  • Non mais quel SOUK! Chaque institution et chaque faction a sa part du marché avant même d’alimenter les usines du pays pour qu’il ressemble encore à quelque chose. Chacun y va de sa surenchère sur sa bonne intention de venir en aide aux citoyens alors qu’ils sont tous sans exception des criminels et des collabos au service des autres pays … qui ne dit mot consent et leur silence à tous en regardant le peuple agoniser à petit feu ainsi que la disparition du pays fait d’eux des complices dans ce crime historique concocté par un état contre son propre peuple. Où est votre conscience bande de sanguinaires timbrés et insatiables.

    Sissi zayyat

    17 h 47, le 11 octobre 2021

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