C’est l’histoire d’une tragédie sanglante perçue comme l’apothéose de décennies de corruption, de gestion désastreuse et de mépris pour un peuple, aujourd’hui à l’agonie. L’explosion de centaines de tonnes de nitrate d’ammonium au port de Beyrouth le 4 août 2020 a fait 218 morts, 7 000 blessés et privé 300 000 personnes de leur domicile selon un dernier bilan de l’organisation Human Rights Watch. Un an plus tard, l’enquête pour démêler le complexe écheveau qui a conduit à la catastrophe a connu plus de rebondissements que de progrès, laissant des familles entières dans l’impossibilité de faire leur deuil.
Dans l’enceinte vétuste et jaunie du Palais de justice, symbole de la désuétude et de la faillite de l’administration libanaise, un seul juge s’attelle à la tâche, scruté par des citoyens que des années d’un régime d’impunité ont dépourvu de toute foi en la justice de leur pays. « Aux États-Unis, vous auriez vu un immeuble entier et 400 personnes assignées à un dossier de cette ampleur », confiait Tarek Bitar à L’Orient-Le Jour il y a quelques mois, comme pour susciter l’empathie et la patience face à la pression considérable dont il fait l’objet. Pourtant, récemment, le juge d’instruction a galvanisé l’opinion publique en s’attaquant à des hauts placés qui seraient impliqués dans l’affaire, déclenchant ainsi une bataille politico-judiciaire qui promet d’être féroce. Le 2 juillet dernier, Tarek Bitar a lancé des poursuites pour « homicide réputé intentionnel » et « négligence » contre les députés et ex-ministres Nouhad Machnouk, Ali Hassan Khalil et Ghazi Zeaïter, l’ex-ministre Youssef Fenianos, l’ex-commandant en chef de l’armée Jean Kahwagi, le chef de la Sécurité de l’État, Tony Saliba, le chef de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, et un ex-chef des renseignements de l’armée, Camille Daher. Bien qu’elles puissent déboucher sur des mandats d’arrêt, ces inculpations interviennent alors que l’instruction est toujours en cours. À l’issue de celle-ci, le juge Bitar rendra un acte d’accusation avant de renvoyer l’affaire devant la Cour de justice, un tribunal spécial dédié aux crimes d’État.
Pour comprendre les dessous de ces dernières poursuites, il faut savoir que l’enquête en cours porte sur trois volets. Le premier concerne l’historique du Rhosus, le navire qui transportait les 2 750 tonnes de nitrate d’ammonium, un fertilisant agricole qui peut également être transformé en explosif. Il s’agit d’élucider pourquoi ce navire poubelle parti de Géorgie est arrivé au port de Beyrouth en 2013. Le deuxième volet tente d’établir les responsabilités à différents échelons qui ont conduit à ce que ces matières dangereuses demeurent pendant de si longues années et dans les conditions de stockage les plus déplorables dans le hangar n°12. Et enfin, le dernier volet porte sur les possibles causes de l’incendie qui a provoqué la double déflagration équivalente à environ 600 tonnes de TNT le 4 août 2020.
