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Politique - Litige frontalier

Mikati : L'ONU doit "dissuader" Israël de mener ses explorations offshore dans la zone contestée

Le président du Parlement estime que les mesures israéliennes "enfreignent, voire font sauter, l'accord-cadre" pour les négociations entre le Liban et Israël.

Mikati : L'ONU doit

Un navire des Nations unies au large de la localité libanaise de Naqoura, située à la frontière avec Israël, le 14 octobre 2020. Photo d'archives AFP / Mahmoud ZAYYAT

Le Premier ministre libanais Nagib Mikati a chargé samedi le ministre des Affaires étrangères Abdallah Bou Habib de contacter les instances internationales pour qu'Israël soit empêché d'effectuer des forages pétroliers et gaziers dans la zone maritime contestée" entre les deux pays, estimant que l'ONU doit dans cette affaire dissuader l'État hébreu de mener de telles opérations. 

Ces déclarations de M. Mikati, et celles faites plus tôt dans la journée du président de la Chambre Nabih Berry, ainsi que celles du leader druze Walid Joumblatt sur cette même affaire, font suite à des informations concernant de nouvelles procédures administratives engagées par Israël sur le forage pour l'exploitation d'hydrocarbures dans le nord de sa Zone économique exclusive (ZEE), frontalière de celle du Liban. Dans le courant de cette semaine, l'entreprise américaine Halliburton avait ainsi annoncé, dans un communiqué publié sur son site Internet, avoir remporté un appel d'offres pour le forage de trois à cinq puits au large d'Israël, pour le compte de la société Energean. L'entreprise du secteur énergétique n'a pas précisé la zone dans laquelle seraient creusés ces puits, mais elle a souligné que l'obtention de ce contrat "fait suite à une campagne réussie de forage de quatre puits dans les champs gaziers de Karish et Karish-Nord", au large de l'État hébreu, situé en partie dans la zone contestée.

Le président du Conseil a dès lors demandé au chef de la diplomatie de "mener les contacts nécessaires avec les instances internationales concernées pour qu'Israël soit "empêché" de mener ses forages dans la zone contestée. "Nous serons fermes à ce sujet et ne ferons aucun compromis concernant les droits du Liban", a déclaré M. Mikati, selon des propos rapportés par son bureau de presse. "L'ONU doit jouer son rôle et dissuader Israël concernant ces forages, de même l'obliger à mettre un terme à ses violations répétées des droits et de la souveraineté du Liban", a-t-il ajouté. 

M. Bou Habib a dans ce cadre contacté la représentante permanente du Liban à l'ONU Amal Moudallali, ainsi que l'ambassadrice des États-Unis au Liban Dorothy Shea, en vue de s'assurer que les forages annoncés par Halliburton n'auront pas lieu dans la zone controversée "afin d'éviter toute violation des droits du Liban". A son tour, Mme Moudallali a adressé une lettre au secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, et au Conseil de sécurité, pour demander "d'empêcher tout futur forage dans la zone litigieuse" et de s'assurer que les travaux annoncés dans le champ de Karish "n'ont pas lieu dans la zone contestée".

Violation de l'accord-cadre
Le président de la Chambre Nabih Berry a, lui, affirmé que les adjudications et les contrats passés par Israël "dans une zone maritime controversée" constituent une infraction à l'accord-cadre et "menacent la sécurité et la paix internationales". M. Berry a appelé le ministre des Affaires étrangères Abdallah Bou Habib à prendre "immédiatement des mesures" en adressant une plainte au Conseil de sécurité de l'ONU et en prenant à témoin la communauté internationale. Les contrats passés par Israël "non seulement enfreignent, mais font sauter l'accord-cadre" parrainé par les États-Unis et l'ONU pour des négociations sur le litige frontalier, selon lui.

