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Campus - RENTRÉE

Avec la reprise des cours en présentiel, les jeunes revivent

Malgré les masques, la chaleur de ce début septembre et l’angoisse des déplacements, les étudiants ne cachent pas leur joie de retrouver leurs camarades et un semblant de vie normale.

Avec la reprise des cours en présentiel, les jeunes revivent

Naya Mehanna. Photo Serly Adalian

En dépit de l’ambiance déprimante qui règne dans le pays et du stress vécu par les étudiants depuis deux ans, ceux-ci admettent à l’unanimité que la perspective de retrouver leurs amis sur les campus leur donne un nouveau souffle d’espoir. « Pour la première fois, nous sentons que nous revivons notre vie de jeunes et que nous renaissons enfin, s’écrie Naya Mehanna, qui entame sa deuxième année en médias et communication à l’Université libano-américaine (LAU). Tous les étudiants sont très heureux de se retrouver, de communiquer ensemble de vive voix. » La jeune femme, qui poursuit ses études dans les deux campus de la LAU à Jbeil et à Beyrouth, déplore, certes, les longs trajets fatigants, la chaleur dans les classes, le port du masque obligatoire, mais affirme sans hésiter que, malgré toutes ces contraintes, elle préfère cela aux études en solitaire derrière les écrans. « J’avoue qu’être en présentiel est plus fatigant, car les cours en ligne nous ont habitués à la paresse : se réveiller cinq minutes avant les cours, rester en pyjama toute la journée dans son lit, ne pas bouger de place. C’est mon troisième jour à l’université et déjà je suis morte de fatigue, dit-elle en riant. Malgré cela, je suis beaucoup plus motivée à étudier. Même les profs sont ravis de retrouver l’ambiance de l’université. Ils nous encouragent énormément. Et comme nous, ils appréhendent la possibilité d’un retour aux cours en ligne. »


Marc Moussallem. Photo Fadi Tarraf

L’interaction avec les professeurs pousse aux études

À l’USJ, certaines facultés ont ouvert leur campus en présentiel, optant le premier mois pour les cours hybrides : « Un jour en présentiel et trois jours en ligne », précise Mohamad el-Houssaini, étudiant en 2e année de biochimie à l’USJ, qui ne cache pas son soulagement de se retrouver au sein du campus. « Lorsque nous sommes retournés à l’université il y a trois jours, c’était comme si nous n’avions jamais étudié à la fac auparavant. Nous apprenons à nous reconcentrer de nouveau, à bosser et à reprendre un rythme de travail que nous avons perdu. » Pour lui, les deux systèmes sont incomparables : « Les cours en ligne incitent à la paresse et à la démotivation, alors qu’en présentiel, face aux profs qui nous surveillent et nous encouragent, nous ne pouvons que travailler. Et c’est ce que nous recherchons aujourd’hui. Après tout, nous payons cher ces études. L’an dernier, nous avons senti que c’était une année gâchée. »

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Même ressenti pour Michel Samarani qui entame sa deuxième année de gestion des affaires à la LAU et admet lui aussi « avoir retrouvé immédiatement la motivation perdue en étudiant en ligne ». « C’est cette formidable interaction entre les étudiants et les professeurs, que l’on n’avait pas lorsque nous étions seuls dans nos chambres, qui nous encourage à mieux travailler. » Et d’ajouter : « Voir tous ces étudiants réunis dans un même endroit, rigolant et échangeant leurs histoires, me procure une énorme joie et me redonne un peu d’espoir de retrouver une vie normale. »


Mohamed el-Houssaini. Photo Jad Assaf

Difficile de renouer avec les autres

S’ils relèvent à l’unanimité le plaisir retrouvé « de marcher dans le campus, d’échanger avec d’autres jeunes, de parler, de se saluer », à l’instar de Lise Hraoui qui raconte son émerveillement au premier jour de l’université, d’autres étudiants relèvent aussi « leur difficulté à renouer le contact après tant de mois d’isolement », comme le soulève Tina Oneissi, en première année de fashion design à la LAU. Si la jeune femme admet avoir « immédiatement retrouvé la motivation et l’envie de travailler en reprenant les cours en présentiel », elle avoue « être bloquée du côté social. Je n’arrive plus à parler en face à face avec les personnes, dit-elle doucement. D’ailleurs, le premier jour, les étudiants ne se parlaient pas et n’essayaient même pas de communiquer ensemble. Ils étaient tous derrière leur portable comme s’ils appréhendaient de faire ce pas. Il faut dire que cela fait longtemps que l’on ne se parlait plus qu’à travers des écrans ».



Michel Samarani. Photo Nada Samarani


Marc Moussallem, étudiant en 5e année de médecine à l’USJ, relève quant à lui l’étrange sentiment ressenti le premier jour de la fac, « comme une impression de déjà-vu dans un environnement familier, mais qu’ils avaient complètement oublié ». « Et pourtant, l’an dernier, nous avions présenté tous nos examens en présentiel, précise-t-il. Mais deux ans confinés à la maison nous ont fait perdre toute notion sociale et tout contact avec la vraie réalité. » Le jeune homme avoue sans hésiter « (se) sentir entre de bonnes mains avec les professeurs qui nous aident et qui sont là pour nous » et affirme « être ravi d’avoir repris les cours normalement ». La seule angoisse de tous ces étudiants ? La peur que la pénurie d’essence ou la recrudescence de la pandémie ne les oblige à retrouver leurs chambres et leurs cours en ligne.


En dépit de l’ambiance déprimante qui règne dans le pays et du stress vécu par les étudiants depuis deux ans, ceux-ci admettent à l’unanimité que la perspective de retrouver leurs amis sur les campus leur donne un nouveau souffle d’espoir. « Pour la première fois, nous sentons que nous revivons notre vie de jeunes et que nous renaissons enfin, s’écrie Naya Mehanna, qui...

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