Un immense puzzle, loin d’être achevé, mais qui semble à peu près reconstitué, s’agissant du deuxième volet de l’enquête. Dans les jours qui ont suivi l’explosion, 30 personnes ont été mises en examen dont 25 placées en détention – huit ont été relâchées depuis –, pour la plupart des employés et des responsables portuaires, dont le directeur général des douanes Badri Daher, qui dépend du ministère des Finances, et celui du port Hassan Koraytem, dont l’autorité de tutelle est le ministère des Travaux publics et des Transports. Il est rapidement apparu que ces derniers étaient tous au courant de la présence et de la nature explosive du nitrate d’ammonium. Plus encore, des courriers qui s’étalent sur plusieurs années révèlent que l’information est parvenue à leurs supérieurs administratifs qui ne sont autres que les hauts responsables politiques et sécuritaires aujourd’hui dans le viseur de Tarek Bitar. Mais ces derniers se barricadent désormais derrière la dite « immunité » dont ils prétendent bénéficier bien que celle-ci fasse débat. De nombreux juristes soulignent en effet que l’immunité ne peut être brandie en cas de négligence intentionnelle. Pour pouvoir poursuivre des hauts fonctionnaires ou des députés, le juge Bitar doit d’abord obtenir une autorisation de leur ministre de tutelle pour les premiers et du Parlement pour les seconds qu’ils rechignent à donner, s’employant à élaborer toutes sortes de tactiques pour le faire trébucher. Sa nomination n’est-elle pas elle-même le résultat implicite de ces manœuvres politiques ? Aux manettes de l’enquête depuis février seulement, Tarek Bitar avait été désigné pour remplacer son prédécesseur le juge Fadi Sawan, récusé par la Cour de cassation après avoir inculpé le Premier ministre sortant Hassane Diab et trois ex-ministres.
Les responsabilités locales
« S’il y a eu des inculpations, cela veut dire que leur responsabilité est prouvée et cela est un progrès dans l’enquête », affirme à L’OLJ l’avocat Choucri Haddad au nom du barreau de Beyrouth qui défend la partie civile. Malgré la quantité de missives, allant de 2013 à 2020, que L’OLJ a pu consulter, comble de la bureaucratie libanaise et de l’immobilisme, aucun ordre n’a jamais été donné d’évacuer le nitrate d’ammonium du port de Beyrouth situé pourtant en plein cœur de la capitale.La dernière enquête interne concernant ces substances chimiques date de fin 2019 suite à la création d’un bureau de la Sûreté de l’État au sein du port dédié à la lutte contre la corruption. Quelques mois après son arrivée à la tête de ce bureau, le capitaine Joseph Naddaf découvre de gros sacs remplis de poudre blanche empilés au sein du hangar n°12, un entrepôt destiné aux matières dangereuses dépourvu pourtant de toute surveillance et qui présente de nombreuses anomalies comme des trous dans les murs et une porte entrebâillée. Dans son rapport consulté par L’OLJ, le capitaine retrace ainsi l’historique de cette marchandise : son arrivée dans les cales du Rhosus en novembre 2013, son déchargement du navire en raison des dangereuses avaries que ce dernier présentait, suivi de sa saisie et de son stockage sur ordre d’une décision de justice en 2014 au sein du hangar n°12. Naddaf remonte les informations à sa hiérarchie avec ce rappel important qui aurait pu sauver le pays, de justesse, de la catastrophe : « Ces substances, en cas d’inflammation, provoqueront une gigantesque explosion qui pourrait quasiment totalement détruire le port de Beyrouth. » Au printemps 2020, il est missionné par le procureur de la République, Ghassan Oueidate, pour auditionner des employés du port. Les hommes qui défilent dans son bureau n’ont qu’un mot à la bouche : ces matières sont stockées dans le hangar sur ordre judiciaire depuis 2014 et aucune nouvelle décision de justice sur leur modalité de sortie n’a été délivrée depuis.
La justice a-t-elle commis une grave erreur dans cette affaire ? Il apparaît en réalité que pour lever cette saisie, la direction des douanes s’est obstinée pendant des années à s’adresser au juge des référés en lui demandant l’autorisation de vendre ou exporter le nitrate d’ammonium. Et ce, alors même que ce dernier a répété qu’il n’en avait pas la compétence et sachant que toute marchandise abandonnée depuis six mois au port devient la propriété des douanes qui auraient pu, elles-mêmes, agir en conséquence. Pire encore, selon la dernière enquête de Human Rights Watch intitulée « They killed us from the inside », la justice aurait même été trompée. Les documents révèlent que le juge des référés a donné l’ordre initial de décharger les 2 750 tonnes de nitrate d’ammonium au port de Beyrouth en 2014 sur la base d’informations délivrées par la direction du transport maritime qui minimisent la dangerosité de la cargaison alors qu’elle disposait de tous les rapports sur la nature potentiellement létale de la marchandise.