Pour mémoire

L’armée libanaise s’accroche aux 1 430 km2

Des pourparlers avaient démarré entre le Liban et Israël, en octobre 2020, sur la base d’une zone contestée d’une superficie de 860 km² à partager entre les deux pays (la ligne 23 qui délimite le triangle des 860 km², adoptée par le gouvernement en 2011). La ligne Hof, du nom du diplomate américain Frederic Hof qui avait joué les médiateurs entre les deux parties entre 2010 et 2012, attribuait au Liban 55% de cette zone contre 45% à Israël. Le Liban avait ensuite fait monter les enchères lors des négociations, réclamant une zone supplémentaire de 1.430 km² dans le tracé de la frontière maritime avec Israël, mais ces pourparlers avaient fini par être suspendus en décembre 2020. Le chef de l’État Michel Aoun avait alors fait de la revendication maximaliste libanaise son cheval de bataille, avant de faire volte-face et de s’abstenir de signer le décret amendant la superficie de la zone réclamée par le Liban. Face aux revendications libanaises qu'il jugeait excessives, l’État hébreu avait menacé le Liban d’élaborer un tracé maximaliste de son cru, qui aurait empiété sur quatre blocs libanais et bloqué toute négociation. Jusqu'à présent, aucune date n'a été fixée pour une nouvelle session de ces pourparlers, alors que la résolution du litige est cruciale pour que le Liban puisse entamer l'exploration et l'exploitation de ses réserves d'hydrocarbures.

Les "tergiversations" du consortium
Le chef du Législatif s'est également interrogé sur les raisons pour lesquelles le consortium chargé par le Liban de lancer l'exploration pour les hydrocarbures dans le bloc 9, également frontalier de la Zone économique exclusive israélienne (ZEE), "tergiverse" avant de mener ses opérations "qui auraient dû commencer il y a de nombreux mois".

En 2018, le Liban avait signé ses premiers contrats pour l’exploration et l’exploitation d’hydrocarbures off-shore dans les blocs 4 et 9 de sa ZEE, avec le consortium mené par le Français Total, associé à l’Italien Eni et au Russe Novatek. Dans ce cadre, le consortium avait foré un premier puits d'exploration dans le bloc 4 au début de 2021, ce qui avait permis de détecter la présence de gaz, sans pour autant montrer l'existence d'un gisement. En janvier 2021, le précédent ministre de l'Énergie Raymond Ghajar avait indiqué qu'au cours de l'année le consortium prévoyait de “terminer les analyses de données” collectées sur le bloc 4 et de lancer le processus d’exploration du bloc 9, dans le sud de la ZEE. Aucune nouvelle information n'a depuis été publiée.

De son côté, le chef druze Walid Joumblatt a fait valoir que "la société Halliburton a annoncé qu'elle a remporté le contrat de forage de puits pétroliers dans une zone disputée avec Israël, dont nous aurions pu récupérer une portion s'il n'y avait pas eu de surenchères". Il a estimé que ce contrat "enterre le dernier centimètre de la souveraineté du Liban sur ses ressources".

Le Premier ministre libanais Nagib Mikati a chargé samedi le ministre des Affaires étrangères Abdallah Bou Habib de contacter les instances internationales pour qu'Israël soit empêché d'effectuer des forages pétroliers et gaziers dans la zone maritime contestée" entre les deux pays, estimant que l'ONU doit dans cette affaire dissuader l'État hébreu de mener de telles...

commentaires (8)

Son problème n'est pas Israël mais le Hezbollah. Il le neutralise et alors il aura toute la latitude de régler les problèmes frontalier avec Israël. Tant que l’état n'aura pas la possibilité de décider de sa politique étrangère, de ses frontières et du sort du peuple Libanais, Israël fera des siennes et personnes ne trouvera rien a dire. Ne vous méprenez pas, cela arrange parfaitement les affaires du Hezbollah, puisque cela lui permet de garder le pays sous pression pendant que lui enfonce le pays de plus en plus sous la coupole Iranienne. Vous voulez combattre la corruption? Elle se nomme Hezbollah au Liban! Régler lui son compte et le pays se rétablira a la vitesse VV'.

