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Nos Lecteurs ont la Parole

Les dessous de la campagne contre Bkerké et les FL

Bkerké - Son rôle fondateur du Grand Liban et de l’indépendance nationale n’est pas pour Bkerké qu’un simple fait historique. Il est le fruit de siècles de recherche d’une entité politique du Liban, qui a commencé bien avant 1920 et qui continuera bien au-delà de 2021. Un État de droit basé sur les principes immuables de la souveraineté et du pluralisme, garant de la présence et de la pleine participation de ses citoyens et de ses différentes communautés, est le pilier du rêve de Bkerké transformé en projet puis en réalité. Ces principes fondateurs sont eux-mêmes basés sur des valeurs profondes, en tête desquelles la liberté, la dignité et la sécurité de chacun.

D’ordinaire en retrait du jeu politique étroit, le chef de l’Église maronite s’est toujours positionné et prononcé en période de crise quand le pays risquait de perdre son identité et ses valeurs, mettant en danger les Libanais, les chrétiens et le Liban en tant que modèle pour l’ensemble de la région, et sa communauté chrétienne en particulier. C’est dans ce contexte, face au vide politique et aux blocages répétitifs, que l’actuel patriarche maronite a soulevé la question de la neutralité lors d’un discours fondateur en mai dernier. Une neutralité garante d’une souveraineté de plus en plus hypothéquée au fur et à mesure que se précise le plan d’occupation définitive du pays du Cèdre. Un plan minutieusement exécuté de longue date, sapant les principales structures de l’État et les valeurs de la nation.

Les Forces libanaises. Avec des hauts et des bas, des batailles gagnées et d’autres perdues, nul ne peut nier le rôle de la Résistance libanaise depuis 1975. Cette résistance, créée en marge des structures de l’État, était, contrairement à toutes ses rivales, à but essentiellement étatiste et légaliste. Elle visait non pas à remplacer l’État, mais à éviter son anéantissement. De l’attaque des troupes de Arafat à celle des Syriens, ils se sont battus tant sur le plan militaire que politique. Une lutte sans répit qui atteint son paroxysme aujourd’hui et qui les engage dans une nouvelle bataille existentielle contre tous ceux qui voudraient changer l’identité du pays.

C’est là où Bkerké et les FL, les deux grands pôles chrétiens, se rejoignent autour d’une même définition identitaire du Liban : un Liban libre, souverain, multiculturel et ouvert au monde.

Cette vision est incompatible avec les velléités de l’occupant, qui cherche à accélérer la destruction du pays, directement ou à travers des proxies à l’agenda plus ou moins déclaré. Le metteur en scène distribue les rôles de ce spectacle de la destruction où chaque groupe d’acteurs a un rôle bien déterminé. Le CPL maintient une tension et une division constantes au sein de la communauté chrétienne par le matraquage d’une propagande pernicieuse et sans relâche tantôt contre les FL, tantôt contre Bkerké, malgré la symbolique morale qui l’entoure. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois, il en a été ainsi du temps du patriarche Nasrallah Sfeir.

Une autre catégorie d’acteurs rassemble ceux qui se sont détournés, déçus par les mauvaises prestations et autres fausses promesses du « Tayyar ». L’occupant a créé pour eux des seconds rôles sur mesure. Ça va être « la lutte contre le système », « la lutte contre le système confessionnel », le « kellon, yaani kellon »… une approche nihiliste, bruyante, sans objectif, aidant à effriter toute possibilité de création d’un corps solide pouvant faire le contrepoids à l’occupation rampante. Brandir la menace d’un changement de la Constitution est censé les galvaniser et refroidir les adversaires.

Sans mettre nécessairement en doute la sincérité de tous les contestataires, il n’en reste pas moins que beaucoup sont manipulés par le guide suprême des fils du spectacle de marionnettiste. Il est intéressant de rappeler que la révolution islamique en Iran de 1979 s’était déjà servie de la naïveté hargneuse des communistes du parti Tudeh et des intellectuels de l’époque comme paravent idéologique pour renverser le chah. Une fois le chah exilé, les révolutionnaires qui pensaient prendre le pouvoir se sont retrouvés très vite écartés manu militari par le nouveau régime.

C’est dans ce climat qu’il faudrait situer les attaques diffamatoires quasi quotidiennes contre Bkerké et les Forces libanaises. Sur fond d’élections législatives qui s’approchent, la meute est nourrie, attisée et lâchée.

Tous les moyens sont bons. Rumeurs, perquisitions, exhumation du passé avec des interprétations fallacieuses…

L’essentiel est de faire du bruit, de mentir, d’affaiblir l’adversaire souverainiste par tous les moyens.

Entre-temps, le projet destructeur continue à se mettre en place.

Vide institutionnel, ruine économique, enrichissement illicite, faillite de justice…

Nul n’est responsable, ni l’État ni l’État parallèle.

Seuls quelques commerçants le sont, et d’une manière sélective.

Ceux qui sont coupables sont indéfendables, mais qu’en est-il de la présomption d’innocence, des procès équitables… ?