Parallèlement, des responsables au sein des douanes, à commencer par le colonel Joseph Skaff, assassiné en 2014 dans des circonstances non élucidées, n’ont eu de cesse de demander à leur direction et au ministère des Finances auquel ils sont rattachés de prendre les décisions nécessaires au regard de la menace extrême posée par ces matières chimiques. Alors qu’elle a l’autorité pour superviser toute marchandise explosive, l’armée libanaise est elle aussi pointée du doigt dans ce dossier. Dans un échange de courriers consulté par L’OLJ, les douanes avaient proposé, en 2016, de donner ces matières à l’armée, laquelle a simplement décliné la proposition estimant « ne pas en avoir besoin » sans pour autant assumer la moindre responsabilité en ce qui concerne le retrait ou la destruction du nitrate d’ammonium dont elle connaissait pourtant le caractère explosif. Les autorités compétentes ont en outre failli, concernant le stockage de ces matières chimiques. La justice avait confié au ministère des Travaux publics et des Transports la tâche de les stocker dans un lieu sûr, alors qu’elles ont été entreposées aux côtés de matières hautement inflammables comme du kérosène, des feux d’artifice et d’autres solvants. Quant à la dernière enquête du capitaine Naddaf datant du 28 mai 2020, elle avait abouti à un ordre du procureur général Oueidate d’exécuter des travaux pour sécuriser le hangar n°12 afin de le prémunir notamment de toute intrusion et de l’éventualité d’un vol de ces matières à des fins terroristes. Ghassan Oueidate, le plus haut procureur du Liban, garant de l’action publique, et qui possédait tous les éléments du dossier, manquait ainsi une des dernières occasions d’éviter la gigantesque explosion qui a eu lieu dans la foulée de ces réparations le 4 août 2020.
L’arrivée du Rhosus au Liban : hasard ou calcul ?
L’arrivée du Rhosus au Liban en 2013 était-elle le fruit d’un hasard malheureux ou d’un calcul savamment élaboré ? Sur ce volet, la coopération internationale s’impose tant le dossier est complexe. Selon les sources proches du dossier, le juge Tarek Bitar progresse lentement dans l’attente notamment de réponses de plusieurs pays étrangers vers qui il a émis des commissions rogatoires. Des procédures internationales réputées être longues.
Navire poubelle immatriculé en Moldavie, enregistré sous cinq noms différents, le Rhosus est initialement parti de Géorgie chargé de 2 750 tonnes de nitrate d’ammonium appartenant à la compagnie Savaro Limited à destination du Mozambique. En cours de route, il s’arrête en Turquie puis à Athènes où l’équipage, avec à sa tête le capitaine Prokoshev, fait une escale plus longue que prévu avant de recevoir l’ordre de dernière minute de rejoindre les côtes libanaises. La consigne vient d’Igor Grechushkin, un ressortissant russe décrit comme le propriétaire du navire. N’ayant plus d’argent pour payer le passage par le canal de Suez, ce dernier leur demande de récupérer une cargaison supplémentaire à Beyrouth afin de s’assurer des rentrées financières. Déjà plein à craquer, le navire accoste à Beyrouth le 20 novembre 2013 pour charger du matériel sismique estimé à 160 tonnes que les autorités libanaises devaient renvoyer en Jordanie après avoir utilisé ces équipements pour des missions d’exploration pétrolière et gazière. Mais l’opération tourne mal. La cale du navire, déjà en piètre état, se fend et menace de céder entièrement. À la suite de l’incident, les autorités libanaises décident d’inspecter le Rhosus et constatent de nombreuses anomalies qui enfreignent les règles du trafic maritime. Elles décident alors d’empêcher le bateau de continuer son périple.Criblé de dettes, Grechushkin disparaît. Le navire et son équipage sont saisis dans l’attente que l’armateur russe règle ses créances, mais celui-ci finit par abandonner son navire ainsi que la cargaison de 2 750 tonnes de nitrate d’ammonium.
