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Nos Lecteurs ont la Parole

SOS, écoliers en danger

Victimes collatérales silencieuses de la crise politique et économique, nos enfants s’apprêtent à payer avec une nouvelle année scolaire très approximative l’incompétence et la mauvaise foi criminelle de bandits incultes au pouvoir.

Les nouvelles n’annoncent rien de bon. Crise économique, pénurie de carburant, de mazout, certains établissements ont déjà annoncé la couleur pour l’année 2021-2022 : cours hybrides ou en ligne. Mais pour pallier aussi le rationnement draconien d’EDL (ou plutôt l’arrêt) et des moteurs de quartier, les cours seraient préenregistrés et téléchargés par l’élève aussitôt que possible.

Quelques établissements tentent de négocier une ouverture indépendante des décisions ministérielles. Car il est de plus en plus clair que le Covid-19 et ses nouvelles mutations ne servent que de paravent derrière lequel se cachent les véritables raisons : un État failli, soumis aux desiderata d’une puissance étrangère.

Sauf qu’il y a va de l’avenir de nos enfants et de celui du pays. Outre les risques évidents de troubles anxieux-dépressifs et alimentaires dus à un univers restreint aux murs du domicile familial et à un manque d’activité physique, le décrochage scolaire guette les élèves déjà en difficulté et le niveau général en matière de connaissances est en chute libre.

Connues pour avoir toujours tout misé sur l’éducation de leurs enfants, des familles entières quittent le pays afin de sauver une nouvelle année scolaire qui s’avère aussi désastreuse que les deux dernières.

Si tous les enfants du monde ont souffert des conséquences de la pandémie et du confinement, pour nos enfants, c’est double peine. La crise économique qui a dévalué la livre libanaise et mis au chômage de nombreux foyers a mis à rude épreuve leur rythme de vie et, avec, leur système psychique.

À la veille de la rentrée scolaire, le plus inquiétant reste l’absence de planification de la part des responsables concernant nos jeunes.

Nous assistons impuissants à l’effondrement de notre système scolaire, source de fierté nationale et qui a largement contribué à la réussite de la diaspora. Malgré 15 ans de guerre civile, les écoles ont pu assurer une formation solide à leurs élèves. Nous en arrivions même à nous plaindre d’être devenus un pays incubateur de jeunes bien diplômés prêts à servir d’autres nations.

L’enseignement au Mont-Liban depuis le XIX siècle a profité des rivalités entre missionnaires catholiques et protestants qui cherchaient, à travers l’ouverture de nombreuses écoles et d’universités de renom, à répandre leur culture et leur religion au Proche-Orient, et particulièrement à Beyrouth.

Le risque serait de passer d’une influence occidentale, celle de l’exigence, de l’ouverture au monde, à celle de la médiocrité des mollahs qui cherchent à nous soumettre en cultivant l’ignorance, le dogmatisme et l’isolement.

Par tous les moyens, même s’il nous faut remonter le temps et revenir à la classe sous le chêne, il nous faut lutter, nous civils, pour que nos enfants reprennent le chemin de l’école.


Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Victimes collatérales silencieuses de la crise politique et économique, nos enfants s’apprêtent à payer avec une nouvelle année scolaire très approximative l’incompétence et la mauvaise foi criminelle de bandits incultes au pouvoir.Les nouvelles n’annoncent rien de bon. Crise économique, pénurie de carburant, de mazout, certains établissements ont déjà annoncé la couleur pour...

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