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Moyen-Orient - Éclairage

Un mois après, le nouveau gouvernement israélien peine à donner le ton

L’exécutif mené par Naftali Bennett voit jusqu’à présent son action bloquée par sa difficulté à rassembler une majorité parlementaire.

Un mois après, le nouveau gouvernement israélien peine à donner le ton

Naftali Bennett s’adressant aux parlementaires israéliens, le 13 juin dernier, à Jérusalem. Emmanuel Dunand/AFP

31 jours après le vote de confiance à la Knesset, qui a consacré le succès des négociations entreprises par le leader de l’opposition Yaïr Lapid (Yesh Atid, « Il y a un avenir », centre ) et Naftali Bennett (Yamina, droite radicale), il est évidement trop tôt pour dresser un bilan définitif du nouvel exécutif israélien. Depuis le 13 juin dernier, les nouveaux ministres en fonctions ont eu à gérer en priorité les transitions administratives et les legs du précédent gouvernement, sans encore avoir la maîtrise de tous les dossiers. Surtout, l’un des plus grands enjeux reste à venir : le vote d’un budget national, bloqué depuis plus de deux ans, ne devrait être approuvé qu’en novembre – alors même que l’accord d’alternance entre les partis prévoyait la chute du gouvernement si ce dernier ne parvenait pas à l’adopter dans les 100 premiers jours après sa prise de fonctions.

Un mois au sommet aura pourtant suffi pour confirmer les craintes de beaucoup d’observateurs, dont, en premier lieu, l’incapacité du nouvel exécutif à rassembler une majorité parlementaire à même de le soutenir. L’élection à la mi-juin d’un « gouvernement du changement » mettait fin aux 12 années de règne de Benjamin Netanyahu en tant que Premier ministre. La nouvelle paraît d’autant plus improbable que le nouveau chef du gouvernement, lui-même issu des rangs du Likoud et ancien proche de son prédécesseur, est à la tête d’un parti qui n’a que 6 sièges au Parlement. Les observateurs sont alors unanimes : seule la volonté d’évincer M. Netanyahu cimente cette majorité qui, sur le plan idéologique, ne partage rien, ou presque. Le nouveau gouvernement, qui comprend des partis d’extrême droite, centriste, sioniste de gauche et islamiste, semble reposer sur des bases particulièrement bancales.

Pour mémoire

La fin de « l’ère Bibi » ne changera rien pour Israël

Malgré tout, des rassemblements festifs ont eu lieu à travers le pays au lendemain de l’élection. Pour beaucoup d’Israéliens, il s’agit de la « fin d’une ère » douloureuse qui a été marquée par les divisions, la corruption, la polarisation du paysage politique et la dégradation de l’image du pays à l’international. La majorité d’entre eux s’attend à ce que suive une période de « gouvernement par consensus » : selon l’accord signé entre Naftali Benett et le centriste Yaïr Lapid, le nouveau pouvoir devrait se concentrer sur les questions socio-économiques, tout en évitant d’aborder les questions les plus délicates et clivantes comme la place du religieux dans les affaires civiles ou encore la politique vis-à-vis des Palestiniens. Un leadership investi des questions les plus pratiques, en somme, à l’instar du développement des infrastructures de transport, de santé ou d’éducation.

Impossibilité d’unifier les rangs

Un mois plus tard, force est de constater que le gouvernement n’a pas toujours en main son propre agenda. Ni le contrôle de ses troupes. Alors que se pose la question du renouvellement d’un amendement datant de 2003, portant sur l’interdiction de résidence des Palestiniens mariés à certains citoyens israéliens (d’origine arabe), les 7 partis de la coalition ne parviennent pas à se mettre d’accord, les membres du Meretz, de la « United Arab List » et certains du Parti travailliste s’opposent à l’initiative. En face, le Likoud du Premier ministre sortant a déclaré que ses 29 députés ne soutiendront pas l’amendement afin de faire barrage au gouvernement.

Pour mémoire

Israël/US : un apaisement en perspective ?

Au terme de cet épisode, l’impossibilité de la coalition à unifier ses rangs et la capacité de nuisance du Premier ministre sortant semblent confirmer les craintes préexistantes. Même la décision historique de la Cour suprême, dimanche dernier, selon laquelle l’interdiction du recours à une mère porteuse pour les couples de même sexe est inconstitutionnelle, est difficilement exploitable d’un point de vue politique. Outre le caractère controversé du sujet dans un gouvernement où siègent des ultraorthodoxes, la décision ne devrait pas être mise en application du fait des discordes internes.

Face à l’embarras du gouvernement, l’opinion publique reste extrêmement partagée. Un mois après la prise de fonctions, 45 % des Israéliens seraient satisfaits du nouveau cabinet, contre 45 % d’insatisfaits, selon une étude publiée lundi par la chaîne de télévision israélienne Canal 12. C’est sur le plan sanitaire que l’exécutif se distingue le plus, avec près de la moitié de la population (49 %) qui se dit satisfaite de la gestion de la pandémie après la mise en place de nouvelles restrictions à la fin du mois dernier face à une résurgence du variant delta.

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Seul aspect où l’exécutif est parvenu à articuler une ligne claire : la politique étrangère menée par le duo au sommet. Le nouveau Premier ministre, Naftali Bennett, et le ministre des Affaires étrangères, Yaïr Lapid, semblent avoir impulsé une nouvelle dynamique visant à apaiser les relations entre l’État hébreu et ses voisins, tout en reconfigurant les priorités du pays. La rencontre secrète à Amman au début du mois entre le roi Abdallah de Jordanie et Naftali Bennett a été, chose rare, la première visite officielle de ce dernier. Bénéficiant d’un large réseau à l’international, notamment à Washington, le duo Bennett-Lapid attendra également la mi-août avant de rencontrer le président américain Joe Biden afin d’éviter les sujets de tension, notamment sur le dossier du nucléaire iranien, actuellement en négociation à Vienne.

31 jours après le vote de confiance à la Knesset, qui a consacré le succès des négociations entreprises par le leader de l’opposition Yaïr Lapid (Yesh Atid, « Il y a un avenir », centre ) et Naftali Bennett (Yamina, droite radicale), il est évidement trop tôt pour dresser un bilan définitif du nouvel exécutif israélien. Depuis le 13 juin dernier, les nouveaux ministres en...

commentaires (1)

Au moins EUX ils ont un gouvernement, ils ont de l'eau potable, de l'electricite, des Supermarches regorgeant de produits, une justice qui fonctionne etc etc. etc

IMB a SPO

17 h 53, le 15 juillet 2021

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Commentaires (1)

  • Au moins EUX ils ont un gouvernement, ils ont de l'eau potable, de l'electricite, des Supermarches regorgeant de produits, une justice qui fonctionne etc etc. etc

    IMB a SPO

    17 h 53, le 15 juillet 2021

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