Pierre Hadjigeorgiou

09 h 20, le 20 septembre 2021

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Commentaires (8)

  • Son problème n'est pas Israël mais le Hezbollah. Il le neutralise et alors il aura toute la latitude de régler les problèmes frontalier avec Israël. Tant que l’état n'aura pas la possibilité de décider de sa politique étrangère, de ses frontières et du sort du peuple Libanais, Israël fera des siennes et personnes ne trouvera rien a dire. Ne vous méprenez pas, cela arrange parfaitement les affaires du Hezbollah, puisque cela lui permet de garder le pays sous pression pendant que lui enfonce le pays de plus en plus sous la coupole Iranienne. Vous voulez combattre la corruption? Elle se nomme Hezbollah au Liban! Régler lui son compte et le pays se rétablira a la vitesse VV'.

    Pierre Hadjigeorgiou

    09 h 20, le 20 septembre 2021

  • Pauvre Mi(de)kati ! Il n'y a ni petrole ni gaz en mer Libanaises. Seulement les ordires qu'on y jette depuis des lustres.

    Michel Trad

    11 h 03, le 19 septembre 2021

  • aie aie aie ! dire que certains adulateurs/adulatrices avaient meme senti monter l'odeur des gaz lors du 1er forage, s'en etaient rejouis comme pas uns/unes ! Pfft ! partis en l'air ces gaz !

    Gaby SIOUFI

    09 h 40, le 19 septembre 2021

  • Je tergiverse, tu tergiverses, il tergiverse, nous les "chefs de" tergiversons en tout, quand il faut prendre des décisions importantes pour le pays, histoire de ne pas être responsable de la suite des événements, on ne sait jamais...n'est-ce pas ?!?! Et pour se décharger...on s'adresse à un autre champion des tergiversations...l'ONU...!!! - Irène Saïd

    Irene Said

    07 h 50, le 19 septembre 2021

  • Notre problème dans le cas présent est du aux nombreuses volte-face de notre vénéré guide suprême qui a démontré dans le cas présent que sa pertinence s’arrêtait là où commençaient ses limites déjà par le simple fait que sur diktat de ses donneurs d’ordre ( le parti de dieu ) il a fait capoter les premiers pourparlers qui à priori semblaient bien engagés, en outre à force de tergiversations les représentants du Liban qui ressemblaient à une équipe de bras cassés se sont présentés comme des négociateurs stupides et prétentieux, sur ordre venant d’en haut pour se dégonfler par la suite comme des baudruches . Maintenant, Israël, faisant fi de toutes résolutions internationales, en profite pour investir ces zones tandis que nous devrons nous contenter de ces effets d’annonce habituels et continuer à quémander de l’aide internationale et puis comme l’a si bien dit notre vénéré président : le Liban si on ne l’aime pas on le quitte….( cette déclaration sublimissime, il fallait la trouver).

    C…

    06 h 54, le 19 septembre 2021

  • Bande de crétins et IRRESPONSABLES libanais.. Au lieu de perdre 1 année à vous chamailler sur le nom d’un ministre voire sur sa religion… Au lieu de faire stopper les négociations avec Israel qui avaient lieu voici 1 an … Vous auriez mieux fait de signer et avancer dans ce dossier. Aujourd’hui, sans doute que le liban serait en train de forer et extraire cette ressource énergétique qui aurait dispensé le liban de mendier pour avoir des aides pour compenser tout l’argent volé et détourné des caisses de l’état. Ce fric qui est dans vos poches au lieu qu’il soit dans les caisses publiques. Ce fric qui appartient aux libanais. Évidemment, les conséquences de vos décisions débiles? … il faut trouver un responsable coupable qui ne sera jamais vous… Bien sûr… TFEH

    LE FRANCOPHONE

    00 h 26, le 19 septembre 2021

  • QUE D,IMBECILITE DANS CETTE AFFAURE ! POUR SE PRESENTER COMME PLUS INTELLIGENTS, NOS HEBETES ONT FAIT PERDRE AU PAYS LA SEULE OPPORTUNITE POUR EN FINIR A L,AMIABLE ET PROFITER DE SES NAPPES SOUS MARINES D,HYDROCARBURES. ET LA CAUSE ? LA TRINITE DIABOLIQUE DU MAL.

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 50, le 18 septembre 2021

  • La faute à qui? Puisque le Liban ne veut pas discuter avec Israël, celui-ci va tout pomper, c'est évident !

    Yves Prevost

    16 h 37, le 18 septembre 2021

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