Dès lors, plusieurs questions se posent : pourquoi le navire a-t-il réalisé toutes ces escales avant d’arriver à Beyrouth ? Pourquoi les Libanais ont-ils insisté pour le retenir sous prétexte qu’il présentait de nombreuses avaries alors que les pays dans lesquels il avait transité avant ne l’ont pas fait ? « Aucune de ces questions ne doit être laissée de côté et pour cela nous essayons d’épauler le juge. Nous cherchons surtout à savoir à qui appartenait réellement cette cargaison de nitrate d’ammonium et comment elle a été payée », affirme l’avocat du barreau Choucri Haddad.
Sur le papier, Savaro Limited, société de négoce de produits chimiques enregistrée au Royaume-Uni, est désignée comme propriétaire. Mais en janvier 2021, une enquête du journaliste libanais Firas Hatoum diffusée sur la chaîne al-Jadeed affirme que Savaro est en réalité une société écran partageant une adresse à Londres avec d’autres compagnies liées à trois hommes d’affaires syro-russes, tous dans le collimateur du gouvernement américain pour avoir agi au nom du régime de Bachar el-Assad. Plus encore, l’un d’entre eux est sanctionné par Washington pour avoir servi d’intermédiaire dans le cadre d’une tentative d’achat de nitrate d’ammonium à destination de la Syrie en 2013, l’année où la cargaison est arrivée à Beyrouth. Ces soupçons, non confirmés encore par l’enquête en cours, viennent conforter une partie de l’opinion publique libanaise persuadée que certains avaient tout intérêt à acheminer ces matières vers le pays du Cèdre afin d’approvisionner le régime de Damas, accusé d’avoir largué des barils d’explosifs sur sa population. Ces informations, combinées aux preuves de Human Rights Watch suggérant que les autorités compétentes au Liban n’ont pas divulgué la nature explosive et combustible de la cargaison auprès de la justice avant que celle-ci n’ordonne son déchargement au port de Beyrouth, amènent à se demander si le Mozambique était réellement la destination finale du Rhosus comme les documents l’indiquent. Par ailleurs, de nombreux experts et tout récemment le FBI ont confirmé que seule une partie du stock de 2 750 tonnes de nitrate d’ammonium a explosé le 4 août 2020. La partie manquante aurait-elle été siphonnée pour du trafic ou aurait-elle été disséminée avec la déflagration ? La question demeure toujours en suspens.
L’incendie du hangar n°12
Qu’est-ce qui a déclenché l’incendie au sein du hangar n°12 qui a précédé la redoutable déflagration ? La piste d’une frappe aérienne, d’un incendie d’origine terroriste ou accidentelle sont toutes trois encore étudiées par le magistrat bien qu’il serait très proche d’éliminer la première après avoir reçu, début juillet, le rapport d’expertise français qui écarte l’hypothèse d’une frappe aérienne. Après l’explosion du 4 août, de nombreux Libanais ont rapporté avoir reconnu le vrombissement d’un avion. Mais ce bruit est celui de la déflagration qui s’est propagé plus rapidement que l’image de l’explosion d’après les Français.
La piste accidentelle liée aux travaux de soudure qui avaient lieu ce jour-là demeure la plus « logique » d’après ce rapport, estimant que des étincelles ou un court-circuit électrique auraient pu mettre le feu aux poudres. L’entrepôt contenait une large quantité de matériaux inflammables et hautement incompatibles en ce qui concerne leur stockage : 23 tonnes de feux d’artifice, des pneus, du méthanol, des mèches d’allumage, des huiles, des meubles, du bois, de la nourriture et, évidemment, 2 750 tonnes de nitrate d’ammonium. Toutes les conditions étaient déjà réunies pour que ce cocktail redoutable explose au moindre incident. Dès le départ, les autorités libanaises avaient pointé du doigt les travaux qui étaient destinés à régler les nombreuses anomalies que présentait l’entrepôt. Salim Chebli, le responsable de la compagnie, et ses trois ouvriers sont depuis le 4 août en détention. D’après nos informations, le juge Bitar était récemment sur le point de commanditer une simulation avec la machine à soudure utilisée par les ouvriers, mais celle-ci n’a toujours pas été réalisée.