Ces commerçants sont-ils vraiment les responsables du taux de change astronomique et du manque de produits de première nécessité, ainsi que du manque de vision officielle depuis des décennies ? Qu’en est-il de l’électricité par exemple ?

Restons vigilants au détournement d’attention et à la dilution des responsabilités.

Le lynchage a souvent coûté la vie à des innocents et laissé libres les vrais criminels.

Côté peuple, les files interminables devant les bureaux de la Sûreté générale et des ambassades témoignent d’une intention d’exode massif. Un « génocide blanc » qui évite à l’agresseur l’effusion de sang tout en lui assurant le même résultat (dixit le Dr Amine Jules Iskandar). La guerre et la famine sont à la source des plus grands flux migratoires de l’histoire humaine et de celle du Liban.

Depuis l’inflation galopante et la fragilisation sans précédent des systèmes bancaire, hospitalier et éducatif, les départs se font en masse. L’émigration risque d’être la conséquence irréversible la plus dangereuse de la crise que nous traversons. Pour ceux qui restent, le pillage organisé, l’inflation, les manœuvres de diversion épuisent définitivement un moral déjà à terre.

Un climat malsain est durablement installé par des criminels.

Ainsi, l’ancienne classe moyenne, devenue celle des nouveaux pauvres, lutte désormais pour sa simple survie et ne rêve plus.

Or, la révolution et les grandes évolutions de l’histoire sont à base de rêves. Les pauvres ne rêvent pas et ne se révoltent pas. L’appauvrissement est donc devenu une arme de neutralisation protégeant les ennemis du Liban.

Seule une parole libératrice du joug de l’occupation serait salvatrice. Une parole qui fédérerait tous les mouvements souverainistes, aussi imparfaits fussent-ils, et qui réclamerait la libération du pays et son retour à sa vocation première de culture et de lumière. Des résolutions des Nations unies, nous en avons un paquet. C’est de notre résolution qu’il s’agit avant tout.

Le Liban est une âme que l’on étouffe chaque jour. Un sursaut est encore possible. Un cri de courage rassembleur fera la différence. Tous ceux ralliés autour de cet objectif sont les bienvenus.

Attention aux divisions dans le camp souverainiste. Il ne sert à rien de gagner des électeurs et de perdre des citoyens, de gagner des sièges et de perdre l’État, de gagner une bataille et de définitivement perdre la guerre.

L’histoire est cruelle envers ceux qui manquent de vision et de détermination. Nous avons les ressources. Il nous manque de nous rassembler et d’agir atour d’un rêve, pour le Liban.


Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Bkerké - Son rôle fondateur du Grand Liban et de l’indépendance nationale n’est pas pour Bkerké qu’un simple fait historique. Il est le fruit de siècles de recherche d’une entité politique du Liban, qui a commencé bien avant 1920 et qui continuera bien au-delà de 2021. Un État de droit basé sur les principes immuables de la souveraineté et du pluralisme, garant de la présence...

commentaires (1)

NUL ne se permettrait de denigrer / denier le role de Bkerke et des FL, "les Dessous des campagnes qui les visent" sont tres normales-politiquement parlant.(que le meilleur gagne-entendre dans notre cas, le meilleur est souvent le pire- mais bon. Mais n'oublions pas de rappeler 1988 lorsque Bkerke avait fair front contre les USA refusant M Daher a la candidature Baabda(parce que "voulu aussi par damas??? tres drole) -qui a abouti a l'accession de aoun et ses 2 guerres destructrices. Les FL chapeau mille fois tire. mais faut pas trop en faire sinon elles finiront par ressembler a Hezb qui nous casse les oreilles et autre chose aussi a repeter qu'ils ont commis des martyres pour liberer le liban des israeliens et puis des DAECHISTES(quelle blague celle la). ca c'est de l"histoire". l'actuel est que Bkerke et FL ont re-fait la meme erreur, limiter les candidats maronites a la pres, passer l'accord de meerab, celui d'appuyer ce meme aoun la pres. en 2016.

Gaby SIOUFI

14 h 21, le 01 septembre 2021

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Commentaires (1)

  • NUL ne se permettrait de denigrer / denier le role de Bkerke et des FL, "les Dessous des campagnes qui les visent" sont tres normales-politiquement parlant.(que le meilleur gagne-entendre dans notre cas, le meilleur est souvent le pire- mais bon. Mais n'oublions pas de rappeler 1988 lorsque Bkerke avait fair front contre les USA refusant M Daher a la candidature Baabda(parce que "voulu aussi par damas??? tres drole) -qui a abouti a l'accession de aoun et ses 2 guerres destructrices. Les FL chapeau mille fois tire. mais faut pas trop en faire sinon elles finiront par ressembler a Hezb qui nous casse les oreilles et autre chose aussi a repeter qu'ils ont commis des martyres pour liberer le liban des israeliens et puis des DAECHISTES(quelle blague celle la). ca c'est de l"histoire". l'actuel est que Bkerke et FL ont re-fait la meme erreur, limiter les candidats maronites a la pres, passer l'accord de meerab, celui d'appuyer ce meme aoun la pres. en 2016.

    Gaby SIOUFI

    14 h 21, le 01 septembre 2021

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