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Société - Coronavirus

Le Liban mal préparé à la nouvelle vague : un décès et 488 nouveaux cas en 24h

"Notre système de santé est actuellement au bord du gouffre et ne peut absorber un autre pic épidémique", juge Petra Khoury.

Le Liban mal préparé à la nouvelle vague : un décès et 488 nouveaux cas en 24h

Des passagers arrivant à l'Aéroport international de Beyrouth, le 1er juillet 2021. Photo Marc Fayad

Alors que le Liban, déjà en crise, est mal préparé à une nouvelle vague de coronavirus de l'aveu même des experts, le pays a enregistré 488 nouveaux cas et un décès au cours des dernières 24h. Selon le bilan du ministère de la Santé publié samedi, 49 parmi les nouvelles contaminations proviennent de l'étranger. Ces chiffres portent à 550.492 le nombre de cas cumulés depuis février 2020, date de l'apparition de la pandémie dans le pays. Parmi ces cas, on dénombre un total de 7.884 décès et 535.216 guérisons. Pour ce qui est des cas toujours actifs, 149 patients sont hospitalisés, dont 63 sont admis aux soins intensifs. Le taux de positivité par rapport au nombre de tests de dépistage effectués ces quatorze derniers jours est, lui, de 3,4 %, un chiffre qui continue d'augmenter.

Absence de stratégie claire

Au vu de ces indicateurs en hausse et alors que la propagation du variant Delta ne cesse d'inquiéter, le directeur de l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri de Beyrouth, le Dr Firas Abiad, a jugé samedi que le Liban connaissait une nouvelle vague de coronavirus et qu'il y était mal préparé. "Soyons honnêtes, nous sommes dans une nouvelle vague de coronavirus. La gravité de la situation dépendra du taux d'hospitalisation. Notre faible taux de vaccination n'augure rien de bon. En outre, les hôpitaux sont moins préparés qu'auparavant et les gens sont épuisés financièrement, physiquement et mentalement", a affirmé le médecin. Il a déploré "l'absence de stratégie claire" des autorités et relevé qu'empêcher l'afflux quotidien de dizaines de cas positifs par l'aéroport restait illusoire. "Sans réponse coordonnée, les hôpitaux et les patients devront lutter seuls contre la pandémie", a-t-il averti. À l'approche du premier anniversaire de la double-explosion au port de Beyrouth, notre réponse à la pandémie s'avère tout aussi négligente. Après des milliers de morts dus au coronavirus, nous entrons dans une nouvelle vague mal préparés", a tweeté le Dr Abiad.

"Pandémie des non-vaccinés"

La conseillère du Premier ministre sortant, Hassane Diab, pour les affaires de santé, Petra Khoury, a renchéri sur son compte Twitter, mettant en garde contre "une pandémie des non-vaccinés", en reprenant ainsi une expression du Dr Rochelle Walensky, directrice des Centres de prévention et de contrôle des maladies (CDC), la principale agence fédérale de santé publique aux États-Unis. "Au Liban, 98,6% des cas actuels de coronavirus ne sont pas vaccinés. Les données mondiales de la pandémie nous montrent ce qui nous attend : le scénario d'une nouvelle vague", a-t-elle dit. "Nous verrons à nouveau davantage d'hospitalisations et de décès. Notre système de santé est actuellement au bord du gouffre et ne peut pas absorber une autre vague", a-t-elle jugé. Le système hospitalier souffre de l'exil de nombreux professionnels du secteur et de pénuries de carburant et d'équipements médicaux, en raison de l'effondrement socio-économique et financier dans le pays. "La gravité de cette vague dépendra de la rapidité avec laquelle nous appliquons les mesures de distanciation", a poursuivi Mme Khoury. "La vaccination reste notre outil le plus puissant. C'est le seul moyen de gagner notre guerre contre le variant Delta", a-t-elle plaidé.

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Dans ce cadre, le ministère de la Santé a précisé dans son rapport que 24 % des personnes éligibles ont reçu depuis mi-février une première dose, et 14,8 % les deux nécessaires pour atteindre l'immunité la plus complète possible avec les produits Pfizer, AstraZeneca, Spoutnik-V ou Sinopharm. Ces chiffres sont toujours considérés comme faibles, et les experts insistent sur l'importance de la vaccination, en plus du respect des mesures sanitaires, pour éviter un nouveau pic épidémique dû au variant Delta. 

Pour rendre plus efficace la campagne de vaccination, le ministère de la Santé a mis en place samedi des formulaires pour que les Libanais ou résidents au Liban puissent effectuer des demandes en cas de besoins spéciaux en matière vaccination : recevoir le vaccin en dehors des tranches d'âges auxquelles il est proposé, recevoir une seconde dose au Liban après avoir été vacciné une première fois à l'extérieur du pays, rapprocher les deux doses d'injection en cas de nécessité médicale ou encore de départ à l'étranger, pour y travailler ou pour y faire des études à l'université.  

Les autorités tentent également de renforcer les mesures sanitaires de prévention, notamment avec l'arrivée de voyageurs et Libanais de la diaspora au Liban. La compagnie aérienne Middle East Airlines (MEA) avait dans ce cadre annoncé jeudi que les passagers embarquant au Royaume-Uni, au Brésil, aux Émirats arabes unis, en Inde, au Malawi, en Éthiopie, en Zambie, au Liberia, au Kenya, en Gambie et en Sierra Leone doivent être munis d’une réservation dans un des hôtels accrédités au Liban, à leurs propres frais, pour une durée de quatre jours (trois nuits). Les passagers qui ne sont pas munis d’une réservation ne pourront pas prendre l’avion.

Alors que le Liban, déjà en crise, est mal préparé à une nouvelle vague de coronavirus de l'aveu même des experts, le pays a enregistré 488 nouveaux cas et un décès au cours des dernières 24h. Selon le bilan du ministère de la Santé publié samedi, 49 parmi les nouvelles contaminations proviennent de l'étranger. Ces chiffres portent à 550.492 le nombre de cas cumulés depuis...

commentaires (1)

Le jour où ce pays serait préparé à affronter une crise de n’importe quelle nature on se félicitera d’avoir fait le bon choix. En attendant les crises se succéderont avec en prime l’incapacité et l’incompétence du pouvoir pendant que les libanais cherchent encore à s’en protéger avec les moyens qu’ils ne possèdent pas. Mais qu’importe on continuera à faire semblant de vivre en attendant leur dernière sentence et on dira que les libanais ont été victime de leurs laxisme sans trop s’apitoyer sur leur sort. En étant clinique je dirais que ce sera un juste retour si l’on continue à enfoncer notre tête dans le sable en espérant que la tempête passe.

Sissi zayyat

12 h 24, le 19 juillet 2021

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Commentaires (1)

  • Le jour où ce pays serait préparé à affronter une crise de n’importe quelle nature on se félicitera d’avoir fait le bon choix. En attendant les crises se succéderont avec en prime l’incapacité et l’incompétence du pouvoir pendant que les libanais cherchent encore à s’en protéger avec les moyens qu’ils ne possèdent pas. Mais qu’importe on continuera à faire semblant de vivre en attendant leur dernière sentence et on dira que les libanais ont été victime de leurs laxisme sans trop s’apitoyer sur leur sort. En étant clinique je dirais que ce sera un juste retour si l’on continue à enfoncer notre tête dans le sable en espérant que la tempête passe.

    Sissi zayyat

    12 h 24, le 19 juillet 2021

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