Selon des documents que nous avons pu consulter, certains éléments viennent cependant en partie discréditer cette piste. D’abord parce que la maintenance effectuée ce jour-là sur les portes a été réalisée depuis l’extérieur du bâtiment, et ensuite parce que l’incendie s’est déclenché à près de 50 mètres de la zone d’intervention des ouvriers.
Toutefois, rien ne peut garantir qu’aucun incident, voire même qu’un acte criminel, n’ait pu se produire ce jour-là, tant les dispositifs de sécurité au sein du port se sont révélés pitoyables d’après des informations obtenues par L’OLJ. Les ouvriers n’étaient pas équipés pour travailler près d’un site abritant des substances aussi dangereuses tandis que les autorités portuaires n’avaient aménagé aucun dispositif particulier pour sécuriser le hangar. Dans des documents consultés par L’OLJ, un des ouvriers raconte même avoir apporté avec lui un extincteur sur le site car des déchets présents autour du hangar avaient pris feu la veille pendant les travaux. À cela s’ajoute une surveillance bancale. Toute la journée du 3 août, ainsi que lors des heures précédant l’explosion, les ouvriers ont travaillé seuls, alors qu’un employé de la direction du port était désigné pour les accompagner pendant toutes les étapes de la maintenance. « En fin de compte, quel que soit le mode de déclenchement de l’incendie, ce sont les conditions dans lesquelles le nitrate d’ammonium était stocké qui ont provoqué l’incident », estime Gareth Collett, ingénieur britannique et expert onusien en explosifs. « S’il avait été stocké de manière appropriée, il n’y aurait pas eu de déflagration de cette ampleur, voire pas du tout. Je pense qu’essayer de savoir comment l’incendie a commencé pourrait être l’une de ces questions sans réponse », affirme-t-il à L’OLJ. « Je suis persuadé que j’arriverai à la vérité quel que soit le prix à payer », avait confié pour sa part le juge d’instruction Tarek Bitar.
De leur côté, les proches des victimes de l’explosion ne doutent pas de la détermination du magistrat, mais face à la contre-offensive lancée par les politiciens pour saboter la poursuite de l’enquête, ils ne se font pas d’illusions. « Ce faux problème d’immunité est d’une légèreté qui fait bouillonner les gens et les rend malades », affirme Antoine Najm, dont la mère a perdu la vie pendant l’explosion. « Les efforts du juge Bitar sont exemplaires mais beaucoup de gens ont été de bonne foi dans ce pays et on a vu ce qui a fini par leur arriver. Ce n’est pas demain la veille que ça va changer », conclut l’homme qui garde toutefois espoir que les prémisses d’un nouveau système émergent grâce aux prochaines législatives.
Les conclusions de la FBI c’est de la politique. Pareils les soit disant enquêtes de la MTV et Jedid : du Bla Bla de connivence . Au moment de l’explosion les centres sismologiques JORDANIEN ont enregistrer des vibrations, d’une magnitude de 4 sur l‘échelle de Richter : imaginez la magnitude si les 2/3 manquante ( ! ) aurait explosé ? MAGNITUDE 12 même plus ?? Restons terre à terre : CHERCHONS LA MAGNITUDE DE NOTRE IRRESPONSABILITÉ ACQUISE. Le Assad faut pas oublier a à sa disposition TOUTE l’industrie militaire Russe . Les ports de Latakieh et Tartous sont bien des ports d’importation de matériels militaires et du NITRATE !!
11 h 27, le 05 août 2021